[VIVE LA FRANCE] Ils ont sauvé 7 châteaux de la ruine : l’épopée de la famille Guyot !

La restauration de ces châteaux en péril n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là.
photo TousauChâteau
photo TousauChâteau

Chez les Guyot, on ne voit jamais trop grand. Passionnés par les demeures anciennes auxquelles ils ont voué leur existence, ce couple a transmis à ses quatre enfants son amour des vieilles pierres. Ensemble, ils ont déjà sauvé de la ruine sept châteaux, qui sont autant de petits morceaux d’Histoire de France qu’ils font vivre avec passion.

Saint-Fargeau, là où tout commence…

Tout commence en 1979 quand le père, Jacques, achète avec son frère, Michel, le château de Saint-Fargeau, en Bourgogne. C’est le plus grand domaine privé de France après celui de Vaux-le-Vicomte. Autrefois propriété de la Grande Mademoiselle, la cousine de Louis XIV, il est à l’abandon depuis de nombreuses années et menace de destruction.
Jacques et Michel n’ont que 28 et 30 ans, et pas un sou en poche, mais ils font le pari fou de sauver de la ruine les quelque 150 pièces de cet immense domaine. Avant eux, une société belge avait entrepris de redonner vie au château. Un projet auquel elle renonce rapidement, devant l’ampleur des travaux : il faut dire que les deux hectares de toitures percées de toute part et l’état de délabrement général du château ont déjà fait fuir plus d’un repreneur.
Pas de quoi effrayer, toutefois, ces deux frères amoureux des vieilles pierres qui se lancent dans un titanesque chantier de rénovation. Pour financer les travaux, ils installent un camp de vacances pour enfants dans une aile du château, conçoivent des visites et montent un grand spectacle historique, soutenu par la mobilisation de plus de 600 acteurs bénévoles. 35 ans plus tard, Saint-Fargeau est officiellement sauvé de la ruine.

Le début d’une longue aventure

Les Guyot n’allaient pas en rester là. Avant même la fin du chantier de Saint-Fargeau, Jacques rachète, en 1987, le château de La Ferté-Saint-Aubin, en Sologne, qu’il réveille à son tour de ses ruines. Il faut, cette fois, près de 25 ans pour faire de ce monument, à moitié enfoui sous la végétation et pas loin de s’écrouler, le château le plus visité du Loiret !
La restauration de ces châteaux en péril n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là. Et Jacques, qui œuvre désormais avec sa femme, Catherine, essuie quelques échecs. En 2000, les Guyot sont obligés d’abandonner le château de Lurcy-Lévis, qu’ils avaient acquis dans l’Allier. Le couple était pourtant parvenu à faire de ce domaine à l’abandon un site touristique accueillant plus de 20.000 visiteurs, chaque année. Un chiffre toutefois insuffisant pour financer l’emprunt contracté pour l’achat et la restauration du monument, qui est finalement revendu.

Une affaire de famille !

Rien qui ne décourage toutefois les Guyot, qui ont désormais quatre enfants auxquels ils ont transmis leur passion. Et si Catherine et Jacques se lancent dans un nouveau projet de restauration, avec l’achat du château de Bridoire (Dordogne), en 2011, les deux fils aînés prennent leur envol et s’essayent à leurs propres sauvetages.
En 2015, l’aîné de la famille, Lancelot, acquiert à Saint-Brisson-sur-Loire (Loiret) un château défensif du XIIIe siècle qu’il entreprend de restaurer.
Son cadet, Édouard, devient, la même année, propriétaire du château de Vaux, dans l’Aube. C’est un magnifique domaine niché au cœur de 200 hectares de forêt. Derrière la majestueuse façade qu’affiche crânement l’édifice se cachent une toiture délabrée et une structure branlante qui annoncent des décennies de travaux. Mais Édouard, qui a appris à manier la truelle et la pioche dès sa plus tendre enfance, a de qui tenir. Bon sang ne saurait mentir. Il fête cette année ses dix ans à Vaux, qu’il a définitivement sauvé de la ruine après de très longs travaux de charpente et de structure.
Si Alice, la troisième fille, a racheté à ses parents le château de Bridoire en 2020, Louis, le petit dernier, n’est pas en reste. En 2022, il a fait à son tour l’acquisition d’un domaine, un château entouré de 400 hectares, à Tiregand, en Dordogne.
Les parents Guyot n’ont pas pris leur retraite pour autant. Ils se consacrent désormais à la restauration du château de Marzac (Dordogne), qu’ils ont acheté en 2019. Leur fils aîné, Lancelot, assure en outre la gestion du château de Beaumesnil, dans l'Eure, confié à ses soins par une fondation.
Au total, la famille aura sauvé de la ruine sept châteaux et redonné une activité économique à trois autres. Une formidable aventure patrimoniale et familiale, donc, qu’ils nous invitent à découvrir dans l’un de leurs nombreux sites qu’ils ouvrent chaque année à des milliers de visiteurs !

