OQTF : pour les appliquer, il faudrait changer la loi
Assassinat de Maurane et Laura en 2017, gare Saint-Charles à Marseille, par Ahmed Hanachi, un Tunisien en situation irrégulière ; meurtre de Lola Daviet en octobre 2022 par une Algérienne sous OQTF ; mort, il y a quelques jours, d’une jeune agricultrice et de sa fille de 12 ans fauchées par le véhicule d'un Arménien sous OQTF. Récemment encore, viol de Claire Géronimi par un étranger sous OQTF… La liste est longue de crimes et délits commis sur des Français par des étrangers à qui la préfecture avait signifié la fameuse mesure d’éloignement, l’OQTF.
Chaque fois, à une cadence de plus en plus rapprochée, la classe politique s’indigne de mesures administratives si peu exécutées quand les Français découvrent avec effroi qu’ils ne sont plus en sécurité nulle part et que notre système social généreux a servi de couveuse à des meurtriers. En effet, en 2022, 65.076 personnes ont été visées par une OQTF, seules 6,8 % ont été exécutées (6,9 % au troisième trimestre 2023).
Pour comprendre cette inaction de l’administration française, il faut percevoir la complexité administrative de l’application d’une telle mesure qui la rend, de fait, quasi impossible. Tout est fait pour protéger le clandestin d’une mesure qui, sous de multiples conditions, l’obligerait à quitter le territoire français. Car si, dans l’imaginaire collectif, une fois l’OQTF délivrée, le clandestin est raccompagné dans son pays d’origine, dans les faits, il n’en est rien. Le problème n’est pas tant le manque de moyens ou la difficulté à faire appliquer une décision administrative, le problème est que l’exécution de l’OQTF ressort, dans la majorité des cas, du bon vouloir du clandestin lui-même.
Le problème, c’est la loi elle-même
En effet, peut-on lire sur le site du gouvernement, « si vous êtes concerné, la décision vous oblige à quitter la France par vos propres moyens dans un délai de 30 jours. […] La notion de départ volontaire implique que vous devez vous organiser en vue de votre départ. » Il y a deux sortes d’OQTF, celle à exécuter sans délai et celle qui doit être accomplie dans un délai de 30 jours.
Première évidence : quelqu’un qui vit déjà illégalement et clandestinement sur le territoire français ne va pas se précipiter, dans un accès de légalisme complètement improbable, pour obéir à une notification administrative.
Plusieurs cas de figure permettent d’infliger une OQTF, mais beaucoup l’interdisent : celle-ci ne peut être délivrée dans le cas d’un mineur ou si l’étranger vit en France depuis plusieurs années (20 ans, 10 ans). Les OQTF sont également impossibles si « vous êtes marié depuis au moins 3 ans avec un Français […]. Si vous séjournez régulièrement en France depuis plus de 10 ans et êtes marié depuis au moins 3 ans avec un étranger vivant lui-même en France depuis au plus l'âge de 13 ans […], si vous êtes père ou mère d'un enfant français mineur résidant en France (vous ne devez pas être polygame) […], si vous bénéficiez d'une rente d'accident du travail ou de maladie professionnelle d'un organisme français pour un taux d'incapacité permanente de minimum 20 %, si vous résidez habituellement en France et votre état de santé nécessite des soins en France, auxquels vous ne pourriez pas accéder dans le pays de renvoi. »
Un recours de cette décision mais aussi une demande d’asile sont suspensifs de l’OQTF, le temps de l'étudier. Et ensuite, l'OQTF peut donc être annulée si un juge administratif l’invalide… L’étranger peut évidemment bénéficier de l’aide juridictionnelle pour les recours et le site du gouvernement donne le lien vers le Conseil national des barreaux. Enfin, au cas où l’étranger accepte de repartir, il peut bénéficier d’une aide au retour volontaire.
Qu’est-il prévu dans le cas du non-respect de ce délai de 30 jours ? Comme pour une OQTF sans délai, l’immigré clandestin peut être placé dans un centre de rétention administrative, si tant est qu’il y ait de la place et que la procédure n’ait pas été bâclée (ce qui permet au juge de l’annuler). Autant de limites, empêchements et dérogations qui suspendent l’application d’une loi et l’exécution de décisions administratives pourtant bien clémentes.
Nouvelle loi immigration, qu'est-ce qui changera ?
Que modifie la loi Asile et Immigration du 26 janvier 2024, promulguée après la large censure du Conseil constitutionnel ? « Elle permettra l’expulsion des étrangers réguliers, même présents depuis longtemps en France ou y ayant des liens personnels et familiaux, condamnés notamment pour des crimes ou délits passibles d'au moins 3 ou 5 ans de prison, selon la situation de l'étranger, ou impliqués dans des violences contre des élus ou des agents publics. Parallèlement, le juge pourra plus largement prononcer une interdiction du territoire français (ITF). La loi supprime par ailleurs les protections dont bénéficient certains étrangers irréguliers (étranger arrivé en France avant ses 13 ans, conjoint de Français...) contre une obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’OQTF ne pourra être prise par la préfecture qu’après vérification du droit au séjour, en tenant notamment compte de certains éléments (ancienneté de séjour et des liens de l’étranger avec la France...). Les mineurs étrangers continuent d'être protégés contre une OQTF. »
L’attribution d’une ITF dépend donc du juge et la signification d’une OQTF est à la discrétion du préfet.
