Tickets-resto : le gouvernement navigue à vue

inflation

L’utilisation des tickets restaurants devait être réduite à compter du 1er janvier 2024. Il n’en sera finalement rien. Le mardi 14 novembre, Olivia Grégoire, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, a annoncé, sur l’antenne de M6 : « Ça va continuer tout au long de l’année 2024. » 

« Pas de rétropédalage »

À la suite de cette déclaration, elle explique que le gouvernement n’est pas revenu en arrière sur ce sujet : « Il n’y a pas eu de rétropédalage parce qu’en toute sincérité, ce n’est pas le gouvernement qui a pédalé. Ce n’est pas nous qui avons eu cette bonne idée. » Vous ne rêvez pas ! Le ministre explique qu’il n’y a pas de changement de cap car le gouvernement n’a pas construit le bateau. Faut-il comprendre que personne ne tient la barre ? C’est un peu l’effet que cela fait. Depuis plusieurs mois, le navire France coule dans la mer de l’inflation, notamment alimentaire, et il ne semble pas y avoir de capitaine à bord.

La loi pour la protection du pouvoir d’achat, votée en août 2022, devait permettre « de couvrir l’augmentation des prix des produits alimentaires et de soutenir le pouvoir d’achat des Français » en leur offrant la possibilité, comme indiqué dans l’article 6, d’« acquitter en tout ou en partie le prix de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable ». Depuis le 1er octobre 2022, les personnes disposant de titres-restaurant peuvent donc acheter du riz, des pâtes, de la farine, des œufs, de la viande et autres matières premières servant à l’alimentation. C’est ce que fait Myriam, rencontrée par BV à la sortie d’un supermarché : « J’utilise les tickets-resto pour acheter des produits de base qui me servent à préparer des gamelles que j’emporte au bureau. Cela revient moins cher que d’acheter des plats cuisinés ou d’aller au restaurant. » Elle ajoute : « C’est une très bonne chose, de pouvoir faire ça. »

Un dispositif temporaire qui se prolonge

Véritable bouffée d’oxygène pour certains foyers, ce dispositif ne devait être que temporaire. La loi prévoyait la fin de cette dérogation au 31 décembre 2023 et le gouvernement ne comptait pas, dans un premier temps, y revenir. Et pour cause : d’après Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, « la crise inflationniste est derrière nous ». Problème : cela fait six mois qu’il le dit et cela ne se traduit toujours pas au moment de passer en caisse. Pire : la situation ne cesse de s’aggraver. Le dernier baromètre du panéliste NielsenIQ pour le magazine LSA montre que « l’Hexagone est le pays où les prix ont le plus augmenté depuis janvier 2022 », avec 17,9 % d’inflation cumulée, entre janvier 2022 et août 2023. Le radar de Bercy est apparemment HS.

Quand Bruno Le Maire essaye de faire des prévisions, les Français, eux, essayent de faire des provisions. L’élargissement du champ d’action des titres-restaurant les y aide. Un retour en arrière, dans un tel contexte, aurait été dommageable pour beaucoup. Même si l’équipage ne l’avoue pas, la colère des passagers s’est fait entendre. Le gouvernement plie pour éviter la mutinerie.

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Le bateau est ivre : ni cap, ni boussole ni même GPS (encore faudrait-il que celui-ci est une destination affichée)
    Ce bateau France qui devient radeau de la méduse n’abrite pas les zélites qui regardent cela de loin allongés sur leur transat, de toute manière nous ne parlons pas le même français et n’avons pas la même calculatrice…

  2. Nous ne sommes pas gouvernés. Ceux qui se prétendent nos dirigeants ne sont que des profiteurs. Puisse les électeurs le comprendre et les remplacer par ceux qui ont le souhait de les protéger. Mais comme disait Thucydide: »Les hommes sont ainsi faits qu’ils méprisent ceux qui les ménagent et respectent ceux qui ne leur concède rien ».

  3. Très bonne idée du ministre des finances, perle des perles de notre gouvernement qui, devant Sonia Mabrouk a vanté l’usage du ticket resto. Un peu normal quand on vient d’apprendre que le nombre de pauvres vient encore d’augmenter. Car le ticket resto sensé être réservé au déjeuner du salarié, celui-ci le détourne pour acheter de quoi nourrir sa famille en se privant de déjeuner. Ce fringant ministre, ci-devant écrivain à ses heures perdues (pour la France) avec un « chiffres d’affaires » (PIB) de près de 2500 milliards est incapable de faire manger à se faim un peuple qui n’en peut plus, mais. Au lieu de ça, on apprend, ça vient de tomber des télescripteurs, que le taux de chômage a encore augmenté, passant de 7,2 à 7,4 %. On appelle ça dans le jargon élyséen : « le plein emploi »!! Et cela n’a pas l’air d’inquiéter outre mesure « le Mozart de la finance » et ses misérables (par la compétence) collaborateurs, notamment en la personne de Darmanin qui veut régulariser à outrance les clandestins pour fournir de la main d’œuvre dans les métiers en tension ! Ainsi va le bateau France dans la tempête, un bateau sans officiers à bord, officiers qui ont, les lâches, abandonné le navire, son équipage et « voyageurs » : le peuple naufragé.

  4. En fait, ce gouvernement ne supporte pas que les français puissent bénéficier d’une mesure contribuant à leur
    bien-être !
    Emmerder les français par tous les moyens, telle est sa devise, sans cesse réaffirmée.

    • Ce n’est pas une devise, mais une feuille de route, celle du puritanisme idolâtré par nos totalitaristes au petit pied. Surtout interdire tout ce qui est bon pour le peuple.

  5. Le Titanic France fonce à toute vitesse dans l’océan du chaos. Piloté par un soldat d’opérette on ne peut rien attendre qu’un sursaut electoral qui ne se laissera pas avoir par des soporifiques médiatiques. A chaque élection les français ont perdu la mémoire pour une bonne partie et se laissent prendre aux jeux des bonimenteurs faux jetons qui ne visent que la place. La France a besoin d’un vrai chef et surtout pas de ces judas qui ont vomis sur l’élu pour ensuite le trouver parfait.

  6. Le Maire est non seulement un traître mais également un incompétent dans son domaine sauf peut être dans la littérature érotique.

  7. Bientôt des tickets de rationnement puisque l’abondance c’est fini. Les gilets jaunes nous manqueraient presque malgré leurs débordements inacceptables.

  8. Quoi qu’on en dise, Bruno Le Maire reste un excellent indicateur. Telle une boussole qui indiquerait le sud, Le Maire nous éclaire en nous montrant une direction dont on sait aujourd’hui qu’elle est celle qu’il faut éviter avant toutes les autres.

  9. J’ai toute confiance en Le Maire; il avait dit pis que pendre de Macron et devint son ministre. Il avait prédit la destruction de l’économie russe, elle ne faiblit pas.

  10. Du haut de leur tour ne voient ils donc pas que le français laborieux et celui qui a côtisé toute une vie peinent à se chauffer , se nourrir et se soigner . Non ils s’appliquent à acheter la paix sociale avec certains qui eux ne manquent de rien .

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