Tapettes à touristes à Nice : une exposition sauvage du Street artiste Toolate

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Elles sont au nombre de trois, et se déplacent entre les différents quartiers de Nice. Trois « tourists traps » géantes, ont fait leur apparition sur la promenade des anglais, ainsi que dans le Vieux Nice.

Cette exposition sauvage est l’œuvre du street artiste Toolate, qui n’a pas demandé d’autorisation pour les rendre visibles aux yeux du public : construites comme de véritables tapettes à souris, elles ont simplement remplacé le morceau de fromage par une glace, et visent à alerter l’opinion sur les nuisances du tourisme de masse sur l’environnement. L’artiste, qui a communiqué sur son happening via Twitter, a expliqué «vouloir faire disparaître un maximum de touristes d’ici à la fin de l’été ». Pas sûr que cette initiative soit du goût du Maire de Nice, Christian Estrosi, qui n’a pas l’intention de dissuader les touristes de venir à Nice, le tourisme étant la première ressource de développement pour la ville.

Contacté ce matin, le service de presse de la Ville de Nice dit n’être pas au courant de cette exposition, et n’a pas communiqué sur le sujet. L’exposition étant mobile, il est donc difficile de savoir à l’avance où ces tapettes seront visibles, puisque le périmètre choisi va du Vieux Nice à la Promenade des anglais, qui fait à elle seule une dizaine de kilomètres.

Toolate avait déjà fait parler de lui l’été dernier, en fabriquant un paquet de cigarettes géant pour dénoncer les fumeurs jetant leur mégot sur la plage.

Il semble que cette tapette constitue plutôt un jeu du chat et de la souris, personne ne sachant où elle surgira le lendemain. Cependant, au-delà de la dimension écologique, on peut poser aussi la question de la décence morale : positionner une "tapette à touristes" dans un lieu aussi symbolique que la Promenade des anglais, où 87 personnes, dont la plupart des touristes étrangers, périrent le 14 juillet 2016 lors de l’attentat terroriste, a quelque chose de profondément choquant. Entre la défense de l’environnement, toujours légitime, et le fait de vouloir interpeller les consciences , il y a ici un élément manquant : l’ajustement et l’intelligence.

On attend toujours à ce stade les réactions de la Ville de Nice, prompte au parti pris de l’exhibition artistique coûteuse et sans message, comme les animaux d’Orlinski, disséminés dans la ville depuis le 9 février. La mairie qui prône la tolérance face à la diversité qu’elle soit artistique ou sexuelle, sera-t-elle dans un état d’esprit inclusif face à l’œuvre de Toolate ?

L’avenir le dira.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

Vos commentaires

11 commentaires

  1. C’est de l’humour, je ne pense pas qu’il faille faire un rapprochement avec les attentats, mais y voir une critique des prix qui montent, qui montent en période touristique et dont le gogo reste le consommateur. Je sais, ça glace…
    La grandeur de la tapette symbolise-t-elle le tourisme de masse ? Les Français, se précipitent-ils, avec naïveté, dans tous les pièges qu’on leur tend ? Possible.
    En tout cas, tout le monde connaît le roi des tapettes qui attire une grande partie des Français dans ses pièges, qui leur propose souvent des petits morceaux de fromage. Il y en a même qui souhaitent le réélire Roi…

  2. Voilà qq-chose qui devrait plaire à Anne Hidalgo afin de faire fuir davantage encore, non pas les rats, mais les touristes de Paris !

  3. Bête et grossier !
    Insultant pour les touristes qui viennent visiter Nice ou y viennent en vacances.
    Odieux à l’égard des Niçois qui toute l’année se donnent du mal pour le tourisme.
    Ce n’est pas un « l’art », c’est de la bouillie de bêtise !

  4. Les touristes apportent l’argent. Ça permet à tous une activité commerciale ou satellite même aux »artistes » de cracher dans la soupe.

  5. Bof ! À Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et autres souricières, il n’y a pas besoin de tapettes géantes pour dissuader les touristes « de polluer », la racaille qui sévit en toute impunité s’en charge allègrement.

  6. C’est vrai qu’il y a beaucoup de touristes à Nice ! Il y a les étrangers, qui dans leur grande majorité se reconnaissent par leur comportement, leur tenue, leur respect, même s’il y a bien sûr des exceptions !
    Et il y a aussi les autres, ceux que l’on aimerait qu’ils restent chez eux, dérangeants, mal élevés, qui se croient tout permis, sans éducation. Alors pour ceux évidemment qui demeurent dans cette ville où ses alentours, cette période de vacances n’est pas la meilleure hélas ! mais il faut se faire une raison, se dire que ça « rapporte «  alors qu’il y a d’autres « envahisseurs » ceux là, non seulement ils nous coûtent un argent fou, mais nous « polluent «  à tous les nivaux.

  7. Cela dénote un certain humour, en forme de clin d’oeil aux touristes, mais ce n’est pas franchement choquant. Faut-il penser aux 85 victimes de l’attentat de Nice, personnellement, je ne pense pas qu’il faut faire ce rapprochement.

  8. Le maire peut contrecarrer cet « artiste » (vous avez vu la qualité misérable de sa copie de tapette à souris?) en mettant des tapettes à artistes.
    C’est exactement la même chose avec un chèque de subventions à la place de la glace ou du fromage.

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