Sur France Inter, la militante NFP Julia Cagé présentée en « économiste »

@Julia Cagé/Wikimedia commons
@Julia Cagé/Wikimedia commons

Ce lundi 3 Février, lors de la matinale de France Inter, Nicolas Demorand organisait un débat sur « la fronde de plusieurs grands patrons français ». Pour commenter les récentes déclarations du patron de LVMH Bernard Arnault et débattre de la grogne des patrons contre les taxes, la grande radio du service public conviait deux éminents invités. Alain Minc, dirigeant d’entreprise et conseiller politique, connu du grand public, et Julia Cagé, présentée à l’antenne comme « professeur d’économie à Sciences Po Paris » et, sur le site de la radio, comme une « économiste, spécialiste de l’économie des médias ». Il est permis de s’interroger de cette présentation quelque peu incomplète. Car Julia Cagé est une experte relativement subjective et l’on est en droit de s’étonner que les auditeurs de France Inter n’en soient pas prévenus.


Un engagement politique à gauche parfaitement assumé

Son engagement politique est public. Curieusement, cet engagement est à gauche. Très à gauche, même. Notre professeur est un fervent défenseur du Nouveau Front populaire, dont elle a contribué à... écrire le programme économique !

Toute jeune, elle se rêvait en intellectuelle engagée et travaillait, à 18 ans, sous une photo de Jean-Paul Sartre. Une passion de la gauche révolutionnaire qu’elle partage avec sa sœur jumelle Agathe, qui sera conseillère, rue de Grenelle, chargée de l'enseignement secondaire et des programmes, auprès de Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem. Excusez du peu. Julia, quant à elle, se spécialise et publie Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie (Seuil). Un rêve de médias sans capitaux...

Son militantisme à gauche est clair, sans nuages. Elle s’engage totalement et logiquement derrière le Nouveau Front populaire lorsque cette matrice de gauche est créée. Pendant la campagne éclair des législatives de juin 2024, elle signe, avec 300 économistes, une tribune publiée par Le Nouvel Obs : « Les orientations économiques du Nouveau Front populaire répondent aux défis de notre époque. » Parmi les signataires, on retrouve son mari, Thomas Piketty, et beaucoup de professeurs d’universités et de grandes écoles. Une liste qui en dit long sur l’impartialité de l’enseignement supérieur français...

On la verra s’afficher à Marseille, lors d’un meeting de soutien au NFP aux côtés du patron de Mediapart Edwy Plenel et de la militante féministe et LGBT Alice Coffin. Elle appelait alors, dans le journal La Marseillaise, à « faire confiance à cette gauche de rupture ». Pendant le feuilleton de la recherche estivale d’un Premier ministre par Emmanuel Macron, Julia Cagé invite la gauche à s’unir pour proposer un nom commun et fédérateur de manière à saisir « la chance historique » qui permettra de « pouvoir mener la politique portée durant la campagne électorale » du NFP.

La liste serait longue. Beaucoup trop longue. Alors, quand Julia Cagé est invitée à s’exprimer au micro de France Inter comme « économiste et professeur à Sciences Po Paris », on cherche en vain la déontologie journalistique qui voudrait que les experts amenés à s’exprimer soient présentés avec honnêteté pour la parfaite compréhension et information de l’auditeur et contribuable qui finance Radio France. Mais la même Julia Cagé et la même France Inter, avec le culot qui les caractérise, donneront demain comme hier des leçons aux méchants médias Bolloré et autres « torchons » de droite.

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Quel est la valeur réelle d’un diplôme de Science-po(t) sur le marché???? Tous ces gens sont des fausses valeurs ! Le pire, c’est qu’ils sont l’ivraie qui gangrène l’enseignement public en France, et qui engorge notre administration, principalement les pseudo- cabinets conseils, genre ADEME, qui ne servent à rien, et sont donc les seuls réels débouchés que puissent prétendre ces diplômés de complaisance, qui se bousculent dans notre bureaucratie ! Le seul emploi dans lequel ils brillent parfaitement étant celui de Militant à vie de causes plus ou moins fumeuses mais toujours rémunératrices, avec de l’argent….public, bien entendu !

  2. Comme l’aurait dit Coluche, encore une qui a des idées sur tout mais surtout des idées. Elle est totalement raccord avec la radio qui l’invite, radio d’odieux sévices public, comme l’a si bien dit un célèbre avocat

  3. C’est l’épouse de Piketty ! Il fallait le dire d’entrée, ça dit tout. Quasi communisme, pour qui les Français ne paient jamais assez d’impôts, et « la propriété c’est le vol », donc confiscation successorale. Les Bobos France-Inter s’encanaillent, car les voir si friqués et parvenus tout en se gargarisant de communisme, il faut le faire: on leur souhaiterait qu’il arrive, rien que pour voir leur tête. En fait ils se la jouent, car ils prient pour que ça n’arrive jamais.

