[Point de vue] Condamné pour avoir maîtrisé et séquestré un cambrioleur
Mickaël vient de prendre en pleine face le train de la justice.
Le 9 mai, l'émission « Les Grandes Gueules » sur RMC s'intéressait au sujet des cambriolages. La parole a été donnée à un auditeur, prénommé Mickaël et habitant dans les Bouches-du-Rhône. L'histoire qu'il a racontée au micro est hallucinante - quoiqu'en fait, en France, en 2023, pas tant que ça. Trois cambrioleurs se sont introduits chez lui pendant qu'il était à son domicile avec sa femme et leurs deux enfants. Intervenu immédiatement, il a vu détaler deux de ses trois visiteurs. Il a gardé le dernier auprès de lui, un « minot » âgé de dix-sept ans. À l'arrivée de la police, les agents ont embarqué le jeune voleur... mais aussi le père de famille, pour « séquestration » !
Vols/cambriolages : les victimes livrées à elles-mêmes ?
Mickaël, chef d'entreprise : "J'ai maintenu le cambrioleur à mon domicile en attendant la police... Et c'est moi qui me suis fait condamner pour séquestration !"#GGRMC pic.twitter.com/4r8RSY8LeN
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) May 9, 2023
L'histoire ne s'arrête pas là. Pour tentative de cambriolage, le mineur a été condamné à six mois de prison avec sursis. Pour sa « séquestration », Mickaël, lui, a écopé de deux ans avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve. Cerise sur le gâteau, puisqu'il pratique des sports de combat à haut niveau : le chef d'entreprise marseillais a été condamné en supplément à une obligation de soins. Considéré comme « une arme blanche » parce qu'il sait se défendre, il devra donc montrer patte blanche et ne surtout pas recommencer. Non, mais !
Des histoires comme ça, il y en a sans doute tous les jours, dans les tribunaux de France. Les juges n'ont même plus besoin de lire (savent-ils encore lire ?) la harangue du funeste Oswald Baudot à l'École nationale de la magistrature. Plus besoin d'un mur des cons pour punaiser les têtes des gens qui leur déplaisent - à commencer par le général Philippe Schmitt, qui avait eu l'outrecuidance de réclamer justice pour sa fille, massacrée un dimanche matin par un fou. Tout cela doit être intériorisé chez beaucoup d'entre eux. Cela fait partie de leur formation, de leur architecture mentale - on n'ose pas dire morale. Le délinquant est innocent a priori. L'homme qui se défend est probablement un sale fasciste. Et on décide en conséquence.
Bon courage, donc, à Mickaël qui vient de prendre en pleine face le train de la justice qui peut protéger les squatteurs, les voleurs, les violeurs, mais peut écraser sans pitié ceux qui ont le culot de vouloir se défendre seuls. Après tout, que diable, il y a la police, qui remettra le malfrat à la justice... qui le libérera.
Pour finir sur une note littéraire, on conseillera à cet homme sympathique et courageux, qui n'a eu pour seuls torts que de savoir se battre et de croire à la justice, de se procurer le magnifique Traité du rebelle d'Ernst Jünger (1951). Il y apprendra que les sociétés postmodernes écrasent toute forme de liberté individuelle sous de pompeux vocables sans intérêt (« État de droit », « valeurs de la République », dans le cas de la France) pour mieux faire passer l'arraisonnement des individus à une forme de servitude insidieuse. Méditons les écrits du maître de Wilflingen : « Les longues périodes de paix favorisent certaines illusions d’optique. L’une d’elles est la croyance que l’inviolabilité du domicile se fonde sur la Constitution, est garantie par elle. En fait, elle se fonde sur le père de famille qui se dresse au seuil de sa porte, entouré de ses fils, la cognée à la main. »
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/05/2023 à 13:35.
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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96 commentaires
Où s’arrêtera le délire en matière de justice dans notre malheureux pays ?
La justice est au-dessus de tout, ce sont les maîtres (idéologues) du sort des Français, ceux qui veulent vivre encore un peu dans le pays qu’ils ont aimé. Mais, ce pays où les syndicats font leur loi, où les Vilains Back-Blocs sont « tolérés », ou les défilés pacifiques d’extrême droite est confisqué, où le CESE est plus écouté que le Sénat, où le conseil constitutionnel fait et défait à leur guise suivant leurs opinions politique, où les magistrats se prennent pour un maillon à part du reste des institutions, aux dépens des citoyens.
