[VIVE LA FRANCE] Les échecs, un succès

C'est l'équivalent de la Ligue 1 en football ! Le Top 16 d'échecs 2025 rassemble les 16 meilleurs clubs, du 22 mai au 1er juin à Belfort. Pour une fois que l’on peut dire du bien des réseaux sociaux et des écrans, ne nous en privons pas ! Ils sont le principal moteur de l’engouement constaté, ces dernières années, pour les jeux d’échecs. Jeunes femmes, enfants, adolescents viennent désormais empiéter ce domaine traditionnellement réservé à une élite intellectuelle masculine. Le rendez-vous des équipes Top 16 d’échecs confirme cette tendance. Et désormais, 60 % des 76.000 licenciés à la Fédération ont moins de 20 ans.
Phénomène sur les réseaux sociaux
Un phénomène qui trouve sa source à la fois dans la pratique en ligne qui a modernisé l’accès au jeu et dans le renouvellement de son image. Elle s’est transformée à travers des séries comme Le Jeu de la dame sur Netflix, sorti en 2020, pendant le confinement, période qui n’est pas étrangère à ce succès. « Cette fiction a bouleversé les représentations traditionnelles du jeu et de ses pratiquants », relève la Fédération française des échecs. Et de se féliciter aussi de l’essor du streaming, pratique qui consiste à diffuser des vidéos qui fédèrent des groupes d’amateurs. Ainsi, Alice Brunswick, 25 ans, commence sa journée par une partie d’échecs sur le site Chess (une plate-forme qui compte 160 millions de membres…), qu’elle diffuse en direct sur son compte Instagram. Elle n’a commencé à jouer qu’en 2024 mais compte des milliers d’abonnés. « Comme dans l’e-sport, ces créateurs de contenus proposent des commentaires en direct de grandes compétitions » note la FFE. Et les décryptages et analyses faits en ligne sont très suivis. Pour un jeu plus que millénaire, créé en Inde autour de l’an 600 avant J.-C., c’est un franc succès !
L’ouverture vers un nouveau public a été, en outre, portée par un nombre croissant de youtubeurs tel Inoxtag, qui a organisé un tournoi en février dernier, suivi ou visionné plus de 1,6 million de fois. Des athlètes de haut niveau, aussi, s’affichent en train de jouer, depuis Lionel Messi ou Novak Djokovic jusqu’aux jeunes pongistes, les frères Lebrun ou Victor Wembanyama. « Cela m’a fait plaisir de voir qu’il jouait aux échecs », raconte Matthew, 16 ans, passionné de basket, dont le professeur de maths lui avait parlé de chess.com. Depuis, il est fidèle à la plate-forme et a initié plusieurs de ses amis. « J’aime à la fois la stratégie et la réflexion. »
Une activité qui mobilise la mémoire, la logique, la concentration
Un commentaire que nombre de jeunes joueurs formulaient à l’issue des championnats de France d’Echecs Jeunes, qui se sont déroulés début mai à Vichy. Ils étaient 1.788 inscrits, entre 8 et 20 ans, à ce rendez-vous, un record, et les plus jeunes n’étaient pas les moins concentrés... Les plus aguerris retrouveront le Palais du lac de la ville d’eau pour les championnats de France toutes catégories du 15 au 24 août.
Très dynamique, la FFE a su accompagner cet engouement en lançant, dès 2022, avec le ministère de l’Éducation nationale, un programme Class’Échecs visant à initier des élèves du primaire à ce jeu tout autant cérébral que ludique. Basé sur le volontariat, le nombre d’écoles concernées a triplé, de 1.200 à 3.500 cette année, à travers toute la France, grâce à 6.000 enseignants qui font jouer désormais 160.000 enfants. Éloi Relange, président de la FFE et grand maître international et son équipe espèrent que Class’Échecs pourra bénéficier à 200.000 élèves grâce à l’extension du programme aux collèges et lycées. « C’est une activité qui mobilise la mémoire, la logique, la concentration et la résolution de problèmes », relève la Fédération. Des atouts précieux à une époque ou les élèves ont de plus en plus de problèmes de concentration. Certains professeurs se félicitent aussi de constater qu’il y a moins de bruit dans la classe. Alors, à quand une généralisation de cette discipline, a-t-on envie de conclure…

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18 commentaires
Plutôt que « succès des échecs », nous pourrions dire : l’avalanche.
