Rokhaya Diallo accuse Éric Coquerel : d’un coup, le hashtag #OnVousCroit prend du plomb dans l’aile…
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Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Hier, Éric Coquerel était le roi, victorieux du RN, élu à la tête de la commission des finances - ce qui, eu égard à son profil et son parcours, revient un peu à confier la présidence de la commission de la défense à un objecteur de conscience -, et voici que son trône s'effrite déjà, sous les coups de butoir de Rokhaya Diallo. Invitée par Éric Brunet, sur RTL, celle-ci jette soudain dans la conversation une « question sensible ». Elle évoque, rapportée par « plusieurs sources », le « comportement qu’il aurait avec les femmes » : « Ce sont des choses qui reviennent de manière récurrente, depuis plusieurs années, il y a avait eu un article dans Causette, qui parlait d’un député LFI sans le nommer. » Bref, conclut-elle, « en cohérence avec mes convictions féministes, je dis d’Éric Coquerel ce que je dirais de toute personne : il me semble incohérent qu’un parti promouvant des valeurs d’égalité choisisse pour cette commission une personne faisant l’objet de telles accusations ».
🔴 Eric Coquerel élu président de la #CommissionDesFinances 💬 @RokhayaDiallo sur #RTL : "J'ai plusieurs sources au sein de LFI. J'ai entendu parler des comportements qu'il aurait avec les femmes. Donc je suis étonnée de ce choix." 👈 pic.twitter.com/ROK2QArITd
— RTL France (@RTLFrance) June 30, 2022
Les commentaires sur les réseaux sociaux s'empilent, très nombreux, depuis jeudi soir. Une féministe, Amandine Fouillard, la félicite avec un gros cœur : « Le courage de dire tout haut ce que tout le monde sait tout bas. » « Ça fait très Le Pen, cette formule », glisse un twittos. Pas sûr que la comparaison fasse plaisir à Rokhaya Diallo.
Parmi les militants LFI, certains la soutiennent, ajoutent que c'était un secret de polichinelle. D’autres, acerbes lui demandent « pour qui elle travaille », la traitent de menteuse, l'accusent de diffamation : il est vrai qu’aucune plainte n'a été déposée, rien de concret sur le plan judiciaire. Mais Rokhaya Diallo a devancé ce reproche : « C’était le cas de Taha Bouhafs, il n’y avait rien de judiciaire au moment où il a été auditionné, c’était juste des témoignages qui étaient parvenus aux autorités de LFI, il n’y avait pas de plaintes. D’ailleurs, je crois qu’il n’y a toujours pas de plainte. Pour autant, il a été écarté de sa candidature. »
Le Comité contre les violences sexuelles de LFI fait aussitôt un tir de barrage, assurant, quelques heures après l'émission de RTL, n’avoir jamais reçu « aucun signalement ». Le comité « déplore la mise en circulation de rumeurs ne s’appuyant sur aucun élément concret ».
On remarquera que ce qui est dénoncé à grands cris par la gauche dans la police ou l’Église, le lavage du linge sale en famille, le traitement par des instances interne des « problèmes » deviennent pratique hautement vertueuse dès lors qu’il s’agit de LFI. Sandrine Rousseau rappelle que « sans témoignage direct, on ne peut pas se fonder sur la rumeur », s'attirant aussitôt des quolibets ironiques : de facétieux archivistes du Net ont exhumé une de ses déclarations récentes à propos de Damien Abad : « La présomption d’innocence n’empêche pas le principe de précaution. »
« Il ne faut pas jeter des accusations sans aucune preuve ni aucun élément sérieux », renchérit Manuel Bompard. C’est tellement peu le genre de la gauche… Thomas Guénolé se fend d’ailleurs d’un tweet amer : « Bonjour, je ne pense pas avoir besoin d’en rajouter. Chacun voit bien le deux poids deux mesures. Moi, LFI, me calomnier à partir d’un dossier vide, ça n’avait pas l’air de les embarrasser. »
Quelle mouche a piqué Rokhaya Diallo ? Pourquoi tout déballer ainsi ? Sincérité soudaine ou sourde vengeance ? N’a-t-elle pas digéré, comme le suggère la journaliste Emmanuelle Ducros, l’éviction de Bouhafs ? Se venge-t-elle en torpillant Coquerel - tout zélateur de l’islamo-gauchisme qu'il est, Coquerel n’en reste pas moins un mâle blanc de plus de cinquante ans ? A-t-elle affabulé, grossi de tout petits faits, ou veut-elle faire montre, simplement, d’honnêteté en disant la vérité ?
