RIP LR, RIP le PS, viva LRPS !

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Manuel Valls a annoncé qu’il soutenait son ancien préposé Macron. C’est le dernier d’une longue liste de soutiens exprimés par des personnalités du Parti socialiste. À la longue liste socialiste s’ajoute la longue liste de soutiens provenant du camp soi-disant d’en face. Celui des Républicains et de leurs supplétifs centristes. Des gens comme Perben, Douste-Blazy, Madelin, Delevoye, anciens ministres de Chirac ; les « jeunes avec Juppé » ; la girouette Estrosi et l’éternel François Bayrou, qui ne perd jamais une occasion de nous rappeler que le centrisme est le plus vieux métier du monde. Les ralliements des Robert Hue et des Cohn-Bendit sont anecdotiques, comme anecdotique est ce qui reste de leur cohérence idéologique. Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette mascarade ?

Le premier est que le LRPS a finalement été officialisé sous l’étiquette « En Marche !» Ce n’est pas une nouveauté en Europe. Les Italiens ont eu droit à Matteo Renzi, le lapin sorti du cylindre du Système pour que le peuple continue à dormir en ayant l’impression que tout allait changer. Renzi et Macron sont le fruit de la même recette. En 2013, face aux difficultés économiques et sociales que connaît le gouvernement du Parti démocrate, héritier du Parti communiste, le catholique Renzi est installé à la tête du parti. C’est une opération voulue par ceux que les Italiens appellent les « Pouvoirs Forts » (i Poteri Forti). L’idée est d’achever la transformation de l’ancien PCI en une force social-libérale, alliée des transfuges "berlusconiens". On prend la droite de la gauche, la gauche de la droite, le centre, un jeune propre sur lui et à la tchatche facile ; on ajoute le soutien de la presse, de la finance, des ONG, des stars, des starlettes… et on vous endort. Renzi remplace le chef du gouvernement, son camarade de parti. Le matraquage médiatique sur les capacités réformatrices et la popularité de l’enfant prodige est sans précédent. Les technocrates bruxellois se prodiguent en éloges. Résultat : record historique de la dette publique, stagnation, chômage de masse (40 % chez les jeunes), explosion de l’immigration. La baudruche se dégonfle, les Italiens comprennent l’arnaque et profitent d’un référendum constitutionnel voulu par Renzi pour lui infliger une claque à 60 %. RIP Renzi !

L’opération Macron, à supposer même qu’elle résiste aux élections, serait destinée à connaître les même échecs. Les Français ne sont plus dupes et ont compris que ce n’est pas en rabotant un point de TVA par-ci et en ajoutant un emploi aidé par-là qu’on relèvera les défis de notre époque. L’exemple italien le montre bien, c’est tout le paradigme qu’il faut changer. Quoi qu’il en soit, l’officialisation du LRPS est salutaire. Elle a, en effet, le mérite de lever le voile sur la lamentable parodie d’alternance qui a été servie aux Français pendant des années. Sur les grands choix politiques qui ont défini ces trente dernières années, droite, gauche et centre, malgré des contrastes de façade, ont toujours voté à l’unisson.

Le deuxième enseignement, c’est le flop des primaires. On nous les avait vantées comme une panacée démocratique. Elles ont coûté des millions et ont soûlé les Français avec une campagne électorale permanente. La messe a été vite dite. Fillon gagne les primaires et la moitié des siens le lâche. Hamon gagne les primaires et la moitié des siens le lâche. RIP les primaires !

Le troisième enseignement, c’est la trahison des électeurs de droite par leurs élites. François Fillon fait l’objet d'attaques médiatico-judiciaires qui n’ont de précédent que dans celles qui visent régulièrement le FN. Il dénonce même un cabinet noir que François Hollande utiliserait pour favoriser son dauphin désigné, Macron. Mais, au lieu de défendre bec et ongles leur candidat et leurs électeurs, les barons de la droite rejoignent le camp Macron. Pire : en cas de deuxième tour Macron-Le Pen, la victime sacrificielle Fillon appellera à voter Macron, c'est-à-dire Hollande, c'est-à-dire le cabinet noir. RIP la droite !

Virginie Joron
Virginie Joron
Virginie Joron est député français au Parlement européen, membre de la délégation pour les relations avec l’Afghanistan

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