Un peu moins d’un an après avoir choisi souverainement de quitter l’Union européenne, les Britanniques se rendront à nouveau aux urnes le 8 juin prochain, cette fois-ci pour renouveler le Parlement.

Tandis que les observateurs admis dans le sérail médiatico-politique annonçaient un cataclysme pour le peuple rebelle, le Royaume-Uni se porte comme un charme. Et Theresa May, qui dirige le gouvernement au pays de Sa Gracieuse Majesté, peut sourire puisqu’elle est annoncée gagnante du scrutin.

Si les expériences récentes nous ont appris à nous méfier des prédictions des sondages, la nouvelle Dame de fer de la politique britannique ne devrait pas craindre l’élection anticipée. Le terme prévu était fixé à 2020, mais une large majorité de députés ont appuyé la demande de Theresa May de se confronter aux électeurs.

Celle-ci est actuellement créditée de près de 50 % des intentions de vote, chiffres plus jamais atteints depuis les années 1980 et la mainmise de Margaret Thatcher sur le pays. Concrètement, elle pourrait obtenir 150 députés de plus que les travaillistes, empêtrés dans la politique très à gauche d’un Jeremy Corbyn de plus en plus désavoué en interne.

Pourtant, celui-ci entend abattre ses dernières cartes en menant la campagne sur le terrain social, où la grogne se fait entendre, notamment chez les médecins et les infirmiers qui ont mené de nombreuses grèves ces derniers mois, mais aussi chez les travailleurs dénonçant les « contrats 0 heure ».

Autre épine dans le pied, la question écossaise : si le pays du whisky et du monstre du Loch Ness avait rejeté son indépendance en septembre 2014, des velléités de réorganiser une telle consultation avaient surgi des brumes après le Brexit.

Les Liberal Democrats, pro-européens, ne semblent plus constituer une menace puisque le parti stagnerait à 11 % des intentions de vote.

Une victoire permettrait à Theresa May d’avoir les coudées franches, tant à l’intérieur de son parti qu’à l’extérieur de celui-ci, pour mener à bien les difficiles négociations de sortie de l’Union européenne. Surtout, elle pourrait remodeler le gouvernement à sa guise et évincer le très sulfureux Boris Johnson, plus tellement en odeur de sainteté.

Arrivée discrètement au 10 Downing Street, Theresa May pourrait y imprimer sa marque et devenir la nouvelle Dame de fer de la politique britannique.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 20:01.

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23 avril 2017 à 23:36

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