Police : la gauche toute haine bue !

Une centaine d'associations, de syndicats et de partis, dont La France insoumise, ont réitéré, mercredi, leur appel à manifester le 23 septembre contre les « violences policières » et le « racisme systémique », après la mort de Nahel le 27 juin, à Nanterre. Parmi les associations présentes, notons la présence du Syndicat de la magistrature mais également d'Attac, des Amis de la Terre et de syndicats tels que la CGT, la FSU ou encore Solidaires. Seuls La France insoumise et EELV participeront en tant que parti politique représentatif à cette marche largement critiquée et dénoncée. Cela n’a pas empêché la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé de saluer, en conférence de presse, « une alliance inédite ». L’élue séquano-dionysienne a déclaré souhaiter une « refonte totale de la police et des plans d'investissements publics ambitieux dans tous les quartiers populaires ». Un enchaînement verbeux qui masque mal l’excessive ventilation des braises encore vives des émeutes de juillet par La France insoumise. Il faut croire que les événement ont été oubliés, puisque la chef de file du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déclaré, via son compte X : « Nous ferons peuple, pour la justice sociale, contre le racisme et les violences policières, à la marche du 23 septembre ! »

La police et la droite outrées

Le porte-parole du Syndicat des commissaires et officiers de police est excédé. Matthieu Valet nous confiait, il y a quelques semaines, « avoir l’impression de répéter sans arrêt la même chose ». Il a dû recommencer, sur CNews : « En 2019, M. Mélenchon et ses amis avaient défilé aux côtés des islamistes du CCIF, organisation dissoute par le gouvernement en 2021, qui criaient "Allah Akbar" près du Bataclan », rappelait Valet, ce lundi. « Samedi, ils défileront à Paris aux côtés d’extrémistes qui arboreront leur slogan préféré : "Tous les policiers sont racistes et violents" », regrette-t-il.

« Après le mur des cons, la table ronde à la Fête de l’Humanité, la marche du 23 septembre contre les violences policières pour le Syndicat de la magistrature », dénonce notamment Fabien Vanhemelryck, secrétaire national du syndicat Alliance. « En 2023, le taux de confiance envers la justice s’effondre à 44 %. Pourquoi ? » s’interroge le policier. « Ce n’est pas qu’on craint des débordements », soupire une source policière. « Il y en aura », affirme-t-il. « C'est une supercherie. Sans aucune légitimité, ces gens-là mettent en cause la justice », s'alarme le secrétaire national adjoint de VIGI Cyril Hemardinquer. Celui qui est aussi conseiller régional rappelle les chiffres : « La police nationale est très contrôlée. Sur 3 millions d'interventions, 9.000 signalements et 1.000 jugements en défaveur... Nous sommes exemplaires. »

Chez les politiques, le porte-parole du RN Andréa Kotarac, ancien élu de La France insoumise, dénonce « la volonté de relance de la fracture française » de La France insoumise au nom d'« un bénéfice électoral à n'importe quel prix ». Pour le conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, on assiste à « la conclusion par un virage à 180 degrés d'une grave dérive initiée par Mélenchon ».

Cherche honneur à gauche désespérément 

Il a fait hurler, une fois de plus, une grande partie de ses camarades dont la terminologie est, chaque jour, plus machinale que chaleureuse : le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne marchera pas. « Cette manifestation, je n'y participerai pas, parce que je n'ai pas envie de manifester en entendant "tout le monde déteste la police", ce n'est pas vrai et je ne partage pas ce slogan-là », avait déclaré, sur France Info, celui qui est aussi député. Une position que le successeur de Pierre Laurent et de Robert Hue pourrait payer cher, puisque la section du 93 du PCF a déclaré, dans un communiqué, qu’elle participerait à cette marche. Une décision saluée par le député LFI Bastien Lachaud.

Bravo à mes camarades communistes de la Seine-Saint-Denis qui nous rejoignent pour participer à la marche unitaire contre les violences policières, le racisme systémique et l’injustice sociale.

Un combat essentiel et qui a un sens plus aigu encore dans notre département. pic.twitter.com/TIYHTAubLY

— Bastien Lachaud (@LachaudB) September 21, 2023

Très remonté, le patron de LFI Manuel Bompard a traité Roussel de « menteur » qui « caricature les mots d’ordre de la manifestation du 23 septembre ». Encore plus fort et plus violent, le duo Mélenchon-Chikirou a comparé Roussel au collaborateur Jacques Doriot. Une injure condamnée par certaines personnalités de gauche. Une injure qui prolonge l’ambiance délétère régnant à la kermesse de la Fête de l’Huma entre communistes et NUPES. Mais Roussel peut compter sur le PS. Olivier Faure a décidé d’imiter son partenaire, puisque le bureau national du PS a décidé de ne pas participer, non plus, à cette marche. « Le risque est de transformer cette manifestation en pro-abayas... », souffle un participant à notre confrère du Figaro.

En bref, la gauche s’enlise et la gauche se perd. À l’image de Sandrine Rousseau, incapable d’expliquer à Yann Barthès pourquoi son camp a perdu les classes moyennes et populaires, il ne lui reste plus que l’indigénisme et un vague refrain islamo-racaille pour faire durer encore un peu l’illusion. Mais en s’éloignant chaque jour davantage de l’arc républicain, la gauche prend le risque d’attraper une flèche.

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