Retraites : quand Alexandre Benalla s’en mêle !

Benalla

C’est une malédiction de journaliste : demander à un people son avis sur un sujet auquel il ne connaît rien. Celui de Nabilla sur l’herméneutique, par exemple. Mais il y a aussi des gens connus qui croient nécessaire de s’exprimer quand on ne leur demande rien. C’est ainsi qu’Alexandre Benalla vient de tweeter son avis sur les grévistes qui paralysent les transports en commun : « Voir les travailleurs pauvres (en majorité immigrés) se battre, pour pouvoir rentrer chez eux en banlieue après une journée de travail, et bloqués par des privilégiés... qui ne veulent pas renoncer à leurs privilèges ! »

On ne le connaissait pas si sensible, ni d’ailleurs à classer parmi les tenants du Grand Remplacement, mais il lui sera beaucoup pardonné d’avoir exprimé l’opinion d’une majorité de Français : « La réforme des retraites, c'est la suppression des privilèges, et un système plus égalitaire, mais certains refusent de lâcher leurs avantages, et la redistribution. Ceux qui contestent cette réforme sont égoïstes et sectaires ! »

On se souvient que lors de la suppression du jour férié du lundi de Pentecôte, la SNCF (en réalité les syndicats, qui sont ses vrais patrons…) avait éliminé le problème en l’émiettant par 1 minute 52 secondes de travail supplémentaire par jour ouvré. Voilà une boîte où on ne risque pas de voler les pendules : tout le monde a l’œil dessus !

Idem à la RATP (« Reste Assis T’es Peinard ») où officie à temps partiel (plus, ce ne serait pas supportable…) un de mes confrères : « Tu vois les poils de Chewbacca dans Star Wars ? Eh ben, c’est rien à côté de ceux que ces gens-là ont dans la main ! »

Mais l’indignation de l'ancien directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, garde du corps, apprenti scout et chef d'entreprise, pourrait bien, à côté du petit coup de brosse à reluire pour la politique de son ex-patron, avoir un motif plus discret. Il se murmure, en effet, qu’il serait assez tenté par la mairie de Saint-Denis en mars prochain parce que, dit-il, « je reçois énormément de soutien des Français, les gens sont sympathiques, font des selfies, me disent que j'ai eu raison, le 1er mai 2018, d'agir en citoyen face aux casseurs. » Surtout dans le 93 où « les jeunes de la troisième ou de la quatrième génération sont libéraux-sociaux : ils veulent s'en sortir, gagner de l'argent […]. Et paradoxalement, ils sont très à cheval sur les valeurs familiales, les figures paternelle et maternelle sont très importantes, l'ordre et l'autorité aussi. »

Bref, bien que poursuivi dans cinq affaires, Benalla y serait the right man in the right place… Et maurassien qui s’ignore : « En politique, tout désespoir est une sottise absolue. »

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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