« Les étrangers visés par une OQTF et qui sont dans l'impossibilité de quitter la France (par exemple, en cas de guerre dans leur pays) pourront être assignés à résidence pendant trois ans maximum (contre un an aujourd'hui), sous certaines réserves émises par le Conseil constitutionnel. » Ces mesures ajoutées à la loi préexistante ne règlent en aucun cas le problème de l’application de la loi, même si, « pour faciliter l’exécution des mesures d’éloignement, la loi permet de conditionner l'attribution de visas à la bonne délivrance des laissez-passer consulaires par les États étrangers ».
Rendez-vous dans un an pour savoir si de faibles mesures auront permis de passer de 6,9 % à 100 % d’OQTF exécutées, une promesse officielle d'Emmanuel Macron en 2019. Ou si, là encore, le gouvernement vient de louper le coche.
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16 commentaires
Mais quelle entité française pourrait attaquer l’Etat pour obstruction par ses lois et règlements contradictoires à la protection des citoyens français menacés par la présence d’individus indésirables .Les français ont mandaté l’ETAT pour les protéger et non pas pour protéger les étrangers de leur État qui leur serait hostile !
Un pays qui s »oppose au retour d’un de ses ressortissants viole les droits de l’Homme (ONU)
La loi, dans ce cas précis (et dans d’autres) a été faite pour ne pas pouvoir être appliquée. Comme d’habitude!
Mais si on change la loi on n’aura plus aucune raison pour ne pas le faire!!!!
Ils attendent quoi ces incapables pour la changer cette loi que d’autres Français soient agressés et tués .
OQTF : obligation. Les mots ont-ils un sens ? S’il y a obligation, c’est que je suis obligé. Mais si en fait, on me demande mon avis, c’est que je ne suis pas obligé. Aussi, je propose de rebaptiser le concept par : IQTF : Incitation à Quitter le Territoire Français. Car une obligation où on n’est pas obligé, je ne connais pas, ou alors dans des cas très graves de schizophrénie avancée… Il n’y a pas que dans le monde agricole où l’on marche sur la tête. Des gardes fous successifs se sont abaissés les uns après les autres sans que quiconque ne se préoccupe de leur cohérence les uns avec les autres. Et il n’y a qu’un référendum large qui pourra faire péter tout ça.
SVP, auriez-vous l’obligeance de bien vouloir quitter le territoire français? À nos frais, bien sûr, et à bientôt!
Tout à fait d’accord: l’application de la Loi reste trop arbitrairement liée à la clémence ou la sévérité du juge, puis du JAP si celui-ci entre en jeu.
Ensuite, le cas d’une nouvelle condamnation (cas assez fréquent, vu le caractère récidiviste d’une part des individus concernés) peut suspendre l’exécution d’un OQTF, actuellement… Qu’en sera-t-il désormais?
Il y aurait beaucoup de lois à changer, mais surtout à supprimer. Une simplification de notre législation coûterait moins cher aux contribuables, mais serait surtout plus applicable. Vous roulez à 100 au lieu de 90 : on ne se pose même pas de question, l’automobiliste délinquant est immédiatement sanctionné. Pourquoi si vous rentrez de force en France alors que vous n’y êtes pas invité, que vous êtes condamné à quitter le pays, la peine n’est pas exécutée immédiatement, sans discuter : encore et toujours ce 2 poids 2 mesures ? On trouve systématiquement l’excuse de maladie psychiatrique à certains délinquants ? A la constatation de l’explosion de ces délinquants, comment se fait-il qu’aucune étude n’a été faite pour définir une relation entre maladie psychiatrique et islam ? Poser le bon diagnostic pour faire une prévention efficace, c’est ce qui manque le plus dans ce pays (en tout cas pour certaines populations seulement …).
Rien ne changera puisque le grand remplacement est en route.
Bonjour Anne, Exactement, ce n’est pas du laxisme, c’est une volonté et à ce sujet, Mathieu Bock Côté écrit : « L’immigration massive n’est pas une fatalité, c’est un projet ».
Une loi n’est pas éternelle, ça se change, encore faut-il en avoir le courage !
Et quand on les enferme des juges des libertés ( qui a dit syndicat de la magistrature ?) les libère par manque de téléphone qu’ils ont sciemment cassé !!!
si c’est le clandestin qui décide c’est que le pays est un faiblard, on s’en fout des lois européennes les victimes sont françaises et auraient aimé vivre tranquillement, les technocrates de Bruxelles non élus rendent les pays de plus en plus fou, reprenons notre souveraineté et laissons les gratte papiers de Bruxelles être les pousse crayons de leurs inepties.
Comment a t’on seulement pû mettre en place de telles lois ? Aberrant . Et puis une loi peut être modifié si elle n’est pas adaptée . Mais la priorité est de supprimer toutes ces subventions aux associations qui les font entrer et de remettre des contrôles aux frontières pour les empêcher de venir . Qui veut peut …..
Je viens de prendre connaissance du commentaire ci dessus signé STEINER YOLANDE , et j’y SOUSCRIS à 100% car les décisions proposées relèvent du simple bon sens et ne pas les appliquer relève de l’imbécillité totale : serait ce la marque distinctive de nos dirigeants (passés et actuels ??)