Transmania, le livre que la mairie de Paris veut interdire de publicité !

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Signé Dora Moutot et Marguerite Stern, Transmania est paru le 11 avril aux Éditions Magnus. C’est une enquête sur le transgenrisme, « l’un des plus gros casses conceptuels du siècle » qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes ou des prostates pour allez savoir quoi. Forcément, le monde LGBTQIA+ en a des vapeurs. Un seul panneau publicitaire et le voilà en émoi.

Ainsi une affiche parisienne a-t-elle été dénoncée sur le réseau social X, accompagnée de ce message qui mériterait au moins six « sic » pour en commenter l’orthographe : « Un livre écrit par des arriérés en quête de reconnaissance, leurs combats mal placé et transphobe ne mérite en aucun cas l’aval de Paris ou de n’importe quelle publicité ! Il suffit donc de payé pour afficher sans honte des propos transphobe ? »

Un pigeon délateur

Kam Hugh, l’auteur de ce tweet, n’est pas le premier venu. Il a participé à « Drag Race France », « la plus grande compétition de drag-queens au monde » - un « divertissement » télévisuel du service public français. Dans les milieux autorisés, on roucoule encore d’aise au souvenir de cet homme transformé en femme déguisée en pigeon (avec ou sans les petits pois ?). Une référence, Kam Hugh. Aussi, comme un seul homme, les édiles parisiens lui ont-ils emboîté le pas. Anne Hidalgo elle-même, qu’on penserait occupée par des problèmes plus urgents dans un Paris saccagé, a demandé à ce qu’on lui indique l’emplacement des panneaux publicitaires concernés.

 

Toutes affaires cessantes, David Belliard, son adjoint EELV chargé de la transformation de l’espace public, des mobilités, des logements sociaux - là encore, quel boulot -, a demandé le retrait des affiches : « Cette publicité pour un bouquin transphobes (sic) participe à la normalisation de la haine envers les personnes trans. Une idéologie mortifère, a mille lieux (sic) des valeurs de Paris. Cette publicité doit être retirée. » Premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire est sur la même ligne. « La transphobie est un délit. La haine de l'autre n'a pas sa place dans notre ville. Paris n'est pas la vitrine de cette haine crasse. Je vais saisir @JCDecaux_France pour demander le retrait de cette publicité. »

D’un inconvénient de la censure

Que de grands moyens déployés ! Du côté des Éditions Magnus, l’inquiétude n’est pas de mise. « M. Grégoire ferait bien de lire le livre avant d’annoncer vouloir le censurer, répond le service de presse à BV. Il fait exactement ce que les auteurs dénoncent : voilà un exemple éclatant de ce qu’est la transmania. Les Éditions Magnus ont l’habitude des tentatives de censure. Nous pensons que ce livre est d’utilité publique et nous souhaitons bon courage à la mairie de Paris pour faire interdire cette affiche. » Faut-il le redire ? Le livre enquête sur le transgenrisme et sur les dérives de l’idéologie transgenre - nuance. Moutot et Stern osent bousculer ce que des LBGTQIA+ appelleraient un acquis sociétal. La contre-attaque est immédiate : insulte, censure.

En cherchant à faire retirer les publicités pour Transmania (contacté par BV, JCDecaux n’a pas encore fait connaître sa position), les clampins susdits, mais aussi Alexandra Cordebard, maire du Xe arrondissement, lui font déjà pas mal de publicité. Tant mieux, car les médias mainstream vont traiter Transmania par un moyen vieux comme le journalisme : la conspiration du silence. De même les libraires. La FNAC semble particulièrement active à cacher le livre, si l’on en croit ses auteurs (la FNAC n’a pas donné suite à notre demande de renseignements). Mais il ne manque pas de librairies et de sites par ailleurs qui vendent Transmania. Ils permettront à chacun de s’en faire une idée plus juste que l’insulte - « transphobe ! » - trop rapidement jetée.

[MISE À JOUR:  « l'afficheur @JCDecaux_France annonce le retrait des publicités #Transmania "contraire à sa déontologie" et "présente ses excuses aux personnes que ces affiches ont pu heurter" », a annoncé Laurent Obertone sur X.]

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Ce qui est rigolo, c’est que les « défenseurs des minorités » agissent comme si les « transphobes » devenaient une espèce minoritaire (arriérée, rance, etc…), donc… à défendre! On n’en sort pas…

  2. La transphobie n est pas un délit la christianophobie non plus je déteste ces malades mentaux et personne ne me fera changer d avis

  3. Le livre est disponible sur Amazon. La logique de l’extrême gauche (car le lobby Trans est une des conséquences des idées marxistes devenues folles) est toujours la même : si on conteste un mouvement, c’est qu’on est xxx-Phobe : Homophobe, Transphobe, Islamophobe. C’est une dérive rhétorique totalitaire.
    Traduisons : si vous n’élevez pas des araignées, vous êtes arachnophobe ; si vous n’avez pas de chat, vous êtes Chatophobe. Nous sommes donc dans la logique du : « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi » ; ce qui est la logique de tous les tyrans. Je m’étonne que peu d’intellectuels ne prennent le temps et la pédagogie nécessaires pour démonter cette rhétorique toxique.

  4. En quoi la mairie de Paris a son mot à dire? Ce sont les éditeurs qui doivent promouvoir les livres.

  5. Les conséquences des cette transphilité ne tarderons comme bien d’autre sujets à se faire sentir, déjà on en vois les prémices tel aux états unis dont certains le regrettent amèrement mais ne peuvent plus rien.

  6. cela devient pénible ces « censurés » qui passent leur temps à s’excuser auprès de ces censeurs ! Et ceux-là même qui prônent la liberté d’expression ! Nous n’avons jamais autant parlé de vivre-ensemble, de liberté d’expression qui n’existent plus, alors qu’à une certaine époque ce genre de question ne se posait même pas ! Nous vivons une société de mensonges !

  7. C’est beau tous ces transgenres qui veulent devenir des malades à plein temps. Quel pognon pour BigPharma ! De la mairie de Paris ou du gouvernement , rien à attendre, sauf le pire.

  8. Les ventes vont explosées et c’est amazon qui va encore faire des affaires . Le livre « la fabrique des enfants transgenres  » a déjà dévoilé bien des choses alors vite , alors vite lire celui là .

  9. Je l’avais « pré-commandé » en soutien aux deux auteures et à la maison d’éditions Magnus.
    Ayant lu « La fabrique de l’enfant transgenre » de Céline Masson et Caroline Eliacheff, j’avais été estomaqué de découvrir un funeste lobby trans qui mérite qu’on s’y intéresse, à tout le moins, et selon ses valeurs qu’on résiste à ses dérives.
    Concernant la FNAC, n’est pas le milliardaire Daniel Kretinsky qui en détient 25% du capital ?
    Je le regarde faire son shopping en France grâce à la bienveillance des « Pieds nickelés » qui dirigent la Nation depuis 7 ans.
    N’est ce pas ce milliardaire qui souhaite vendre Marianne car Natacha Polony n’a pas une ligne éditoriale conforme alors que l’hebdomadaire ne se porte pas si mal ?
    On n’entend pas « Reporters sans frontières » sur le sujet, comme c’est étonnant.

  10. Tout ce qui n’est pas transphile est donc transphobe. On simplifie le débat. Laissez une place pour les transindifférents.

    • Un exemple de plus de la platitude « à la française ». Quand donc les Français se rendront-ils compte qu’à tous les étages nous sommes bien souvent gouvernés par des vicieux, des pervers et des déjantés ?

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