À sa mesure, grâce à une de ses filiales chinoises, le Puy du Fou a décidé d'aider le personnel soignant par la livraison de masques. Nicolas de Villiers est interrogé par Boulevard Voltaire.

L'occasion d'évoquer avec lui la gestion de la crise par le gouvernement français et, aussi, de prendre des nouvelles du Puy du Fou qui repousse l'ouverture de ses portes au 18 avril.

Le Puy du Fou offre 500.00 masques à la France. Pourquoi ce geste ?

Nous avons décidé de faire ce geste parce que nous aimons notre pays. Comme tous les Français, nous sommes admiratifs des médecins, des infirmiers, des infirmières, de tous les soignants et de celles et ceux qui, dans l’ombre de cette grande organisation, œuvrent pour sauver des vies.
Par conséquent, comme nous sommes des créateurs d’émotion et que nous n’avons pas ce talent extraordinaire de nos soignants, nous avons envie de les aider. Nous avons dans notre développement international une filière en Chine. Nous avons donc trouvé 500.000 masques en Chine. Il y a de nombreux masques disponibles et la plupart sont fabriqués en Chine. Nous avons pu acquérir ces 500.000 masques et les proposer en cadeau à la France.
Nous avons échangé avec l’ambassadeur de France en Chine et avec le consulat de Shanghai, qui nous a beaucoup aidés sur cette opération. Notamment pour que les masques soient acheminés vers la France. Ils sont actuellement à l’aéroport de Shanghai et attendent un avion. Ce vol est organisé par l’État français avec le concours de Santé publique France, qui est l’organisme chargé par le ministère de la Santé d’organiser la répartition et la distribution de ces masques dans les différents hôpitaux français.

Le Puy du Fou est-il impacté par cette crise sanitaire ? L’ouverture du parc est-elle différée ? Comment vous organisez-vous ?

Le Puy du Fou est bien entendu impacté comme toutes les entreprises françaises. Nous avions prévu d’ouvrir notre saison le 4 avril prochain, mais finalement, elle ouvrira le 18 avril. Compte tenu des circonstances et des mesures gouvernementales, notre ouverture est différée de 15 jours. Naturellement, nous sommes très à l’écoute de ce que le gouvernement peut demander pour que nous puissions nous organiser en conséquence. La plupart de nos équipes saisonnières sont actuellement en chômage partiel. En revanche, la plupart de nos équipes permanentes sont en télétravail. L’heure n’est pas pour nous de nous plaindre dans la mesure où beaucoup d’entreprises sont en train de mourir. Avant que ces entreprises ne meurent, des vies humaines s’en vont à cause de ce virus.
C’est effectivement une grosse organisation pour nous, mais face à cette crise c’est un problème secondaire.

Selon vous, cette crise a-t-elle bien été gérée par le gouvernement français ?

Je suis surpris par les déclarations d’Agnès Buzyn, qui disait que ce virus n’atteindrait jamais la France. Elle s’est finalement ravisée deux mois plus tard, en disant qu’elle avait vu le tsunami arriver. Je suis également surpris que les messages gouvernementaux manquent parfois de clarté. On l’a vu notamment pour les entreprises du bâtiment. Chaque année, le Puy du Fou crée des nouveautés. Nous faisons donc appel à des entreprises locales principalement du bâtiment. C’est la politique du Puy du fou. Ces entreprises ont perdu le nord parce que le gouvernement n’a pas été extrêmement clair dans les consignes données à ces entreprises. Heureusement qu’ensuite des mesures de rattrapage ont eu lieu.
Le Premier ministre parle régulièrement à la télévision. Quand on a une ligne claire, il n’est pas nécessaire de parler tous les jours. Cela étant, je comprends que la crise soit difficile à gérer et que les imprévus doivent être quotidiens. Il aurait peut-être fallu adopter une ligne dure dès le départ, car aujourd’hui on nous rabâche quotidiennement qu’il faut respecter le confinement. On a raison de nous le rappeler. Si les mesures avaient été plus strictes et fermes dès le départ, peut-être que nous n’aurions pas à passer notre temps quotidiennement à rappeler l’application de ces mesures. On sauve le pays à condition de prendre des mesures extrêmement fermes.
On est en mesure de créer des frontières à l’intérieur du territoire pour certains départements et on nous dit que c’est impossible de fermer les frontières françaises quand à peu près tous les pays européens, les États-Unis ou la Chine sont capables de fermer leurs frontières. Un pays comme la Russie a choisi de fermer ses frontières dès le départ. C’est pourquoi on entend très peu parler d’eux. Ils ont pris cette crise très au sérieux et ont donc très peu de cas sur leur territoire. Grâce à nos équipes présentes en Chine, j’ai pu suivre depuis deux mois les mesures prises par le gouvernement chinois. Elles sont sans comparaison avec les mesures prises en Europe ou en France.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/09/2020 à 14:00.

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24 mars 2020 à 12:59

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