Selon la presse locale, Michelin pourrait quitter l’Algérie

@Tino Rossini/Wikimedia commons
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Précision :

Ce 5 février, le service de la communication de Michelin nous adresse les informations ci-dessous : « Dans le strict respect des réglementations locales imposant des restrictions d’importation de l’Europe vers l’Algérie, Michelin confirme avoir pris la décision de fermer son agence commerciale et de s’appuyer désormais sur un importateur local. Le Groupe reste néanmoins engagé en Algérie puisque la marque et les produits Michelin demeurent présents via le distributeur local, Trade X. »

L'article :

Selon le quotidien algérien TSA, « le fabricant français de pneumatiques Michelin a décidé de quitter l’Algérie ». Contactée par BV, la direction du groupe français n’a pas souhaité s’exprimer pour l’instant sur le sujet, mais l’information a, depuis, été reprise par plusieurs titres de la presse algérienne, ainsi que par Maroc diplomatique, Abidjan TV et plusieurs autres journaux africains.

Michelin s’était implanté en Algérie en 1963, en ouvrant une usine de fabrication de pneumatiques pour véhicules de tourisme et poids lourds à Bachdjerrah, une commune située dans la proche banlieue sud-est d'Alger. À partir de 2002, l’usine avait recentré son activité sur les pneumatiques pour poids lourds, avec un effectif de 700 personnes produisant alors 250.000 pneus par an, dont 40  % pour l’export.

Des aspects politiques

Mais en 2013, Michelin a opéré un virage stratégique. La production a été stoppée et Michelin Algérie s’est mis à importer et revendre des pneus produits par ses usines, notamment en France. C’est cette activité commerciale qui pourrait donc prendre fin. Cette décision profiterait alors au constructeur local Iris, qui a annoncé des projets de développement très ambitieux avec des partenariats technologiques allemands, italiens, finlandais et américains. Cette décision intervient après une série de mesures prises par le gouvernement algérien contraignant les entreprises étrangères à produire localement pour pouvoir vendre en Algérie. Ce que confirme TSA, pour qui « l’activité de Michelin était concentrée depuis un peu plus de dix ans sur la commercialisation, un modèle incompatible avec la nouvelle orientation économique de l’Algérie, portée sur l’encouragement de la production locale. Selon nos sources, le manufacturier français peine à obtenir les autorisations d’importation pour pouvoir poursuivre ses activités de commercialisation en Algérie. » Si cette hypothèse devait se vérifier, il est sûr que les tensions politiques actuelles entre l’Algérie et la France ne pourraient qu’envenimer des négociations déjà difficiles.

Renault aussi ?

Michelin pourrait ne pas être la seule entreprise française à partir d'Algérie. Renault, qui avait investi cinquante millions d’euros, en 2014, pour ouvrir un site de production de 75.000 véhicules par an à Oran, pourrait bien lui emboîter le pas. Comme le rapporte le site algérien ObservAlgérie, « Renault a vu son activité chuter de manière dramatique. En 2019, elle produisait encore 60.000 unités, principalement des Renault Symbol, mais depuis 2020, sa production s’est effondrée, atteignant à peine 2.400 véhicules en 2023. » Et là encore, les difficultés seraient dues à des mesures protectionnistes : « Cette paralysie résulte principalement des nouvelles exigences imposées par le gouvernement algérien, qui exige que 30 % des pièces utilisées soient fabriquées localement. »

Si Renault peut se consoler, avec près de 400.000 véhicules produits par ses usines marocaines de Tanger et Casablanca, il n’en va pas tout à fait de même pour Michelin, confronté à des difficultés liées en grande partie à la concurrence très féroce des industriels chinois au niveau mondial.

L'Algérie chassera-t-elle donc de son sol des entreprises françaises tout en exigeant de la France qu'elle ouvre plus généreusement ses frontières ? Un dossier compliqué de plus dans les relations franco-algériennes. Le macronisme mondialiste a décidément du plomb dans l'aile.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/02/2025 à 17:53.

Vos commentaires

29 commentaires

  1. J’ai mal à ma France. Que nous arrive-t-il donc ? Comment les héritiers de notre Nation ont-ils pu se dévouer ainsi et offrir nos flancs ?
    Un peu de courage, et mettons les au pas! Au moins de celui du respect, de l’honnêteté !!!

  2. Je suis au Brésil. Le gouvernement brésilien protège son marché par des tax d’importation de 100%. Donc presque tout les constructeurs d’automobiles sont sur place avec leurs modèles plus ou moins adaptés pour le Brésil. Par contre le Brésil compte 214 millions d’habitants contre 46 millions en Algérie et beaucoup plus pauvres que le brésilien. De plus, est-ce que la productivité est compétitive en Algérie ? J’ai des doutes.

  3. Jusqu’à quand va-t-on payer une pension alimentaire ? Qu’elle prenne son indépendance, les enfants doivent se détacher du père et de ma mère, qu’ils détestent d’ailleurs. Il faut considérer ce pays comme un autre État. Nous ne lui devons plus rien. Aucun des citoyens français actuels n’a participé à la colonisation. C’est comme si nous accusions et demandions aux allemands de notre époque à payer une pension à vie pour leurs ancêtres envahisseurs. Bien que la colonisation française n’ait eu rien avoir avec la violence des nazis. I
    Il nous faut un président qui en a ! énergique, courageux, intelligent en diplomatie et en économie, qui voit l’avenir et non pas un avenir empreint d’idéologie progressiste, boboïsé, stalinisé, censurisé, Ena-nisé, soros-isé, davos-isé; Un vrai homme qui voit le réel tel qu’il est et n’a point peur de l’affronter. Un rêve ?

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