Tribune des militaires : seconde frappe et, cette fois-ci, en rangers !

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Les militaires ont frappé pour la seconde fois, mais cette fois, ils ne sont plus en charentaises mais en « rangers », et comme ils sont « d’active », ils n’ont pas signé. L’objectif est toujours le même, non pas susciter un « putsch » mais, au contraire, prévenir les élus et la population que l’armée sera obligée de répondre à l’appel du gouvernement pour rétablir l’ordre dans les zones de non-droit qui se multiplient si rien n’est entrepris auparavant pour inverser la dérive actuelle. Autrement dit, le légalisme est toujours de mise mais, précisément, il se traduit par l’inquiétude des militaires qui savent que lorsqu’on demande à l’armée d’intervenir, on est au bord de la guerre civile. Le ton a nettement changé. En réaction à l’indignation surjouée et aux condamnations hautaines et intellectuellement malhonnêtes du pouvoir politique et médiatique, cette fois, les mots sont cruels : « lâcheté » de ceux qui persistent dans l’aveuglement face à la montée des périls, « fourberie » de ceux qui veulent faire taire les militaires, « perversion » des politiques qui menacent de sanction des soldats qui ne s’expriment que parce qu’ils pensent que c’est leur devoir.

Les trois termes se sont condensés dans la réponse du ministre de l’Intérieur : après deux assassinats de policiers, l’un au nom de l’islamisme, l’autre au nom du crime, il prétend toujours que c’est la guerre menée contre la drogue qui explique les violences alors que, si le contrôle opéré par Éric Masson et ses collègues avait fait partie d’une « opération », on suppose que les tueurs n’auraient pas pu s’échapper aussi facilement. Il insiste sur les suspects arrêtés qui seraient français et nés en France, comme la majorité des terroristes de ces dernières années.

On pense, bien sûr, aux Yeux grands fermés de Michèle Tribalat : le problème n’est pas la carte d’identité mais celui de l’immigration légale et illégale, des titres de séjours distribués à tout-va, du droit du sol générant des binationaux non assimilés, des naturalisations superficielles qui fabriquent à la chaîne des Français apparents plus attachés à leur communauté d’origine religieuse et politique qu’à leur nation d’accueil. Le comble réside, évidemment, dans l’accusation de lâcheté lancée contre les militaires anonymes auteurs de la seconde tribune. C’est un peu facile, pour celui qui a construit sa carrière d’un cabinet à l’autre et d’une trahison à une autre, sans grand risque, de demander à des soldats dont c’est le métier de mettre en péril leur situation professionnelle, la sécurité matérielle de leur famille, en se livrant à découvert à la vindicte gouvernementale de Mme Parly, la pantouflarde de luxe au parachute doré.

Exposer leur vie, ils le font assez sur les terrains d’opérations pour ne pas recevoir de leçons d’un politicard arriviste et sournois qui ramène l’enjeu aux régionales, c’est-à-dire à son microcosme électoral. Sa préoccupation du moment est sa propre candidature dans un canton du Nord, histoire de garder un ancrage de repli et peut-être d’avancée dans sa terre d’élection. On observera que deux ministres « régaliens » se lancent dans les joutes électorales locales dans un esprit partisan alors que la montée de la violence, de l’islamisme et des trafics devrait les mobiliser entièrement dans l’intérêt supérieur de notre pays !

L’aspect le plus redoutable du nouveau texte réside dans la mise en cause de la hiérarchie, confondue avec l’oligarchie qui dirige notre pays. Ses plus hauts représentants en cercle autour du civil - qui a évité soigneusement son service militaire et qui est leur chef - offraient une chorégraphie élyséenne destinée à inspirer le respect de l’ordre légitime. Il est probable qu’elle aura obtenu l’effet inverse : accentuer la fracture entre un sommet de plus en plus désavoué et une plèbe qui risque de faire sécession, y compris chez les militaires. C’est Michel Maffesoli qui, dans L'Ère des soulèvements, éclaire cette fracture : « N’est plus acceptée une politique imposée d’en haut, une politique ayant la vérité et menant le peuple vers un but défini par des élites en déshérence. »

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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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