Rokhaya Diallo, qui n'a pas digéré l'éviction de Bouhafs ( pour lequel elle n'a rien dit) se venge en torpillant Coquerel. Bonjour le pestacle.
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) June 30, 2022
On se souvient que dans sa charrette l’emmenant vers la guillotine, Danton criait, de loin, à Robespierre : « Ton tour viendra ! » Ainsi en est-il des luttes intersectionnelles et de #MeToo : les boomers soixante-huitards qui ont joui sans entraves, selon le slogan bien connu, devront tôt ou tard passer à la caisse. Pour certains d’entre eux, c’est d’ailleurs déjà le cas.
Quoi qu’il en soit, si les faits se précisaient, d’autres personnalités de LFI pourraient être éclaboussées par ce « Coquerelgate ». La même Amandine Fouillard interpelle Manuel Bompard : « Je me souviens pourtant que le sujet avait été évoqué lors du RV que nous avions eu en avril 2018 […] Tu es donc au courant depuis minimum cette date. Il est temps de prendre tes responsabilités. »
@mbompard je me souviens pourtant que le sujet avait été évoqué lors du rdv que nous avions eu en avril 2018, rdv sur la création de la cellule de lutte contre les #VSS. Tu es donc au courant depuis minimum cette date. Il est temps de prendre ses responsabilités #Ericcoquerel
— Amandine Fouillard (@A_Fouillard) June 30, 2022
En attendant, Coquerel coupable ou pas, le hashtag #OnVousCroit revient comme un boomerang - justice immanente : quand le mis en cause est LFI, persiflent certains sur les réseaux sociaux, on ne vous croit plus, on veut des preuves. D’autres se demandent si Sandrine Rousseau va organiser un chahut à l’Assemblée comme elle l’a prévu pour Damien Abad. L'extrême gauche découvre brutalement que la présomption d'innocence peut avoir du bon.
Éric Coquerel promet, pour le week-end, une tribune de mise au point.
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
51 commentaires
Dans sa péroraison, madame Diallo précise : « … LFI a dans ses statuts que les femmes doivent être protégées. »
La femme, égale de l’homme, devrait donc avoir un statut particulier, voire privilégié ?
En tant que femme, je revendique d’être respectée, comme tout un chacun, et non « protégée ».
Bravo madame, bravo, et merci !
De même !
Je vais adorer cette guerre des egos dans cette belle famille recomposée, c’est-à-dire entre tous ces fils et filles de Nupes, les peaux de bananes laissées ici ou là, les trahisons, les coups fourrés et les accès de vertus pour les déjouer. Franchement j’en redemande.
Quant à Cocquerel à la tête de cette commission, c’est un peu le renard pour surveiller le poulailler ou le dealer comme gardien d’immeuble.
Ce dangereux personnage doit démissionner et être conduit devant un tribunal .
Beaucoup ont été condamnés pour beaucoup moins que cela .
Dangereux ?
Ses idées ne sont pas les miennes mais sa dangerosité reste à prouver.
Je ne cautionne en aucunes manières LFI et les mains aux fesses, mais dangereux me parait tout de même excessif, il faudrait tout de même des preuves pour pouvoir s’offusquer.
On dirait que si Mr Coquerel avait eu « un comportement avec les hommes » , cela causerait moins de polémique. Avec le féminisme, ne passe t on pas de l’homophobie à l’ hétéro phobie ?
LFI, ce parti fier de représenter les femmes de chambre, ce qui ne saurait laisser indifférent DSK, et qui maintenant lave son linge sale sur la Place Publique.
Sûrement parce que ça lave plus blanc, hein ?
« Ha ça c’est bien vrai ça ! », aurait dit « La Mère Denis » !
