[Point de vue] La dissolution ne résoudra rien, sauf à renforcer d’autres dissolutions

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Le gouvernement a usé de l’article 49 alinéa 3 du dispositif constitutionnel parlementaire pour faire passer une loi contestée, mais en fait amendée au terme des discussions avec les partenaires sociaux et les partis politiques. D’aucuns s’émeuvent de cet usage. Qu’ils militent alors pour une autre Constitution. Ou alors, pourquoi ne pas remettre en cause l’état d’urgence ou l’article 16 ? Opposition parlementaire ou réaction populaire, on ne peut souhaiter l’autorité régalienne quand cela arrange et la refuser quand elle dérange.

Cette Chambre, à l’évidence revenue aux « arrangements » et tractations de couloirs de la IVe République, ne peut que s’émouvoir devant l’usage des dispositifs traditionnels de la Ve, opérationnels depuis 1958. On peut critiquer l’usage du 49.3 au plan démocratique, mais nullement au plan institutionnel. De Gaulle et Michel Debré ont souhaité rompre avec la gabegie des deux Républiques précédentes, en particulier la dictature des partis dont on sait la nocivité quand il s’agit de mettre en forme de grandes réformes de structure, et pas seulement concernant les retraites. Les Trente Glorieuses, l’impératif industriel, la modernisation de la France, mais aussi la participation, dans les années 1960, sont les enfants de De Gaulle et de Pompidou, pas d’Henri Queuille ou de Pierre Pfimlin !

Il est par ailleurs assez piquant de voir la gauche révolutionnaire, antibourgeoise, anticapitaliste et libertaire, complice objective et subjective des différentes chapelles de l’ultra-gauche insurrectionnelle, défendre soudain la démocratie !

Par ailleurs, Macron n’est ni de Gaulle ni Pompidou, et son autorité arbitraire n’a plus rien à voir avec les bases de souveraineté et d’autorité issues de 1958. D’aucuns rêvent de dissolution. Mais pour quoi faire ? De nouvelles législatives qui, dans un contexte global de refus de toute verticalité, n’accouchera nullement d’une majorité stable mais ne fera que confirmer l’éclatement du Parlement en chapelles acrimonieuses et arrogantes ?

La dissolution qui ne résoudra rien, sauf à renforcer d’autres dissolutions, souterraines, beaucoup plus nocives à court et long terme : dissolution de notre identité, dissolution de notre souveraineté, dissolution de notre rayonnement international. Macron, l’islamisme politique et ses alliés des gauches altermondialistes ne peuvent que souhaiter le chaos, un chaos qui ne débouchera que sur un plus grand effacement de la France au profit du mondialisme européiste de Davos et des communautarismes.

Les Français, rivés à leurs points de retraite, ne voient rien de cette dissolution devenue irréversible. Chez Auchan, en ma bonne ville d’Orléans, on passe sans le voir devant le « corner » islamique qui souhaite à tous un « joyeux ramadan ». Alors, à quoi bon dissoudre l’Assemblée quand c’est Jeanne d’Arc qu’on dissout ?

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Entre le sectarisme de cette macronie abjecte, entre une France écrasée et souillée par le libéralisme exacerbé et l’ultra gauche toujours aux avant postes pour accélérer le chaos, il reste le peuple subissant toutes les brutalités et les affronts de l’hyper classe dominante qui se prend chaque matin à rêver du retour du néo feodalisme. Macron aura été un grand rassembleur , le rassembleur des français autour de la haine qu’il inspire.

  2. Ces bras cassés sont à virer sans retraite ni avantages . Qui parle d’un gouvernement, non des destructeurs de notre pays et un terme plus approprié.

  3. La dissolution de l’ensemble du gouvernement est la seule solution. A dégager ces incompétents à jamais de notre pays. Votons pour de nouvelles têtes de préférence des personnes qui sont des dirigeants d’entreprises qui n’auront qu’un faible revenu de l’Etat et aucun avantage. Il suffit de voir comment la Suisse est gérée et vous avez la solution.

