[SATIRE A VUE] Retard des trains, tarifs élevés : vous allez rire !

@David Monniaux/Wikimedia Commons
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Des trains qui arrivent à l'heure, des tarifs moins élevés. Parmi les demandes inhérentes aux services de la SNCF, pas un seul voyageur n'avait émis le souhait de voir un guignol amuser la galerie. Raison suffisante pour que la direction teste, entre Paris et Lille, la présence d'un humoriste dans la voiture-bar. La tentation de le nommer « boute-en-train » fut forte. Nous y résistâmes, tant le calembour rappelait les années les plus sombres de la rigolade.

 

 

L'expérience se déroulera entre gens sensibles au ricanement convenu. Quelques journalistes, des invités au bon goût légendaire et une poignée d'inévitables influenceurs vérifieront que le gag ne perturbe pas l'ingestion de délices ferroviaires. L'amuseur chargé de dérider ce parterre de cobayes se nomme Baptiste Lecapelain. Le visionnage de quelques minutes de ses prestations scéniques entraîna une vague de consternation chez l'auteur de ces lignes. L'ambiance d'humour décongelé qui plane sur le spectacle peut amener à préférer l'avion. Ce qui le fit sélectionner réside, à ne pas douter, dans sa faculté de ne jamais aborder les sujets qui fâchent. Sa carrière sur les rails du politiquement correct entre Paris et Lille s'annonçait donc prometteuse.

Faire rire celui qui constate 45 minutes de retard 

Le nom de cette opération que jamais passager de seconde ou première classe estima manquer à bord est « TGV Inoui Comedy Club ». La tristesse entourant la pénurie d'imagination de la non-trouvaille augure mal de l'originalité des comiques à venir. Faire rire celui qui constate 45 minutes de retard n'est pas l'affaire de débutants. Il lui faut accompagner le client jusqu'à sa correspondance ratée tout en débitant des blagues de Toto. C'est un métier.

En bref, la SNCF a compris que le voyageur mécontent devait être choyé. Spectacle de marionnettes, stand-up, Muriel Robin pour contrôler les billets : tout sera mis en œuvre pour que la suppression de TER régionaux déclenche une poilade généralisée.

La maladie du cadre sup résolu à paraître branché frappe une nouvelle fois une institution dont le sérieux est l'unique gage exigé. Les victimes de l'épidémie ne manqueront pas de voir en cette initiative un grand pas vers un wokisme débridé. « Tout sauf l'essentiel » est la devise du dirigeant mondialiste.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/10/2024 à 17:23.
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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Magnifique ! Mais attention si le patron de la SNCF vous lit, vous allez être embauché pour faire le spectacle. SI cela devait arriver, soyez ferme sur les conditions de travail et la retraite. Pas de problème, Ils ont l’habitude.

  2. Il n’y a plus de sous dans les caisses mais suffisamment pour payer des guignols…Ils feraient mieux de baisser les tarifs et être à l’heure.

  3. Et qui va payer l’humoriste en question? Par cette mesure on se rend compte que ceux qui prennent les décisions ne se déplacent surement pas en train. « Amusons le gogo et qu’il ferme sa gueule » doit être la devise de la SNCF

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