Père de famille poignardé à Marseille : encore une agression, encore « une piste terroriste écartée »

poignard

Cette semaine, c'est Alban, 41 ans, médecin militaire, père de deux jeunes enfants, qui a rejoint la longue liste des victimes d'agressions à l'arme blanche. Poignardé en pleine rue de Marseille par Mohammed aux cris de « Au nom de Dieu » pour les uns, « Au nom d'Allah » pour les autres (site Actu 17). Encore un « déséquilibré », encore une agression et toujours pas de piste terroriste...

David Le Bars, secrétaire général du syndicat de police SCPN-UNSA, sur le plateau de CNews, s'est dit « choqué » que cette qualification de terrorisme n'ait pas été pas retenue : « Il a dit cela (au nom de Dieu), il se présente devant une école, il poignarde un père de famille devant ses propres enfants, devant les autres élèves, devant une école [...] Il me semble quand même que les faits tels qu'ils sont commis ressemblent fortement à du terrorisme. » Et de conclure : « Ce qui compte, c'est que cette personne soit écartée de la société et je ne doute pas que la Justice va passer. Et si c'est le discernement, ça sera la médecine psychiatrique. » Et c'est bien là que le bât blesse : les perspectives d'avenir du fou d'Allah condamné pour terrorisme ne sont pas celles de l'aliéné mental : dix à vingt ans de prison pour l'un, une sortie d'internement à tout moment pour cause de guérison pour l'autre. Ce qui, convenons-en, ne revient pas tout à fait au même pour les victimes, leur famille et l'ensemble de la société...

Qui détient ce redoutable pouvoir de décider ainsi de la nature terroriste ou non d'une agression ? L'avocat Gilles-William Goldnadel nous répond : « La décision d'écarter ou non l'hypothèse terroriste est prise conjointement par les services de police et de justice. Si la loi est bien faite (le Code pénal définit l'acte terroriste). Le problème, en France, c'est l'application de la loi qui dépend de l'appréciation extrêmement subjective et souveraine des autorités dans ces affaires très médiatiques et très politiques. »

Que les enquêteurs analysent au cas par cas la personnalité, les motivations de l'individu, le sens qu'il a voulu donner à son acte avant de décider est une évidence. Mais force est de constater que l'excuse de l'absence de discernement due au « déséquilibre psychiatrique du prévenu » est devenue une habitude. Dans l'affaire qui nous intéresse justement, Mohammed, l'agresseur déjà connu par la Justice pour des « faits liés aux stupéfiants », aux propos confus, décrit par BFM TV comme ayant déclaré « agir au nom de Dieu et évoqué le diable », ressemble comme un frère à ce ressortissant algérien qui, le 8 novembre 2021, à Cannes, agressait un policier « pour venger le prophète ». Ou à cet autre homme d'origine serbe qui, le 22 octobre 2021, à Colombes, fonçait sur un équipage de policiers avec une arme blanche aux cris de « Allahou akbar ». Ou encore à ce « quadra » de la gare Saint-Lazare à Paris qui se précipitait sur des agents de sûreté, le 2 novembre 2021, en criant « Allahou akbar », « la France est dirigée par l’État islamique ». Toujours le même modus operandi, toujours l'exclusion de la piste terroriste par le parquet qui précisait, lors de l'affaire de Cannes, qu'« il ne suffit pas qu’une personne commette une infraction en criant “Allah akbar” pour que, de manière automatique, l’acte fasse l’objectif d’une qualification terroriste ».

« Comment faire la différence entre un aliéné mental et un fou d'Allah ? », nous fait remarquer Gilles-William Goldnadel, pour qui la frontière est extrêmement ténue : « Gardons bien à l'esprit que pour aller se faire exploser dans une pizzeria un beau matin, il ne faut pas être très sain d'esprit. » L'avocat plaide pour que, « dans le doute, le manque de discernement soit systématiquement écarté. Or, on ne le fait pas pour des raisons purement idéologiques et sous la pression médiatique. C'est une manière, pour le pouvoir, de ne pas se regarder en face. »

Olivier Cahn, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, qui s'exprimait lors de l'attaque de Cannes dans le journal La Croix, évoquait, pour sa part, une autre raison bien plus prosaïque : « Enquêter sur un acte terroriste suppose en effet de mener des actes fouillés et chronophages, et je peux comprendre que le PNAT (parquet national antiterroriste) écarte certains dossiers peu solides, qui n’aboutiront nulle part, pour se concentrer sur des dossiers aux enjeux plus importants. » Encore et toujours ce manque de moyens de la Justice...