Pour consulter le site Tous au Château, c'est ici !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 23/06/2025 à 21:56.

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Bravo à cette famille pour son incroyable esprit d’entreprise. Mais vous oubliez semble-t-il le principal : le projet fou du château de Guédelon, un château -fort qui se construit sous nos yeux avec les techniques du Moyen-Age, cela dure depuis 30 ans et ça vaut franchement la visite !

  2. Pendant que la famille Guyot cherche à préserver le patrimoine national, d autres comme Apathie,voudraient l anéantir en rasant le Château de Versailles.

    • Oui , en effet : Magnifique !
      J’ai vu ( la cour ) le château de Vaulx dans l’Aube : superbe !
      Quant à l’abbaye de Tonnerre, ancienne ville romaine prospère tombée complètement en ruines autour de son intrigante « fosse dione », elle a été un hôtel -restaurant « relais et châteaux » dans les années 70 ( mon mari y fût serveur en été) avant d’être abandonné par le propriétaire  » chef cuistot réputé » pour partir dans le midi , côte d’azur..

  3. Sincères félicitations à cette famille et à d’autres qu’ils soient Français ou Anglais pour avoir la volonté de consolider les piliers de notre patrimoine historique.

  4. Toutes mes félicitations pour l’engagement de cette famille mais je pense que l’appui de nombreux ministères est indispensable .Perso j’ai tente de récolter des fonds pour restaurer * ma cabane au fond du jardin * Echec total !

  5. Une famille Française bien de chez nous qui met toute son énergie à sauver notre patrimoine , bravo à elle .

  6. Combien ont ils touchés de l’État et combien quand même nous avons des Anglais qui restaurent des châteaux en France et ont en parle pas respect a eux

    • Euh , que doit on comprendre de votre commentaire? Pour ma part, que ce soit des français ou des anglais qui sauvent notre patrimoine de la ruine, je dis bravo… et si l’Etat y met aussi des sous tant mieux. Ils sont ici mieux employés que dans des allocs à des fainéants ou voyous patentés!

  7. Encore une des trop rares bonnes nouvelles de gens qui se dévouent pour la France car il faut pas l’oublier les ennuis et soucis divers suivent l’entreprise, même si les soutiens gouvernementaux des monuments protégés, inférieur a celui de l’audio visuel publique sur le même budget, c’est loin de suffire et passe après le soutiens des sans papiers, évidement sans rapport.

  8. Voilà une famille de héros et merci pour une chronique si positive pas si courante sur BV. Cela nous aide à sortir des not anxiogène…

  9. Respect félicitations et admiration et remerciements à la famille Guyot. Ils ont enrichi notre pays en conservant un patrimoine architectural et culturel. Pour les remercier l’État a dû les assommer d’impôts de toutes sortes. Bien plus modestement je nai restauré que des demeures paysannes et je connais quelle est la reconnaissance de l’État pour ce genre de travaux des impôts toujours des impôts il vaut mieux acheter une toile de maître qui est exonérée grâce à Jack Lang

    • Pour une fois, la responsabilité n’incombe pas à Jack Lang mais au premier ministre Laurent Fabius, fils et petit-fils d’antiquaires…

  10. Une Famille qui aura fait bien plus que tous les ministres de la Culture de la V° République réunis ! Et qui, comme Macron, Dati et Mgr Laurent Ulrich, ne cherche pas à exclure de Notre-Dame de Paris les images religieuses des vitraux de Violet-le-Duc, par une supposée artiste contemporaine, enlevant une partie de son âme à Notre-Dame… Honte à eux !

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