La nouvelle coqueluche du monde LGBT a dix ans. C'est ce que nous révèlent Le Huffington Post et Vogue : Desmond Napoles, jeune homme, est un drag kid adulé par les queen et queer de toute la planète, se faisant appeler Desmond is Amazing (Desmond le Magnifique). Un drag kid - oh ! odieux lecteur peu au fait des sirènes de la modernité - est un jeune homme qui se déguise en femme comme une drag queen classique… sauf qu’il est mineur.

Et Desmond est effectivement amazing : un parcours brillant, digne des plus grands. Gay Pride en 2015, où il se fait remarquer dans un tutu aux couleurs LGBTQIA, la conférence annuelle des Drag Queens (DragCon) en 2017, la Fashion Week de New York où il a éclipsé tous les autres mannequins… Le cursus honorum moderne, quoi !

Rajoutons à ce panégyrique prestigieux le glorieux titre de « défenseurs des droits LGBTQ ». Il est une sorte de Jacques Toubon plus festif et coloré, ayant troqué l’austère costume pour la gaîté des robes bariolées et la sinistre mine blafarde pour les paillettes et le maquillage de princesse.

Théologien de la tolérance à ses heures perdues, l’on peut lire sur son site Internet : "Chacun devrait pouvoir danser, chanter, ou s’habiller comme il le veut. Vous
pouvez vous exprimer de toutes les façons possibles. Peu importe que vous aimiez le jazz ou le rap, les robes ou les pantalons. Il suffit d’être vous-même."
Nabilla n’aurait pas dit mieux ! Il est évident qu’aux États-Unis, pays restreignant les libertés individuelles à peau de chagrin, Desmond ne peut pas twerker tranquillement sans voir débarouler la police dans sa piaule, harnachée de Kevlar®...

Du haut de ses dix ans, la « petite drag » est également un entrepreneur audacieux. En farfouillant sur son site Internet (mon premier effort de carême et un pas
vers le paradis, tant ce site est indigeste), l’on apprend qu’il va fonder la première « maison de Drag » pour les jeunes de 20 ans et moins. Également, le jeunot veut lancer un magazine destiné aux jeunes LGBTQ ainsi qu’une chaîne YouTube, toujours envers le même public… Des projets tout le tour du ventre pour promouvoir l’action LGBTQ dès le plus jeune âge afin que plus un gamin ne soit nié dans son identité de genre…

En bref, un phénomène à lui tout seul, entièrement consacré à la cause LGBTQ… Une véritable figure de proue qui démontre que l’enfant, s’il est laissé seul à "explorer" (dixit ses parents), peut trouver sa voie… Ou bien se perdre ! Car c’est finalement le risque de l’exploration : quand on n’est ni armé ni préparé à partir seul dans la jungle, on finit irrémédiablement par se faire bouffer par un tigre ou avaler par un boa. Voilà un gamin qui explore avant de se connaître ; le mythe de l’enfant sauvage remis à la sauce travestie : espérons qu'il ne croisera pas un Shere Khan quelconque...

Dernier point : c’est la grande mode d’assimiler les « kids » aux turpitudes des géniteurs. Les Kids United viennent pallier l’écœurement des Restos du cœur, les Grid Girls (belles roses destinées à sublimer les Formules 1 avant le départ) sont remplacées par les Grid Kids et, maintenant, les Drag ne sont plus Queen mais Kids. Finalement, on peut se demander si ce n’est pas la reine du bal qui perd sa couronne au bénéfice du Petit Prince tête à claques… en l’occurrence de la petite princesse !

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17 février 2018 à 17:11

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