UE : les macronistes vent debout contre le retour des frontières

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Alors que la crise migratoire de Lampedusa mobilise l’Italie et inquiète toute l’Europe, l’Union européenne s’occupe d’interdire aux nations qui la composent tout contrôle de leurs frontières, sauf circonstances vraiment très exceptionnelles et pour un temps limité. Ce 20 septembre, les députés européens membres de la commission des libertés civiles à Strasbourg ont ainsi voté une réforme du Code des frontières fixé par les dramatiques accords de Schengen en vigueur depuis 1995. Le Parlement européen est prêt à négocier avec le conseil de l’UE des aménagements de l’accord de Schengen qui a privé les États européens de leurs frontières précisément au moment de leur Histoire où ils en avaient le plus besoin.

Museler les États européens

Pas question de traiter le drame de Lampedusa, donc. Pas question, non plus, d’empêcher certains gouvernements tentés d’instrumentaliser le sort des malheureux migrants pour orchestrer des pressions politiques. La Commission européenne, peu suspecte de patriotisme excessif, avait pourtant retenu cette idée après les événements de Biélorussie lorsque ce pays avait tenté de déstabiliser l’Europe en introduisant des milliers de migrants derrière la frontière polonaise.

Non, le sujet traité est bien plus urgent : il s’agit de museler les États européens tentés, devant l’ampleur du désastre, de contrôler à nouveau leurs frontières. Une réaction qui affole d’avance les instances européennes. Selon l’agence Europe, sise à Bruxelles et peu suspecte de patriotisme échevelé (elle se présente comme « la source, certains disent la Bible, de l'information sur l'intégration économique et politique européenne »), « la révision du Code frontière Schengen avait notamment pour ambition de répondre au chaos entre les États membres pendant la crise du Covid-19 et au rétablissement désordonné de mesures de contrôles aux frontières intérieures ». Traduction : lorsque les États européens sont confrontés à une crise, une vraie, ils retrouvent leurs frontières, seules capables de les protéger. Il faut donc urgemment « répondre à la multiplication des contrôles intérieurs appliqués par une poignée d’États membres dans la foulée des attentats terroristes et de la crise migratoire de 2015-2016, et cela, au détriment de leurs voisins ». En somme, des dirigeants mauvais coucheurs qui ont le culot de protéger leur peuple.

Pompe aspirante ?

Enfin, troisième objectif de cette révision ultra-sensible : traiter la question des mouvements de migrants au sein de l’Union européenne. Ces immigrés qui entrent en Italie et passent en France, en Allemagne, etc. Le texte prévoit d’introduire « la possibilité pour les États membres de se renvoyer des migrants en situation irrégulière appréhendés dans leur zone frontalière lors de patrouilles de police conjointes ». Le migrant clandestin venu d’Italie et pris à la frontière française retournera en Italie. Mais voilà, cette mesure de bon sens est assortie de restrictions : elle ne s’applique ni aux demandeurs d’asile, ni aux mineurs non accompagnés, ni aux familles accompagnées de mineurs. Avec le risque de créer une pompe aspirante non plus pour des migrants économiques seuls mais pour des familles entières. Ce risque n’est évidemment pas abordé. Rappelons que la France a dit non à l'Europe en 2005.

Enfin, dernière concession : si ce dispositif est finalement adopté - ce qui semble bien parti -, les États membres pourront rétablir leurs frontières dans certains cas. L’Union européenne est bien bonne pour nos vieilles nations souveraines depuis si longtemps et qui ont défendu cette souveraineté au prix du sang. Il faudra qu’il soit constaté une menace grave à l’ordre public ou à la sécurité intérieure, comme le terrorisme. On peut parier que ce dispositif sera autorisé de manière ultra-restrictive. Lorsqu’il le sera, il durera 18 mois et pourra être prolongé trois fois pour une durée de trois mois. Une souveraineté à durée déterminée, en somme. Ensuite, la Commission devra « produire à son niveau un avis sur la pertinence de ces contrôles internes ». Les nations réduites à l’état d’enfants mineurs.