Le niveau « poubelle-politique » vu par le p’tit bout de la lorgnette, passé à la moulinette LFI-Mélenchonesque, laisse présager des jours heureux à l’Assemblée Nationale.
On, c’est-à-dire nous, va bien s’marrer !
S’il vous plait, madame, arrêtez de transformer BV en « Gala » de droite et de colporter toutes les rumeurs, cancans et autres racontars qui circulent à l’intérieur du boulevard périphérique. Nous, vos lecteurs, nous moquons de tous ces êtres dénaturés et hors sol dont les faits et gestes semblent tant vous amuser. Occupez-vous plutôt de rendre public les trahisons, torpillages et méfaits tant du pouvoir macroniste que des autres élus, tels un certain député de la Marne, ce sera déjà bien.
C’est Macron qui doit bien rire, et dans l’absolu on est même en droit de se demander si sa réélection ne représente pas un barrage bénéfique face à de tels comiques. Une fois de plus , les gens du RN doivent être irréprochables et le demeurer. La Nupes risque de rapidement exploser en vol. On notera également que le nouveau missile pour détruire son ennemi en politique n’est plus » Hitler revient » , totalement déclassé mais » c’est un violeur, il a même essayé avec moi …. »
Plus aucun idéal dans ces partis politiques, la calomnie et la soif de pouvoir comme programme, cela promet !
A. Mourir de rire …bientôt la moitié du pays aura viole l,autre ,ou tenu des propos indécents ..attention messieurs vous êtes en danger ..nos “ demoiselles “ sont très prudes et veulent jouer aux sœurs gertrudes ….
Vous avez raison, Juju.
Un regard appuyé, un compliment sont de nos jours des offenses.
et si c’était un stratagème ,pour que les hétéros deviennent homo ? (pour ne plus prendre de risques …) je plaisante ..
Dur dur d’être sali par les siens -on se délecte à l’avance des suites de l’affaire Coquerel!
c’est fou ,cette épidémie de « tout le monde savait ,mais personne ne disait rien » (dont l’illustre DSK était pionnier ) et cette « morale » qui consiste a balancer , si l’individu devient gourmand .bref , si tu reste à ta place le « pacte » tiendra , si tu sors du lot , gare !
C’est fatigant ces histoires qui sortent bien mal à propos. Nous sommes pris à témoins de leurs sordides histoires. C’est surtout triste pour la crédibilité des femmes victimes surtout celles qui ne sont « rien » .
Voir cet entraîneur de judo, blanchi des mensonges de sa concubine, qui en parle aujoud’hui ?
Exact. Il existe des victimes véritables, à qui de semblables balivernes vont nuire considérablement.
Connaissez- vous Pierre et le Loup, de Sergueî prokofiev, à force de crier au loup le jour où l’animal s’est présenté plus personne ne l’a cru.
Pour être honnête je n’apprécie pas du tout mme Diallo mais si ce qu’elle sous entend est exact la place occupée par eric coquerel est usurpée et devrait faire la demande, d’une enquête approfondie, par la police et la justice, sur la moralité de cet individu dont le comportement vis à vis des femmes est litigieux.
Pas besoin de justice, vous voyez bien que la place publique s’en charge!
Dans la vie professionnelle (et celle de tous les jours) ce genre de situation est courante, il suffit d’ouvrir les yeux. Tant que cela n’a pas d’influence sur la marche de l’entreprise cela reste au niveau du cancan, à l’AN la politique y trouve son miel et le citoyen de quoi honnir et railler les politiques. L’être humain reste, dans tous les cas de figure, fidèle à lui même .
à ce train là il y en a un paquet (homme comme femme) qui risque d’avoir du soucis à se faire…
Curieux ! Je me rappelle avoir entendu ces mêmes rumeurs en interne visant Bouhafs et lui n’a pas fait long feu… mais la présomption d’innocence, il est vrai, ne vaut que pour l’extrême gauche … en tout cas il est tout aussi curieux d’observer qu’on ait attendu l’élection de EC pour les réentendre.
Il n’y a jamais de fumée sans feu, même dans les paniers de crabes antropophages…
Alors, conséquences ? Aucune à coup sûr, LFI semble bénéficier d’une protection divine malgré son statut anti républicain…
Où va donc la France ?