[POINT DE VUE] Le lâchage cynique et brutal de l’Ukraine par Trump

Trump nous paraissait instruit par l’expérience de son mandat passé... mais est-ce vraiment le cas ?
Capture d'écran © Radio-Canada Info
Capture d'écran © Radio-Canada Info

J'ai vu avec une certaine bienveillance le retour de Monsieur Trump au pouvoir aux États-Unis. Son énergie, ses intentions immédiatement mises en musique dès son arrivée à la Maison-Blanche ont semblé sonner le glas des abandons civilisationnels, annoncer le retour du bon sens et la défaite du wokisme. Beaucoup, dans notre Europe décadente et envahie, ont pensé qu'il montrait qu’il y avait un chemin pour que l'Occident sorte du marasme moral et échappe au suicide démographique, même si tout n’est pas transposable, de ce côté de l’Atlantique.

Évidemment, nous avons retrouvé le personnage un peu particulier et fantasque que nous connaissions. Mais il nous paraissait revenir un peu différent et surtout instruit par l’expérience de son mandat passé. Le slogan « America First » ne m’a pas choqué. Quoi de plus naturel qu’un chef d’État pense d’abord à son pays et à ses citoyens ! Nous aimerions bien avoir un chef qui pense à nous.

L’augmentation sévère des tarifs douaniers appliquée tous azimuts a surpris, mais des représailles du même ordre peuvent limiter les dégâts. Je m’attendais aussi à ce que les États-Unis avertissent leurs alliés de l’OTAN qu’ils devaient prendre une plus lourde part de la charge de la défense commune car il est évidemment anormal qu’ils en assurent, seuls, près de 70 %. Je pensais qu’ils fixeraient aux Européens un agenda de désengagement américain, rapide peut-être, mais qu'ils leur laisseraient le temps de monter en puissance et de prendre leur relais au plan militaire, car la menace russe ne peut qu’être encouragée si l’agression paye.

Pire que Daladier et Chamberlain

Mais le lâchage cynique et brutal de l’Ukraine, et sans doute de l’Europe, est un véritable coup de tonnerre. Que Trump joue de la puissance américaine pour amener à un cessez-le-feu, tout le monde s’y attendait. Mais qu’il prenne pratiquement fait et cause pour la Russie et utilise le même vocabulaire, défie l’entendement. En des termes insultants qui sont ceux de Poutine, il a accusé le courageux président ukrainien de n’être qu’un comédien médiocre devenu dictateur, qui a fait beaucoup de mal, entraînant des « millions de victimes ». N’en croyant ni mes yeux ni mes oreilles, j’ai cherché le texte anglais original et j’y ai trouvé tout cela, et même qu’il accusait l’Ukraine d’être responsable du conflit. C’est un scénario que je n’aurais osé imaginer : l’Amérique absolvant l’envahisseur et demandant à l’envahi de se laisser faire ! C’est pire que Daladier et Chamberlain allant à Munich et se lavant les mains de l’invasion des Sudètes tchécoslovaques.

J’essaie d’imaginer l’état d’esprit du combattant ukrainien défendant le sol de sa patrie et apprenant ce lâchage en plein combat. Je me sens si proche de lui, en cet instant. Mon américanophilie en a pris un sacré coup.

Vos commentaires

149 commentaires

  1. « Le lâchage cynique et brutal de l’Ukraine par Trump. » Quel lâchage, cynique et brutal qui plus est ? Trump, que je sache, n’a jamais soutenu Kiev ni d’ailleurs promis quoique ce soit ! On ne « lâche » que lorsqu’on la soutenu ou fait des promesses auparavant ! Tout ce que Trump a promis avant son élection c’est arrêter la guerre russo-ukrainienne ! En revanche, Trump sait parfaitement, contrairement au mensonge éhonté que lui a servi à Washington par Émmanuel Macron à ce sujet, que l’Ukraine n’a jamais respecté les accords de Minsk, adoubé en cela par l’Allemagne et la France, des propres aveux même de Merkel et Hollande ; que l’Otan, malgré ses promesses, a agrandi son cercle de pays menaçant la sécurité de la Russie ; que c’est l’administration Biden, en accordant des soutiens financiers et des armes à Kiev pour encourager une guerre qu’elle espérait sans fin pour on ne sait quelles obscures raisons, et certainrment pas Trump !

  2. Mon Général, je ne me souviens plus qui a dit: « La guerre est une chose trop sérieuse pour la laisser aux mains des militaires »? Trump a raison.

  3. On ne peut qu’être d’accord avec les développements précis et concis du général. Une possible, voire probable, explication à ce lâchage de l’Ukraine sauvagement agressée par un Trump cynique et décevant réside dans ces propos tenus tout récemment par son nouveau conseiller à la sécurité nationale Mickael Waltz incitant fortement le comité Nobel à décerner rapidos le prochain prix de la Paix à son champion. Trump ne veut rien plus que ce prix très honorifique, pour l’afficher illico à sa gloire dans le bureau ovale. A tout prix, même de celui du dépeçage inique de l’Ukraine et du largage des ex-alliés européens…

    • Vous confondez Trump avec Macron! Trump n’en a rien à faire de ces hochets honorifique. Par contre lui c’est l’intérêt supérieur de son pays qui l’anime.

