Ubuesque : un maire condamné pour avoir recruté trop de femmes dans ses instances !
Au pays de la parité, il ne fait pas bon déroger à la loi. Le maire de Bourg-en-Bresse (Ain), président de la communauté d'agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse, vient d'être condamné à 90.000 euros d'amende, à la demande de la préfecture de l'Ain, pour avoir embauché trop de femmes à des postes d'encadrement. Depuis 2017, la loi impose, en effet, une proportion de 60 % d'hommes et 40 % de femmes, ou l'inverse. Le maire a l'intention de saisir Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, pour savoir ce qu'elle en pense.
Cette situation ubuesque illustre les contradictions de toute loi visant à imposer la parité dans les institutions. Interrogé par Europe 1, le maire sanctionné a expliqué son choix : « Quand je recrute dans ces fonctions, je ne me suis jamais posé la question de savoir si c’est un homme ou une femme, mais si c’est le meilleur ou la meilleure pour le poste. » Ce qui paraît être une position de bon sens. Il reconnaît que la loi a permis des progrès dans l'accession des femmes aux responsabilités, mais que son application trop stricte peut conduire à des aberrations.
Sans doute faut-il donner un cadre pour que la carrière des femmes ne soit pas entravée par des préjugés sociaux : c'est vrai en politique, comme dans les entreprises privées et dans la fonction publique, mais il faut tenir compte aussi des compétences, qui doivent être adaptées aux postes concernés. Vouloir imposer un pourcentage d'hommes ou de femmes sous prétexte que c'est dans la loi et que la loi doit être appliquée montre qu'il est difficile de légiférer en la matière sans créer des situations absurdes.
D'autant que l'introduction de quotas est en elle-même discriminatoire. Si l'on définit par la loi le pourcentage d'hommes et de femmes qui doivent être nommés dans les différentes instances, pourquoi ne pas élargir les critères ? Ne conviendrait-il pas, par exemple, d'accorder une place aux transgenres et tenir compte de la couleur de la peau, de l'âge, de l'origine sociale ou géographique ? Ne croyez pas qu'une telle éventualité soit farfelue. Certains utopistes de l'égalité souhaitent que la diversité soit prise en compte dans le recrutement des professeurs. Étrange conception de l'égalité, qui accorde à un groupe des privilèges !
Le plus aberrant, dans cette manie de la parité entre hommes et femmes, c'est qu'elle nie les différences qui peuvent exister entre les deux sexes. Ce n'est pas un hasard si les féministes les plus extrêmes ou les militants de l'indistinction des genres la défendent ardemment. Comment ne comprennent-ils pas qu'en mettant hommes et femmes sur le même plan, ils nuisent à leur cause, en rejetant tout apport spécifique de chacun des sexes, dans tous les domaines, notamment dans la vie publique ?
À quoi bon vouloir des femmes au gouvernement, dans les conseils municipaux, départementaux ou régionaux, si elles sont interchangeables avec des hommes ? A-t-on le droit de penser que des femmes peuvent avoir une vision différente de celles des hommes et infléchir positivement les décisions prises ? Sans doute ces propos seront-ils dénoncés par les adeptes de l'égalité, qui sont souvent aussi des adeptes de l'indifférenciation. Suggérer que les hommes et les femmes sont complémentaires, quel crime abominable !
La parité formelle n'est qu'un alibi idéologique. Des efforts doivent être accomplis pour favoriser l'accès des femmes à des postes de responsabilité, non pour satisfaire à des règles d'égalité, ni pour avancer dans l'indifférenciation des sexes, mais parce que les femmes peuvent avoir des qualités que n'ont pas les hommes, et réciproquement. La parité pour la parité, loin d'enrichir l'humanité, l'appauvrit.
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