Les enfants et la famille d'Alban se moquent sans doute bien de ces querelle de juristes, de cette misère de la Justice. Celui qui, aujourd'hui, est entre la vie et la mort partage le sort de ces 120 victimes quotidiennes d'agressions à l'arme blanche sur notre sol. De quoi se poser légitimement la question : la France est-elle devenue, subitement, un immense asile d'aliénés ou le terrain privilégié d'un djihad qu'on feint d'ignorer ?

 

 

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Je suis toujours étonné de la lucidité des procureurs qui, avec une justice qui met parfois des dizaines d’années à juger un prévenu, arrivent en quelques minutes à écarter l’option terroriste, comme s’ils avaient eu des révélations particulières. C’est le cas, par exemple , avec l’explosion AZF de nitrate d’ammonium à Toulouse. Le procureur de Toulouse devait être un scientifique éminent pour avoir compris dès les premières minutes ce qu’i s’était passé.

    • Ils sont malheureusement incultes, mais leur ministre de l’intérieur, lui, est au top.

  2. Un Français tue un immigré, c’est un odieux crime raciste. Un immigré clandestin musulman, qui n’a rien à faire en France, et qui assassine un Français, c’est un fait divers commis par un déséquilibré !… Jusqu’à quand allons-nous supporter qu’on nous prenne pour des imbéciles ? Soutien total à ce père de famille, victime d’un musulman haineux de la France et des Français.

  3. La lame est culturelle, l’islam aussi. Ils nous combattent sans qu’on le sache car notre naïveté inculte nous rend idiots. La consanguinité fait le reste.

  4. La France n’est pas « devenue subitement un immense asile d’aliénés ». Elle est une terre d’asile depuis trop longtemps, ceci explique cela !

  5. Une fois, deux fois, dix fois peut-être mais le peuple étant pris pour ce qu’il n’est pas par les médias aux ordres ça commence par être lassant. On sait très bien ce qui se passe en France et pourquoi. Tout est tronqué, truqué pour faire croire. Il est temps de se réveiller nous avons les moyens de communication mobiles. Alors commentons.

    • Les prochaines législatives pourraient tout changer…Malheureusement, les français sont devenus trop c…s, à commencer par leurs dirigeants incroyablement inaptes à s’unir!

  6. Un certain ZEMMOUR a décrit l’état de notre pays et ses futures conséquences !! Mais il a fait peur car trop direct dans ses propos et la grande majorité préfère faire « l’autruche » et laisser faire donc il faut s’attendre à la multiplication des ces faits divers

    • Nos compatriotes sont craintifs car endormis par le confort. Ils ne veulent pas entendre et préfèrent se mentir

  7. Peut-être que si la justice ne jugeait que les faits et rien que les faits au lieu de perdre son temps et son argent en expertises psy longues et coûteuses et même traducteurs, elle serait moins dans la misère.
    Un avocat demande une expertise pour son client (c’est devenu la norme) ? OK, et bien qu’il en assume les frais.

    • Heureusement, il y a encore des juges honnêtes. Ils ne sont pas tous adeptes du « mur des cons ».

    • Tout à fait vrai , je l’ai parfois vu sur quelques plateaux , c’est un gars qui ne se risque pas , il tient à sa place de délégué syndical bien à l’abri des emm….des , au plus près du pouvoir .

  8. C’est à croire que l’islam rend les gens cinglé.
    Pourquoi les politiques tolèrent (facilitent ) l’arrivée d’autant de cinglé en puissance ?

    • Mais puisqu’on se tue à vous expliquer que les fêlés du bocal ne sont presque jamais islamistes! Bien sûr, vous me direz qu’ils ne sont assurément jamais cathos, juifs, protestants…ou Sicks. C’est sûrement un hasard…

  9. c’est quand même bizarre et inquiétant qu’il y est autant de malades mentaux dans une certaine communauté, ça devrait nous rendre vigilant

  10. Bin quoi? Il ne s’agit que d’un père de famille blanc , militaire en plus! Pas de quoi en faire un plat! Songez plutôt au pauvre Mohamed L. qui va souffrir en garde à vue pour s’expliquer!

  11. C est juste un crime raciste de plus , qui obéit aux adhits dictés par le coran, les bougres ne font qu exécuter , les victimes et les assassins sont toujours les mêmes et l on cherche toujours des explications tordues pour expliquer ce que tous le monde comprend et que personne ne veut denoncer

  12. Cet acte abominable a tenu peu de place dans les médias. C’est sûr, c’est gênant quelques jours après la réélection de Macron, qui aurait dû se rendre au chevet de ce jeune père.
    Mon père était médecin militaire et je compatis à l’angoisse de cette famille peu soutenue et insultée par la qualification de l’acte.
    Merci aux médecins et infirmières qui font tout pour le sauver. Que Dieu leur vienne en aide.

  13. Qui est l’auteur ? et qui est la victime ? Vous avez jusqu’au 10 juin pour répondre aux questions !

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