La France et l’Europe passent aux menaces face au patron de Twitter Elon Musk

elon musk

Le bras de fer entre Twitter et l’Union européenne se poursuit. Dans un message publié le 26 mai, Thierry Breton, commissaire européen, a annoncé que Twitter avait décidé de quitter le code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation en ligne. Un choix qui a fortement déplu à notre ministre délégué au Numérique. Si Twitter ne « se conforme pas à nos règles, il sera banni, en cas de récidive, de l'Union européenne », a lancé Jean-Noël Barrot sur France Info, ce lundi 29 mai. « Twitter joue un rôle important dans le débat public, mais nous ne pouvons pas prendre le risque qu'un réseau social tel que Twitter se laisse prendre en otage par les partisans de la désinformation et que, par conséquent, notre débat public, notre démocratie soit affectés », a insisté le membre du gouvernement. « C'est la raison pour laquelle nous avons établi des règles claires et il faudra que Twitter s'y conforme », a-t-il ajouté.

Qu’et-ce que le code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation ?

Ce texte a été mis en place en 2018. Il associe, sur la base du volontariat, les géants du numérique tels que Meta, Google, Twitter, Microsoft, TikTok, etc. Les signataires ont eux-mêmes participé à la rédaction du texte, qui contient une quarantaine d'engagements visant à « prévenir la propagation de la désinformation ». Cela se traduit par une coopération accrue avec les fact-checkers et à priver de publicité les sites diffusant des infox. Mais comme le rappelle Numerama, le site spécialisé dans l'informatique et le numérique, « ce code de bonnes pratiques n’engage techniquement à rien ». Il relève plus du symbole que d’une réelle action politique.

Une liberté d’expression totale sur Twitter ?

Elon Musk est un partisan de la liberté d’expression. Il souhaite faire de son réseau social l’endroit où les internautes peuvent s’exprimer librement sans craindre la censure. C’est à ce titre qu’il avait rétabli plusieurs comptes de personnalités politiques comme celui de Donald Trump, dès son arrivée à la tête de l’entreprise. C’est pour la même raison qu’il a décidé de quitter le code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation. Cela signifie-t-il que Twitter pourra appliquer sa vision du free speech en Europe ? Quand Thierry Breton a eu connaissance de la nouvelle décision d’Elon Musk, il a vigoureusement rappelé : « Vous pouvez courir mais vous ne pouvez pas vous cacher. Au-delà des engagements volontaires, la lutte contre la désinformation sera une obligation légale en vertu de la DSA (la loi sur les services numériques) à partir du 25 août », lui a-t-il rappelé. « Nos équipes seront prêtes à faire appliquer la loi », a-t-il averti.

Qu’est-ce que le règlement européen sur les services numériques ?

Ce règlement adopté en octobre 2022 prétend mieux protéger les internautes européens et leurs droits fondamentaux (liberté d'expression, protection des consommateurs...), aider les petites entreprises de l'Union européenne à se développer, renforcer le contrôle démocratique et la surveillance des très grandes plates-formes et atténuer leurs risques systémiques (manipulation de l'information...). Les entreprises risquent alors des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires. En cas d’infractions répétées, la loi européenne peut même aller jusqu’à bannir une plate-forme de son territoire.

Derrière son soutien à la liberté d’expression absolue, Elon Musk a déjà du céder à des demandes étatiques. Comme le révèle le quotidien espagnol El País, le patron de Twitter s'est montré conciliant avec des requêtes de censure de contenus. El País indique que le créateur de Tesla aurait accepté de bloquer certains utilisateurs ayant ouvertement critiqué le président Recep Tayyip Erdoğan, à deux jours des élections tenues en Turquie, dimanche dernier. Face aux menaces répétées de l’Union européenne et à un hypothétique bannissement du continent, Elon Musk acceptera-t-il les volontés de l’Europe ? Le bras de fer se durcit.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Encadrer les réseaux sociaux, et notamment Twitter, n’est-ce pas une atteinte à la liberté d’expression ? Évidemment oui ! La question est : est-ce souhaitable ? Et … Qui peut légitimement en juger ? Personne n’a de réponse définitive et globale sur cette limitation d’un principe général auquel tout le monde démocratique souscrit. En outre, L’UE n’est certainement pas une autorité démocratique, ni habilitée, ni légitime ; sa dépendance aux influenceurs installés partout dans ses murs n’est plus à démontrer … Laissons donc chaque État assumer ses atteintes éventuelles à la liberté d’expression ! Nous verrons ce qu’en disent leurs électeurs et leurs médias !

  2. Cette Europe est assez prétentieuse pour appliquer le même régime qu’à Poutine, aujourd’hui Twitter demain Tesla et ainsi de suite, tout en se tirant une balle dans le pied de type gaz, pétrole ect…
    Ces pantins se fichent des conséquences, quand ils veulent de l’argent,ils taxent ou pires ! Ils bradent nos droits nos entreprises nôtre liberté aux pays les plus offrant.mêmes lorsque cela ne suffit alors les machins! Oui vous savez l’onu le ceces la cedh enfin toutes sortes de machin quoi !

  3. Le jour où la présidente de la Commission Européenne livrera les échanges qu’elle a eu avec Pfizer, ou que seront suspendus tous ses membres corrompus, notamment ceux qui ont maille à partir avec l’affaire du Quatar-gate, où un rapport similaire au rapport Duram sera réalisé afin de connaitre la collusion entre la CEDH et Soros, ce jour là et seulement elle pourra donner des leçons. Soutien total à Elon Musk pour que son entreprise TWITER révèle la vérité. Il y a urgence.

  4. Il faut bien que les acteurs dramatiques du théâtre américano-européiste fassent semblant de ne pas courber l’échine trop nettement pour cirer les chaussures des dirigeants américains dont Musk fait partie!

  5. On apprend ce matin que les tueurs à gages sont recrutés sur presque tous les réseaux sociaux… Sauf twitter.
    D’après le ministère de la vérité, heu, pardon, du numérique, ce serait moins grave que les gens qui spéculent sur la calvitie de Macron.

  6. Mme Van Der Leyen ne pourra donc plus échanger des SMS avec le P.D.G. de Pfizer ? ! ! ! Il est vrai qu’elle n’en n’a plus besoin, donc Th Breton de la Commission Européenne peut fermer Twitter….! ! !

  7. Qu’est ce que la désinformation ?Ca peut être effectivement une fausse information, mais ça peut aussi être une vraie mais qui dérange et donc qu’on catalogue de fausse pour pouvoir la faire taire et la condamner. La frontière est floue entre les deux. Elon Musk étant un opposant à ceux qui gouvernent en ce moment , alors on jette du discrédit sur ses actions. Quand on veut brûler un homme on commence par dire qu’il est fou. Si ça ne suffit pas on dit qu’il est sorcier et possédé par le démon . De là on l’enferme en prison, à l’asile, on le tue ou on le fait disparaitre .

  8. Le petit soldat de l’EU montre ses muscles pour nous imposer progressivement la parole unique !
    Je doute même qu’il y ait consensus dans les pays européens…
    Au fait, twitter n’est-il pas le réseau préféré des gouvernants français !!!

  9. Si twitter avait été tel que l’UE le souhaite il y a un mois, on aurait jamais entendu parler des faux créés pour couvrir Macron dans l’affaire des concessions autoroutières.
    Pour avoir fait quelques tests avec mon VPN, je pense qu’un français a aujourd’hui moins de liberté que beaucoup de gens sur la planète, moins qu’un russe par exemple.

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