Trump et Biden rejouent le match Reagan-Carter

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La présidentielle américaine 2020 s'annonce particulièrement disputée, acharnée, un vrai combat qui ne livrera son verdict qu'au dernier moment (comme la fois précédente). Car si beaucoup se réjouissent des déboires de Trump dans les sondages, il ne faut pas l'enterrer si vite : il pâtit, en ce moment, de la flambée du coronavirus, qui se calmera sans doute d'ici un mois ou deux. Et l'opinion américaine, pour l'instant en panique, retrouvera ses esprits et jugera avec plus de lucidité.

Le match des deux candidats en présence en 2020 me rappelle, trait pour trait, celui qui opposa, en 1980, Carter et Reagan. À ceci près que Carter était le président sortant démocrate et que Reagan était le challenger républicain. En quoi les deux duels sont-ils si ressemblants ? La personnalité des candidats et la réaction des médias et de l'establishment est pratiquement identique.

Biden me rappelle furieusement Carter. Certes, il n'a pas été président, mais quand même vice-président d'Obama durant huit ans. Et ces années ont révélé la faiblesse, la veulerie et l'aveuglement de la diplomatie américaine qui, à partir du discours du Caire d'Obama en 2009, a encouragé les « printemps arabes » sans voir qu'ils conduiraient infailliblement à l'islamisme. Récidive en 2014, en Syrie : on est à deux doigts de bombarder Assad alors que l'État islamique s'impose dans la région... Ça ne vous rappelle rien ? Quand Carter décida de lâcher le chah d'Iran pour soutenir Khomeiny, qu'on nous présentait comme un libérateur, un « modéré », le président le paya cher, avec l'interminable prise d'otages des employés américains à l'ambassade à Téhéran. Durant les quatre ans de présidence de Carter, l'Occident ne cessa de reculer face au bloc soviétique, qui enchaînait les succès en Angola, au Mozambique, au Bénin, au Vietnam, au Cap Vert, en Afghanistan... Au bout des quatre ans de Carter, on se demandait combien il restait de temps à l'URSS pour faire défiler ses chars à Paris, Berlin ou Rome. On l'a oublié, mais l'économie américaine était, à l'époque, la plus administrée, la plus fiscalisée de tout le monde libre et, de facto, elle se trouvait complètement enfoncée dans le marasme, quand la France passait pour une bonne élève, seul pays en croissance avec l'Allemagne et le Japon après le choc pétrolier.

Mais heureusement, Carter fut largement battu par Reagan, le républicain ex-acteur de western. Au grand dam des commentateurs : « À acteur minable, président minable », avais-je entendu, à l'époque, sur l'antenne de RMC, au lendemain de sa victoire. Tout le monde raillait sa prétendue inculture, son manque d'intelligence, il allait conduire les États-Unis au fond du gouffre... En réalité, Reagan fut le sauveur de l'Occident, c'est lui qui torpilla l'URSS. Jugez plutôt : libéralisation de l'économie qui relança la croissance en deux ans à peine, mise au pas de syndicats qui bloquaient le pays pour un oui pour un non, lutte acharnée contre l'insécurité, la délinquance, la fraude sociale, position inflexible contre le bloc de l'Est sur tous les terrains, relance de la course aux armements qui finit par asphyxier une URSS incapable de soutenir l'effort financier... Reagan est, à mes yeux, un héros de la lutte pour la liberté, la nation, la défense de l'Occident et de se valeurs. En quelques années, les commentateurs durent revoir leurs position et faire piteusement amende honorable.

Trump, c'est le nouveau Reagan, qui balaie les tabous, s'attaque frontalement à la Chine qu'il a dépeinte comme un danger mortel depuis son avènement, et les faits démontrent à quel point il avait raison. Trump s'attaque à l'immigration, à l'islamisme, à la finance qui veut dissoudre les nations : il est l'homme du sursaut, de la défense de nos valeurs et de notre civilisation. Que fera Biden, face à la Chine ? Il y a fort à parier que sa faiblesse le poussera à se coucher. Que fera-t-il, face à l'oligarchie financière ? Biden est leur homme lige, ils ne trouveront jamais plus servile.

Cette présidentielle américaine est historique : le sort de nos pays en dépend. Prions pour que les électeurs ne se trompent pas de combat...

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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