  4. Signataire de la Tribune des militaires dans « Valeurs Actuelles », et proche du RN, ce bon général n’a pas marqué l’armée française par l’éclat de sa carrière de quarteron…

    Comment soutenir Zelensky, l’un des dirigeants les plus corrompus de l’occident ?

    Et comment douter une seconde que chaque Ukrainien n’aspire qu’à une seule chose : la Paix ?
    Trop de sang versé pour des intérêts financiers extra-ukrainien. Je connais personnellement plusieurs familles Ukrainiennes du Dombass qui n’aiment pas forcément Poutine, mais seraient prête à faire peindre un icône à St Donald après son intervention !!

    • Beaucoup ont oublié les véritables raisons de la réaction russe : l’Otan et l’union européenne qui n’ont pas tenu leurs engagements et l’Ukraine qui ont fait des milliers de morts en bombardant les territoires pro-russe!

    • L’ukrainophilie, un peu, c’est bien, çà fait « in », mais trop, c’est ringard.
      La belle démocratie que vous croyez sauver contre l’ours russe n’est en rien une démocratie, un exemple, c’est encore pire que chez nous! Et ce pauvre zélenski, sur qui vous versez des larmes amères, n’est qu’une sous-espèce de Coluche qui a su reporter ses talents de bateleur en politique, en réveillant des sentiments anti-russes en guise de sentiment national, ce qui lui a permis des exactions au dombas et un défi stupide jeté à Poutine: pourquoi pas l’UE et l’Otan?
      Paf, c’était plié, zélenski et ses promoteurs américains avaient gagné, l’attrition de l’armée russe était engagée, sans qu’il en coûte un boy au promoteur américain, enfin, sa version démocrate alliée à ce que le deep state peut recéler de plus gluant…
      Mais voilà, Trump est de retour. Il arrête les frais, dans tous les sens de l’expression. Bien sur, çà ne réssuscitera pas les morts, mais ceux-là sont à inscrire au bilan biden. Qu’il le fasse sans trop de formes, c’est sa manière, mais on ressent chez lui comme une gêne envers Poutine, qui a été les plus mis en cause dans l’histoire, diabolisé, vilipendé, sanctionné, et il en est même qui reprocheraient à Trump de pour ainsi dire le cajoler, n’est-ce pas, mon général? … Un peu de sérieux s’impose, la propagande intense de l’Otan (dite « camp du bien!) pour déformer les faits, et se mettre au niveau de la guerre froide, n’a pas totalement réussi à gommer les torts de la si belle démocratie ukrainienne, spécialisée en vols, corruption et recel en tout genre… Si je dis que c’est pire que chez nous, imaginez ce qu’il faut pour cela? Quelle migraine pour G.Bigot!

      • Tout à fait, il était évident que cela ne pouvait que se terminer ainsi. l’UE est tellement idéologique qu’elle en est devenue aveugle et sourde. Elle a parié sur le mauvais cheval et n’a pas fini de le payer.

  5. Certains peut-être vont avoir l’envie, à la suite de cet article, de conseiller à ce Général non point d’encourager son ami Zélenski à poursuivre sa guerre, mais de se préoccuper plutôt de la vérité historique de l’Ukraine et de son merveilleux président…

  6. Sans compter le cynisme promu roi d’Amérique: Demander à l’Ukraine 50% de toute leur production actuelle et future de terres rares. ça s’appelle du racket, ni plus ni moins.

    • Et pourquoi les États Unis auraient ils provoqué la Russie par Ukraine interposée si ce n’est par convoitise ? Réveillez vous les Etats Unis ne font rien sans intérêt.

  7. Si les accords de Minsk avaient été respectés tant par l’Ukraine que par les cosignataires que sont la France et l’Allemagne, cette guerre n’aurai jamais existé et n’oublions pas qu’elle a débuté en 2014 et environs 14000 victimes civiles alors l’Ukraine…

  8. La réélection de Trump a immédiatement suscité une formidable espérance de paix, et de patriotisme, augurant, en particulier d’une fin rapide du conflit Russo/ Ukrainien. Trump est un homme de paix, et a toujours entretenu de bonnes relations avec la Russie. Je salue personnellement ce vent de patriotisme qui souffle de l’Atlantique à l’Oural, la fin du wokisme, et le retour aux valeurs fondamentales de notre civilisation.

  9. Bien sûr que c’est choquant et seul un homme puissant , décomplexé et pragmatique, pouvait agir ainsi et parler sans filtre pour dire ce qu’une majorité d’occidentaux pense. Comme dans « La fureur de vivre » il a sauté de la voiture lancée à pleine vitesse vers le précipice au dernier moment. C’est cruel mais les bons sentiments nous emmenait vers la vitrification générale. On le remerciera sans doute un jour même si pour l’instant on va payer les pots cassés pendant longtemps .

  10. L’Ukraine, à force de provocations, a généré cette guerre. Au bout de deux jours de conflit, il y a 3 ans, Zelensky a demandé à négocier. Boris Johnson et Joe Biden l’ont assuré de leur soutien et de la victoire de l’Ukraine face à l’armée russe qu’ils décrivaient comme loqueteuse, affamée et sans moyens (les puces des lave-linge…)On connaît la suite. Il fallait être un peu crétin pour croire ces boniments. Un million de morts et Macron a dilapidé 50 milliards de nos impôts en pure perte.

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