Trump invité aux cérémonies de Notre-Dame de Paris : Aphatie joue les bigots

© PEZ Wikipedia CC BY-SA 3.0
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Un motif de consolation pour Emmanuel Macron, après le refus du pape François : Donald Trump sera présent aux cérémonies de Notre-Dame. Il y retrouvera Jill Biden, la première dame des États-Unis, Sergio Mattarella, le président italien, Ekateríni Sakellaropoúlou, la présidente grecque… En annonçant sa venue, le 47e président américain n’a pas caché son enthousiasme. « C’est un honneur pour moi d’annoncer que je serai à Paris pour la réouverture de la splendide et historique cathédrale Notre-Dame. » Et le président brillamment réélu de délivrer un satisfecit au Président en difficulté : « Emmanuel Macron a fait un merveilleux boulot. » Le premier déplacement international de Trump (stricto sensu ; il ne sera investi qu'en janvier prochain) sera pour Notre-Dame de Paris : quel symbole !

L'appel de la conférence des évêques catholiques américains.

Cet intérêt de Trump rejoint celui des Américains. Que leur générosité soit inspirée par la dévotion ou un sentiment patrimonial pour leurs lointaines origines, 19 % des donateurs qui ont apporté leur offrande pour la restauration de l’édifice sont américains. Ils ont offert 70 millions de dollars. De son côté, la Conférence des évêques américains a appelé les églises à sonner leurs cloches « dans un geste d’unité », ce samedi à 14 h (heure de Washington), au moment où, à Paris, sera célébrée la réouverture. L’événement sera français, mais aussi américain.

Trump et les cathos

Élevé dans une famille presbytérienne, Donald Trump avait surpris en publiant sur ses réseaux sociaux, le 8 septembre, une image de la Vierge de Guadalupe puis, fin septembre, la prière à saint Michel, illustrée par une peinture du peintre représentatif du baroque romain Guido Reni. La Croix voyait dans tout cela, de la part du candidat, une simple posture électoraliste. L’analyse était un peu courte, car mettant en avant la Vierge et un archange, Trump risquait de mécontenter une part de son électorat protestant.

Interrogé en octobre par Raymond Arroyo, présentateur vedette de la chaîne catholique EWTN (Eternal World Television Network), Trump s’y présentait en « soutien de l’Église catholique, depuis longtemps », et soulignait la « relation spéciale » qu’il a avec l’Église catholique. Arroyo lui rappelant que le pape François recommandait aux électeurs catholiques de voter « pour le moins mauvais des deux » [entre Harris et Trump], ce dernier répondait malicieusement : « Je pense que le pape veut qu’ils votent pour moi. Je défends ce que l’Église défend, alors que Kamala Harris, non. »

Les catholiques américains s’y sont reconnus, puisque 58 % d’entre eux ont voté Trump, en novembre - du jamais-vu depuis Reagan. Maintenant qu’il est élu, si sa posture n’était qu’intéressée, il se soucierait peu d’un vieux monument qui n’offre pas grande ressemblance avec la Trump Tower. Il faut croire qu’il y a pas que de l’opportunisme dans son intérêt pour des images et des édifices catholiques.

Aphatie en directeur de conscience

Les réactions à la venue de Donald Trump sont nombreuses. La plus piquante est celle de Jean-Michel Aphatie qui, de chroniqueur tout-plateau, se transforme pour l’occasion en punaise de sacristie. Trump à Notre-Dame ? Sacrilège ! « Cet homme cynique, menteur, misogyne et le reste, s’emporte Aphatie, est à l’opposé de toutes les valeurs chrétiennes. » On admirera la vigueur avec laquelle ce bon paroissien condamne le pécheur, usant de la dénonciation et du sous-entendu.

Misogyne, Trump, qui a donné à des femmes les ministères de l’Agriculture, de la Justice, de l'Éducation ? Misogyne, Trump, qui a confié à une femme le poste de porte-parole de la Maison-Blanche ? Misogyne, Trump, qui viendra se recueillir… à Notre-Dame ? Le serait-il, on rappellera à Aphatie que l’Église est justement faite pour les pécheurs de tout poil, les cyniques, les menteurs, les misogynes - « et le reste ». Vous, moi, Macron, Trump - et Aphatie aussi.

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Samuel Martin
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