Vous voulez sans doute dire que « La justice est en dessous de tout ».
Décidemment, de qui se moque t-on.. les malfrats de tous bords sont soutenus par les juges et la clique d’irresponsables. Ce sont eux les malfaiteurs et les mettre derrière les barreaux sans privilège, 1 semaine pour apprendre à réfléchir et agir correctement. En Europe, plus tu es un voyou mieux tu es protégé. Cherchez l’erreur
Il y a longtemps que je ne fais plus aucune confiance dans la justice de la France cette justice politique et politisée a l extrême gauche islamo fasciste
Je le répète il faut des juges élus comme aux USA et ceux qui ne feront pas ou mal leur travail devront en chercher ailleurs car ils seront virés par le suffrage
Fin des juges fonctionnaires inamovibles a leurs postes qui ne veulent rendre des comptes à personne et qui ne sont pas responsables de leurs graves erreurs
Entièrement d’accord avec votre conclusion.
Rien de surprenant quand le pays entier marche sur la tête.
Je suis fatigué de cette pseudo justice. Si cela continue, le peuple va se fâcher réellement et ce sera le tour des juges d’être jugés pour incompétence, lâcheté, mépris du citoyen, ….
Pas demain la veille. Le peuple aurait mille raisons de « se fâcher ». Il ne le fait pas. Peut-être un mélange de lâcheté et de sagesse.
Cette histoire est incroyable. On n’a plus le droit de déférer un délinquant aux forces de l’ordre, alors que c’est le devoir de tout citoyen d’aider la police.
Donnez le nom du juge car il mérite la visite de vilains cambrioleurs pour comprendre son absurdité! C’est le seul moyen pour qu’il retrouve le nord, ce déboussolé de l’état de droit (en minuscules).
Voilà contre quoi l’Institut pour la Justice travaille sans relâche…. Pour une justice apolitique (honte au Syndicat de la Magistrature, qui est une défense flagrante de la délinquance), en faveur des victimes, et pour l’exécution complète des peines. J’invite les lecteurs à y faire un tour…
absolument..
Encore un qui va croire à la justice de son pays !!
La justice comment des injustices. Dans ce cas précis suite à l’action, la réaction s’impose. Quoi de plus logique et humain de se défendre ? Les juges rougissent de plus en plus et se mettent eux aussi le peuple à dos.
En France, que dis-je « France », en Macronie on montre plus de respect et de complaisance envers les crapules, qu’envers les victimes.
C’est juste révoltant !
L’affaire paraît invraisemblable tellement l’injustice est criante !
Il faudrait s’assurer qu’elle est exacte et si c’est le cas lui faire le maximum de publicité. Pour le moment les « grands » médias n’en parlent pas.
Nous sommes un pays de fous. Et en plus sommes nous encore une démocratie ? (les associations et les manifs non violentes mais pas adoubées par le camp du bien sont dissoutes ou interdites) Nous venons d’inventer la dictature du bien (sauf que tout est inversé)
Merci pour vos articles.
Comme l’écrit un intervenant, lorsque de tels jugements iniques sont rendus, il faut dénoncer les juges. Car, si ces gens là revendiquent leur indépendance face au pouvoir politique, celle-ci s’annule de plein droit devant le juge souverain : le peuple français.
Le vieux jurisconsulte Muyart de Vouglans, conseiller au Grand Conseil, s’élevant contre l’idéologie de l’auteur de l’Esprit des Lois, écrivait dans sa lettre touchant la modération des peines :
« Au lieu de s’occuper du soin de protéger l’innocence, et de veiller à la sûreté des honnêtes gens (cette portion la plus précieuse de la Société que nos lois ont toujours eue principalement en vue; parce que ce n’est que par eux qu’elle peut subsister), nos prétendus nouveaux réformateurs, oubliant entièrement les vrais intérêts de cette humanité qu’ils nous prêchent si fort, semblent vouloir la réserver principalement en faveur de ceux qui en sont les fléaux et qui la déshonorent- (Lettre sur le système de l’auteur de l’Esprit des Lois. Edition1785.)