  4. Effectivement, la dissolution ne résoudra rien. Le mal vient du « ver ». Sans l’extraire, le fruit continuera à se dégrader. Le seul remède à nos maux, c’est la démission de Macron. Mais il n’a pas la dignité nécessaire pour en venir à cette rupture, d’autant que les puissances financières le couvent comme le lait sur le feu. Mais les français , ces craintifs par nature, ces aventuriers de salons, l’ont voulu. Ils l’ont. Ils devront boire la coupe jusqu’à la lie.

  5. On en est a combien de bras d’honneur de la Macronie a l attention du peuple de France , des travailleurs et travailleuses , des citoyens et citoyennes ? Moi je n arrive plus a compter….

  6. Merci pour cette analyse pertinente et merci à Marc Pellacoeur pour son commentaire que je reprends, en partie du moins : Nous ne sommes plus dans une mystique nous portant vers la vie, seulement dans des idéologies vécues sur le mode religieux (car au religieux on n’échappe pas) et qui, résolument, nous entraînent vers la mort.

    Mais le « dernier grand souffle spirituel, celui de la nation », 1) d’abord n’est pas le dernier (je l’espère du moins!) et 2) ce souffle de la nation devient vite critiquable quand il devient idolâtrie, comme cela avait été le cas lors de la guerre de 14-18. Mais certes quelqu’un comme de Gaulle avait tout de même permis à un grand nombre de français de retrouver sinon leur âme, du moins leur dignité.

    Nous allons avoir prochainement l’occasion de réveiller notre souffle spirituel. Et là, je suis bien d’accord : s’il ne se réveille pas, nous sommes morts pour encore un bon bout de temps… Je pense au projet de loi que porte le Gouvernement pour dépénaliser l’euthanasie. Raphaël Enthoven en défend intelligemment le principe, au nom de la liberté individuelle qu’il « sacralise » en quelque sorte : au nom de quel principe supérieur la société interdirait-elle cette dernière liberté, étant entendu que, pour que cette liberté puisse résulter d’un choix, Raphaël Enthoven a l’honnêteté d’ajouter qu’il convient aussi que les soins palliatifs soient généralisés à tout le pays. Cette liberté accordée aux quelques personnes réclament ce droit ne serait en rien une obligation pour les autres d’y avoir recours… On retrouve là l’essence du libéralisme philosophique : l’Etat doit favoriser toutes les libertés individuelles tant qu’elles ne mettent pas en péril les libertés d’autrui. Cette philosophie vient directement d’une perte d’une vision partagée du bien commun qui pourrait s’imposer à tous. C’est cette vision qui était la source de notre Droit jusqu’à une époque récente. C’est cette vision qu’il nous faut tenter de retrouver, pour la partager …

    • Ravi que vous vous disiez en partie d’accord avec moi, d’autant que j’approuve vos deux remarques. Quant à Raphaël Enthoven, qu’il soit intelligent, je n’en ai jamais douté, mais cela ne fait que le rendre plus nocif. Il n’est finalement qu’un représentant de plus d’une des idéologies mortifères vécues sur le mode religieux dont je parlais (en l’occurrence l’individualisme hystérique). Le problème de fond tel qu’il m’apparaît est que la seule mystique vraiment porteuse de vie qui nous restait (la nation vécue comme un dieu) est en train de mourir en nous entraînant dans sa chute. Si nous ne la revivons pas comme cœur de la conscience collective (et sans haine, je vous le concède (donc par exemple sans impérialisme)), nous sommes condamnés.

    • Raphael Enthoven a-t-il pensé à la Liberté de conscience des individus à qui on va demander de mettre à mort.

      Raphael Enthoven n’est pas le nombril du monde, tout comme le « petit charmant » qui utilisera son avis « d’expert » pour justifier un nouveau « 49.3 » des logiques mortifères.

      Vous évoquez 14-18, sans avoir à le rechercher pour autant, 14-18 est surtout un acte de survie par rapport à la mise à mort de la Nation.

      Par ailleurs 14-18 c’est aussi la conscience de la fragilité de l’homme par rapport aux siècles des machines et à la société scientiste. En cela 14-18 permet un équilibre de la pensée, entre Liberté et Horreur.

