Trappes : une et indivisible, mais pas que…

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Un professeur de philosophie enseignant à Trappes depuis vingt ans témoigne dans le Point : sa vie serait menacée. Il est désormais sous protection policière, comme l'a annoncé Gérald Darmanin, le 11 février. Ce professeur a écrit, dans L’Obs, une lettre ouverte au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, « Comment pallier l’absence de stratégie de l’État pour vaincre l’islamisme » et mis en évidence le carcan qui entrave toute volonté d’enseigner suivant des normes en vigueur dans le pays normal, qui n’ont pas à être compatibles avec les aspirations des islamistes. Il dénonce l’aveuglement de ceux qui ne veulent pas voir la situation telle qu’elle est. Il a osé décrire tout haut le séparatisme au quotidien : l’interdiction de séjour des femmes dans les bars, plus de coiffeurs mixtes, des femmes et des fillettes voilées, l’exode des juifs après l’incendie de la synagogue en 2000, puis des non-musulmans et, maintenant, celui des musulmans modérés. 400 fichés S vivent à Trappes, qui a fourni un gros contingent de candidats au djihad : une cinquantaine.

François Hollande se posait la question « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. » Un esprit chagrin se moquera de l’ancien Président qui n’a ni trouvé ni mis en œuvre de solution lorsqu’il était aux commandes.

Le dernier maire en date, Ali Rabeh, dont l’élection en 2020 vient d’être invalidée (il a fait appel de la décision), niera bien sûr toute volonté séparatiste. Le statu quo arrange tout le monde : un État faible qui ne souhaite pas user de la force, surtout avec une clientèle choyée, et des séparatistes locaux trop contents de profiter de cette faiblesse pour imposer une loi concurrente : la charia. Quand la loi française sera-t-elle totalement évincée de ce territoire ?

Le droit à l’apostasie est une des pierres d’achoppement qui a dispersé, façon puzzle, la belle unanimité fantasmée par Gérald Moussa Darmanin avec sa charte-gadget de l’islam négociée avec le CFCM et ses composantes. Trois fédérations sur neuf ont refusé de la signer. Faut-il en conclure que leur vision de l’islam n’est pas compatible avec la liberté qui est inscrite sur nos frontons ? Oui. Et, même, ils ont raison. Réduire l’islam à une religion, avec un culte, des rites et des mythes et puis c’est tout, c’est inepte. L’islam est un système complexe où politique et religion sont indissociables. La facilité avec laquelle le volet politique de l’islam soumet les musulmans eux-mêmes et sa tendance impérialiste ne militent pas pour une compatibilité avec la civilisation française. Mais en énoncer le constat est mal-pensant.

Bien sûr, l’État faible qui ne souhaite pas avouer sa faiblesse va continuer de rouler des mécaniques là où il le peut : mettre au pas les écoles privées (catholiques) hors contrat, éradiquer l’école à la maison, et il prétendra lutter contre le séparatisme. C’est pitoyable de bêtise et de veulerie.

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