Le groupe PPE (conservateurs dont font partie les députés LR) s’est abstenu lors du vote de ce rapport, le groupe ID (dont font partie les élus du RN) a voté contre, l’extrême gauche, la gauche, les Verts et les macronistes se sont, bien sûr, précipités, trahissant la fermeté de carton-pâte d'un Gérald Darmanin.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Tout ça pour le bien de tous bien entendu!
    Cette UE qui se fait appeler Europe a tous les culots et s’arroge tous les droits au nom de quoi?
    Nous vivons une période pénible qui semble être un mauvais rêve, un rêve pour certains ,un cauchemar pour d’autres.
    Tout rêve et tout cauchemar finissent comme nous le savons….par le réveil!

  2. Macron n’à rien à faire de la France et des Français. Il est encore très jeune et a tout l’avenir devant lui. Il a joué et réussi un superbe coup de poker en 2017. Il a réédité en 2022, en sachant parfaitement jouer sur les divisions de la droite la plus bête du monde… Fin de partie en 2027 ? Non ! « Tant que je gagne, je joue ». Il vise la place de Von Der Leyen. Président de l’Europe. Mais ces Présidents ne sont pas élus, ils sont cooptés. Il faut donc se faire bien voir pour être choisi. Alors Macron fait tout ce qu’il faut pour se faire bien voir. Vous ne voulez plus d’immigration… Vous en aurez quand même parce que l’Europe l’a décidé… vous ne voulez pas de la retraite à 64 ans, vous l’aurez quand même, parce l’Europe l’a decidé… vous ne voulez pas que le prix de l’électricité soit corrélé à celui du gaz, vous paierez quand même le Mw/h à 460 Euros parcecque l’Allemagne (qui dirige l’Europe) l’à décidé… Les Français, Macron n’en a rien à F… Mais, pourquoi se gênerait-il puisque ça marche ?

  3. Ce qui est des plus évident c’est que tout état gouverné par un gouvernement digne de ce nom a comme première mission la sécurité essentiel dans une démocratie digne de ce nom de surveiller sont territoire et en premier ses frontières. Il est est évident que pour toute personne dont sa vocation est mondialiste les frontières imperméables est un grave problème, le mondialisme tel que le veut le multimilliardaire Américain Soros et ses ramifications sont à la manœuvre avec les dégâts du marché mondialisé qui à mis notre industrie au plus bas niveau et toujours en régression avec une économie dont la dette nous rend captif à ceux voulant nous dénationaliser dénationaliser.

  4. et bien vivement les élections européennes, il faudra bien voter ! vivement le FREXIT il faut sortir de cette Europe pourrie !!

  5. « Le Parlement européen est prêt à négocier avec le conseil de l’UE des aménagements de l’accord Schengen qui a privé les Etats européens de leurs frontières précisément au moment de leur histoire où ils en avaient le plus besoin. »

    TOUT est dit ! … FREXIT de toute urgence ! … Et il faut que cette information soit relayée le plus possible jusqu’à l’élection des européennes en juin prochain …

  6. Au fil des jours le FREXIT s’impose. On ne peut plus accepter cette éradication de notre souveraineté nationale par cet ensemble de politicards européens et des politicouards macronniens. Cette union européenne est une entreprise gigantesque de démolition dont le chef des travaux en France n’est autre que le monarque de théâtre qui dort à l’Elysee avec l’argent des contribuables. Stop à cette gabegie, stop à cette politique qui devient totalitaire, stop à tous ces maudits détracteurs qui déchirent nos pays en Europe et surtout, surtout la France.

  7. Le désir de suicide des Européens est une affection étrange, une permanente auto mutilation. Le message du Christ aurait-il été mal compris ?

  8. Redoutant les prochaines élections européennes, le parlement européen actuel dominé par la gauche, cherche par tous les moyens à museler toute liberté avant le prochain parlement, et bien sur LR se couche.

  9. Les français ont voté contre l’UE et souhaitent quitter cette institution destructrice mais pour cela il nous faut un nouveau gouvernement , tous aux urnes .

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