      Équilibre qui a été à nouveau perdu par la course à la guerre du IIIième Reich. Où, à nouveau la mise à mort de la Nation, pourtant décrite dans le « Combat » du petit moustachue réduit en cendre en mai 45.

      Mettre tout le monde a l’état d’individu, c’est l’objet final de la déconstruction recherché par le Léviatan … déconstruction des familles, des communautés de proximité, … des pays.

      Dans la religion chrétienne, l’individu n’a de compte à rendre qu’à Saint Pierre à qui est délégué la charge des âmes. Avant cela l’individu a des comptes à rendre à la communauté des Hommes. Il a tout à disposition pour réussir de lui-même.

      OUI à l’extension des soins palliatifs.

  7. on peut se demander combien de milliers d’euros (de nos impôts) la macronie a proomis aux députés LR ne votant pas la motion de censure pour leurs circonscriptions. Cet arrangement avec l’argent des autres devindra si ces candidats se présentent comme un abus de biens sociaux puisqu’ils interféreront directement sur la campagne du candidat.

  8. « C’est pas faux » ! Les Francais, des veaux comme le disait De Gaulle, sont par principe « pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour »… les sondages le montrent : dans leur grande majorité, sont contre une immigration incontrôlée, contre le laxisme de la justice, ils ne trouvent pas que « la police tue”, ils voudraient qu’on mette en prison les agresseurs, il aimeraient un référendum sur les grands sujets de société, ils sont contre la retraite à 65 ans… Tous ces sujets sont défendus par le RN qui vient de montrer son sérieux dans les débats parlementaires… MAIS, les média leur ont seriné que le RN c’est dangereux… Fascime, Hitler, heures sombres de nôtre histoire… Tout y passe. Et dans leur grande sagesse, ils votent pour ceux qui leur imposent tout ce qu’ils rejettent… et apres ils descendent dans la rue en mettant le pays à feu et à sang. Et quand leur demande d’expliquer en quoi lecRN d’aujourd’hui serait plus dangereux que la NUPES, la reponse est : « c’est ce qu’ils disent dans le poste »…

    • Excellente démonstration de ce qu’est l’ESPRIT FRANCAIS ; j’alimente le tas de bois pour pouvoir y mettre le feu et accuser les autres d’avoir fourni les allumettes.

  9. Ce qui me parait fondamental, c’est que la réforme de l’âge de départ à la retraite est un sujet mineur au regard de l’effondrement économique de la France, de sa dégénérescence woke et du remplacement de sa population. Les français grognent contre la réforme des retraites mais s’agenouillent devant les maux qui nous emportent. Cet effondrement ne se sent pas encore dans la vie de tous les jours des gens car l’assistance de l’Etat providence et l’inertie de la richesse créée jadis produisent encore leurs effets. Mais l’épuisement se rapproche chaque jour un peu plus. La masse, rivée devant les chaines infos mainstream qui l’anesthésient, ne voit pas la réalité. Elle s’abandonne au bourrage de crâne de la bienpensance.

  10. Pourquoi ai-je l’impression que les Français devront travailler 2 ans de plus pour libérer de l’argent englouti dans l’assistance aux illégaux : ah oui je suis complotiste et Macron n’est pas en train de détruire la France

    • C’est ce qui me pose question. Mais sans doute moi aussi, suis je complotiste. Merci pour votre commentaire.

  11. Analyse qui semble située à la bonne profondeur et qui, malheureusement, semble aussi proche de la vérité.
    Nous ne sommes plus dans une mystique nous portant vers la vie, seulement dans des idéologies vécues sur le mode religieux (car au religieux on n’échappe pas) et qui, résolument, nous entraînent vers la mort. Le dernier grand souffle spirituel, celui de la nation, bien critiquable, mais qui, tout de même, avait permis au nombre de se tenir d’âme, a été trop attaqué (et par ceux-là même qui l’avaient plus ou moins volontairement mis en place). S’il ne se réveille pas, nous sommes morts.

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