[SANTE] Quelles alternatives pour le nouveau ministre de la Santé ?

médecin

Frédéric Valletoux, nouveau ministre de la Santé, a déclaré récemment, sur France 2, à propos des déserts médicaux et du manque de médecins, que ce « sujet dure depuis quelques années et que les choses risquent encore d'empirer pendant cinq à sept ans ». Triste constat, mais cependant bien réel, comme l'avait dénoncé l'association UFC-Que choisir à l'automne, dans une enquête qui révélait que les déserts médicaux concernant les médecins généralistes touchent 2,6 % de la population française, soit 1,7 million d'habitants.

Un désert médical qui n'est pas près d'être stoppé

La situation s'est particulièrement dégradée au cours de ces dernières années avec le départ à la retraite des médecins âgés de plus de 65 ans, issus du baby-boom de l’après-guerre, qui constituaient le gros des troupes, car la « production » de nouveaux médecins avait été volontairement bridée (numerus clausus à l'entrée des études) afin de pouvoir, d'après les experts de l'époque, limiter les frais de santé. On a vu le résultat : les frais de santé continuent à augmenter et le nombre de médecins étant notoirement insuffisant, les malades ont du mal à se faire soigner.

La situation n'est donc pas nouvelle, et comme l'indique le nouveau ministre de la Santé, les choses vont se tendre encore pendant cinq à sept ans. Sachant qu'il faut environ entre huit et dix ans pour former un nouveau médecin et que le numerus clausus n’a été élargi qu’en 2020, ces nouveaux médecins ne pourront arriver sur le marché que dans sept ans .

Des alternatives qui sont le signe d'une lente et inexorable dégradation du système

Alors, que faire, en attendant ? Le ministre propose une meilleure organisation de l'offre de soins en permettant aux professionnels la « possibilité d'intervenir différemment » (?). Cela résoudra peut-être le problème à la marge, mais ne permettra pas de pallier le manque de médecins, à moins qu’on envisage de pouvoir s'en passer par l'utilisation d'une pratique robotisée, du style cabines de téléconsultation installées dans les gares, ou le recours à de nombreux médecins étrangers dont la formation peut parfois laisser à désirer.

On assiste ainsi à une lente et inexorable dégradation de notre système de soins dont nous ne pourrons plus, dans quelque temps, qu'en déplorer les effets. Il y a pourtant plus de trente ans que nous savions que nous arriverions à manquer de médecins, car si la motivation pour des études médicales est difficile à prévoir pour les jeunes générations, il est en revanche parfaitement possible de prévoir les mises à la retraite. Notre ministre de la Santé n'est pas responsable de cette situation, il ne peut que la constater, c’est vrai. Cependant, le Président Macron est au pouvoir depuis sept ans déjà, et les différentes personnalités qu'il a nommées à ce ministère ont davantage brillé par leur incompétence que par la mise en place d'initiatives efficaces. Ce nouveau ministre, pur produit du système politico-administratif, saura-t-il relever le défi en valorisant ce qui a fait l'excellence de notre médecine ? Ou va-t-il construire de nouvelles usines à gaz qui ne feront qu'aggraver les choses.

Dr. Jacques Michel Lacroix
Dr. Jacques Michel Lacroix
Médecin - Médecin urgentiste et généraliste

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Soyons justes! Il ya 40 ans, les médecins eux-mêmes qui se sont mobilisés pour obtenir le numerus closus.
    Personne n’imaginait que les médecins libéraux voudraient, un jour, travailler selon le régime fonctionnaire.
    Victorine31

    • Parce qu’ils ne veulent plus se fatiguer avec des journées de dix heures et parfois plus, se lever la nuit et avoir de plus en plus de contraintes administratives, matérielles et des responsabilités pénales. Le mauvais tournant a été pris quand le personnel administratif a augmenté au détriment du médical. Les « Surveillantes » ont commencé à « circuler » dans les couloirs au lieu d’être de « simples Infirmières » auprès des malades…Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, je connais le milieu et ne veux froisser personne.

  2. Petit rappel : l’abréviation de docteur s’écrit Dr sans point, puisque la lettre qui termine l’abréviation correspond à la dernière lettre du mot lui- même.

  3. Ma femme et moi nous sommes fait carrément eng… par Mme X., médecin qui ne voulait pas entendre parler de consultations à domicile. Je cite : « Et vous n’allez pas me la faire à l’envers dans deux ou trois consultations pour me faire venir sous prétexte d’une aggravation de l’état de santé, parce que moi de toute façon je ne viendrai pas, faudra pas venir vous plaindre ! » Bref si vous êtes malades chez vous il vous suffira d’appeler les urgences pour aller crever dans les courants d’air des couloirs.

  4.  » Manque de médecins devrait durer encore « pendant 5 à 7 ans « . Travailleurs !, allons-nous pouvoir arriver jusqu’à la retraite ? Retraités !, allons-nous pouvoir profiter de la retraite !?

    • Autrefois ils examinaient leur patient, maintenant ils passent leur temps à remplir les statistiques sur l’ordi.

    • Un « spécialiste » concentré sur son ordinateur m’a dit : « Arrêtez de parler car je ne peux pas me concentrer ». Donc, pour éviter de le dé-con-centrer, je n’y suis pas retournée et je n’ai pas perdu au change.

  5. Nous sommes dirigés par des compétents qui sortent de certaines écoles à productions de compétents. Médecins, médicaments, soignants absents du rendez-vous nécessaire. On compense en supprimant des lits. Le malade reste en souffrance sur des brancards. C’est la France, une puissance du monde, ce qui se dit…. Et cette caste de compétents prétend faire la guerre en ne sachant pas où soigner, ni comment soigner ses blessés. Et elle ajoute en complément de prétentions, gagner cette guerre avec un couteau et un tire bouchons très certainement comme armement. La vraie France dirigée par la vraie élite.

    • La France n’est même plus une puissance moyenne vue son état de précarisation. Nous n’avons plus d’illusion à nous faire !

  6. Mes cousins faisaient leurs études de médecine. L’un est en retraite depuis juillet 2022, l’autre dans un an. Ils n’ont cessé de nous dire que nous allions manquer de médecin. Par conséquent que de mensonges sur ce sujet. Quant à ce Miniqtre de la santé, aucune confiance en lui vu ses déclarations.

  7. « que le numerus clausus n’a été élargi qu’en 2020, ces nouveaux médecins ne pourront arriver sur le marché que dans sept ans . ». 2020+7 = 2027. ….. 2027-2024 = 3 ans, allez, je leur offre un redoublement et cela donne 4 ans à attendre. (sauf pour les spécialistes, qui sont dans l’obligation de faire entre 10 et 12 ans d’études sans redoubler pour avoir les diplômes nécessaires)
    Bon, avec l’âge je ne sais plus compter. Ceci dit, vu ce que l’on impose aux médecins aujourd’hui (on l’a vu lors de la covidémence, et on l’imagine avec l’article 4 de la loi « anti secte », et bientôt avec la fin de la clause de conscience), je peux comprendre que les jeunes qui ont une conscience et qui veulent véritablement soigner hésitent à entrer dans ce long trajet d’études!

    • Depuis l’entrée imposée de Pfizer et la croyance (ou l’obéissance) de certains docteurs à ce vaccin, la médecine semble être devenue une secte.

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