Un loisir sain qui développe réflexion, concentration et perspicacité! Vivent les échecs!
C’est a enseigner à l’instruction nationale (éducation rôle des parents)
C’est exacte je l’ai toujours dis, l’éducation ce fait a la maison.
Là il faut avoir un cerveau, c’est tactique, stratégie, mon frère y joue à haut niveau, il y joue aussi sur le net et il apprend à mon petit neveu qui a 7 ans. Ce n’est pas ce que je préfère , je suis plus « lecture », mais j’admire les grands joueurs
J’ai eu le bonheur d’être moniteur d’échecs scolaires (le jeu, hein, pas les résultats!), en école primaire, puis en collège; avec des élèves souvent plus doués que moi, mais qu’importe: les emmener aux rencontres inter-scolaire, les voir s’affronter en silence et réflexion, au cliquetis des pendules, aux murmures des adultes présents, laissent des souvenirs impérissables et une certaine idée de la jeunesse positive…
Ne pas oublier que les talibans inclusifs Afghans ont interdit les échecs.
En effet une grosse mobilisation de l’attention, de la mémoire…mais avec quels résultats?
Il n’ y a pas de façon plus riche et utile d’utiliser sa mémoire et son attention ?
Aux échecs , les joueurss blancs n’auront pas a subir insultes , intimidations et violation des règles comme au foot amateur ou des les disciplines de pieds poings , au sein de nombreux clubs et associations sportives………………………………………….communautarisés .
Pour être « éduc sportif » ET FAN des « Echecs », je peux vous dire que « avant » les Arts martiaux n’étaient pas ce qu’ils sont devenus à cause ( effectivement ) des associations communautarisées ! …
Les clubs d’Echecs sont encore « protégés » par la rigueur que nécessite ce jeux de « stratégie » très formateur ! …
Come l’écrit fort justement MALIKA : « Ne pas oublier que les talibans inclusifs Afghans ont interdit les échecs » …
Les échecs, c’est bien plus qu’une activité cérébrale. Il y a une notion de combat sportif, de compétition 1 contre 1 (aucune agressivité, évidemment), naturel chez les être humains, comme pour le judo ou le tennis. Un challenge, en quelque sorte. Il n’y aucune place à la chance (comme il y en a au bridge, par exemple). Et le calcul est très vite dépassé : en calculant 3 coups à l’avance, on a déjà les milliers de combinaisons possibles. Il faut donc avoir une vision plus globale, un style, un instinct même, pourrait-on dire (je sens que ce coup est le meilleur à jouer, mais je ne saurais pas le démontrer).
Ce n’est pas pour rien que ce jeux passionnant a toujours autant de succès, 2000 ans (ou plus ?) après son invention.
2600, c’est précisé par l’auteure de l’article ……. !!!!!!!!!!!
C’est mieux faire des échecs que vendre ou consommer de la drogue. Ça élargie les compétences de la réflexion. Ouvre l’esprit et plus on est jeune, on comprendras mieux les vicissitudes de la vie. C’est une hygiène de vie qui renforce sa volonté.
L’équivalent du foot ? C’est beaucoup plus près du Rugby à XV, autrement complexe que le football proche des Dames . Du reste l’inventeur du Rugby était un bon joueur d’échecs, ce qui explique la complexité des règles du sport qu’il inventa : jongler avec le ballon n’y suffit pas pour développer des stratégies « cérébrales ». J’avoue être assez nul aux échecs.
Les échecs pour lutter contre l’échec scolaire : l’idée est séduisante.
Espérons qu’elle fasse tache d’huile.
Les « échecs » une discipline cérébrale accessible à tous, pour « réussir » dans la vie
… Accessible à tous ? Non, pas à moi, antisystème, et je le regrette. Partie cérébrale trop paresseuse sûrement. Mais on peut se réjouir de cette nouvelle ! Enfin quelque chose de positif sur les réseaux sociaux !
Dans les années 90-00 déjà, la ville de Cannes avait un partenariat avec le club local d’échecs. Les gamins de primaire (école publiques et privées) avaient des ateliers d’échecs sur le temps scolaire et des tournois. Je ne sais pas si c’est encore le cas. C’était une excellente initiative qui a fait découvrir les échecs à de nombreux écoliers.