  4. Vu le niveau de nos élites sorties récemment de nos facs, de la grande probabilité des compétences de cette experte en économie, il est certain qu’en cas d’arrivée au pouvoir du NFP, notre pays se porterait beaucoup mieux. C’est un peu comme demandait à Bruno Le Maire de gérer le budget de la nation.

  5. Minc contre Cagé ! Il s’agit d’un faux débat puisque, fondamentalement, les deux débatteurs sont d’accord sur le fond. Deux étatistes l’un contre l’autre. Il n’y a pas de différence de nature entre les idées de Minc et celles de Cagé, seulement une différence de dosage. Minc est sorti major de l’ENA. Il était donc parfaitement dans le moule intellectuel de cette méphitique école. Il a soutenu Mitterrand et était reçu en majesté par Anne Sinclair à 7 sur 7… L’idée était de faire croire aux Français en 1983 que les socialos, débarrassés des cocos, étaient devenus socio-démocrates et amis de la libre entreprise, en omettant de préciser que les cadres et ministres du PS avaient quasiment tous été militants trotskystes en Mai 68. Ce que c’est que d’être distrait…
    Quant à Cagé, de par son âge, elle représente les générations qui ont été (dé)formées par des programmes scolaires lyssenkistes. Les « meilleurs » élèves de ce système scolaire étant en réalité les plus conformistes et les moins dotés d’esprit critique. Le véritable esprit critique, pas l’esprit de critique.

    • Il n’y a pas que Sciences Pipeau qui pose problème, mais la quasi intégralité de l’enseignement supérieur en économie. Les cas les plus graves sont généralement les « économistes » sortant de l’X ou de Normale Sup. En France on pense que l’économie est une science exacte et que, par conséquent, seuls les super matheux peuvent y être bons. Ainsi, nombre d’économistes Français, une fois sortis de Polytechnique vont découvrir l’économie à l’ENSAE ( L’École nationale de la statistique et de l’administration économique de Paris). Ici tous les mots comptent tout particulièrement les mots « statistiques » et « administration ». Ne figurent nulle part ici les mots « d’entreprenariat »,  » de « formation à la prise de risque » par exemple. On forme de bons bureaucrate qui finiront à Bercy et qui expliqueront aux chefs d’entreprises ce qu’ils doivent penser et faire. Du moins les chefs d’entreprises qui auront survécu (souvent en quittant le pays) à ces bureaucrates qui sont d’autant plus bornés (comme Elisabeth) qu’ils pensent appartenir à une élite et que la Terre est indigne de les porter.

  6. Pas de doute, notre Arcom tellement efficace fera rectifier cette fake news. N’y avait-il pas aussi un comité théodule mis en place par ce gouvernement pour faire la chasse aux fakes news ? Mais peut-être était-ce juste pour recaser un copain, une copine il me semble, non réélu ?

  7. Paris Match en novembre 2024 rappelle qu’en 1990, alors professeur d’économie à Sciences Po Paris, François Hollande a dispensé ses cours à des étudiants de troisième année. Le bourrage de crâne marxiste et keynésien sont donc une longue tradition à Sciences Pipeau !

  8.  » sa sœur jumelle Agathe, qui sera conseillère, rue de Grenelle, chargée de l’enseignement secondaire et des programmes, auprès de Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem. » Je commence à comprendre le niveau actuel de notre éducation nationale.

    • La famille Cagé ne fait que s’inscrire dans une longue « tradition » de destruction de l’éducation nationale par le marxisme. On peut considérer que ce processus commence avec le Front Populaire, mais surtout qu’il se poursuit et s’accélère à partir de la Libération, ce qui conduira à Mai 68 puis à tous les délires pédagogistes pendant les années 70 et 80, telles que la méthode globale d’apprentissage de la lecture ou les maths dites modernes censées familiariser des enfants de 9, 10 ans avec l’abstraction… Je sais de quoi je parle, j’ai fait partie de ces enfants, ce qui m’a valu d’arriver en fac sans savoir faire une règle de trois. Je vous rassure je me suis rattrapé (un peu) depuis ! ;)
      Sans parler de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Il suffit de voir la liste des ministres et sous-ministres qui se sont succédés depuis Mai 81 pour avoir une idée de l’ampleur de la catastrophe. Et comme un « bon » (sic) exemple vaut tous les discours, savez-vous, que lorsque Jospin était premier sinistre, le ministre de l’enseignement professionnel était Jean-Luc Mélenchon ? Tout est dit. Hélas.

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