Militant historique, pied-noir… Qui est José Gonzalez, le doyen de l’Hémicycle ?

jose gonzalez

À 79 ans, le député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône José Gonzalez va ouvrir, ce mardi, la première séance de la XVIe législature lors de laquelle il sera exceptionnellement président de l’Assemblée nationale. Ce privilège, accordé à chaque début de mandat au doyen de l’Assemblée va donc échoir à ce député Rassemblement national nouvellement élu. Doyen, José l’est aussi au Rassemblement national puisqu’il y milite depuis les débuts du parti à la flamme dans les années 70.

Pied-noir né à Oran en 1943, José Gonzalez s’installe à Marseille en 1962 comme beaucoup de Français d’Algérie chassés par le FLN après les accords d’Évian. Après avoir travaillé au port de Marseille, il devient directeur d’auto-école puis intègre la chambre de commerce et d’industrie où il travailla jusqu’à la retraite. « C’est vraiment la récompense de la fidélité », s’enthousiasme Frédéric Boccaletti. Le tout nouveau député du Var et ancien patron de l’opposition régionale en PACA dans laquelle siégeait Gonzalez ne tarit pas d’éloge sur son collègue : « C’est vraiment quelqu’un d’exemplaire, loyal, sérieux… Le genre de militant historique toujours de bonne humeur, toujours partant... » Les deux hommes partageaient une grande loyauté et une admiration pour l’ancien président du parti Jean-Marie Le Pen, mais « ont maintenu leur fidélité au parti lorsque Le Pen en a été exclu », se souvient un militant marseillais pour qui José Gonzalez fait partie de ces personnalités qu’on « n’oublie pas ».

Dans les milieux pieds-noirs, on se félicite de ce concours de circonstances. « Un Oranais va présider l’Assemblée nationale », se réjouit une internaute sur les réseaux sociaux. José Gonzalez fait donc partie des 89 députés du tout nouveau groupe RN à l’Assemblée nationale. Après avoir été séduit par le père, il siège désormais dans un groupe présidé par la fille. « C’est un joli clin d’œil, puisque nous commémorons cette année les 60 ans des accords d’Évian et la fin de l’Algérie française. Je pense qu’il aura cela en tête lorsqu’il présidera la séance, peut-être aura-il un petit mot à ce sujet », réagit par téléphone Robert Ménard, lui aussi natif d’Oran dix ans après José Gonzalez.

Pour l’anecdote, en 1986, lorsque le Front national disposait d’un groupe dans l’Hémicycle, la première séance avait été ouverte par Édouard Frédéric-Dupont, 84 ans, qui n’était pas le doyen, comme on a pu le lire, mais le vice-doyen. En raison de l’indisposition du doyen, qui n’était autre que Marcel Dassault (qui s’est éteint quinze jours plus tard), Frédéric-Dupont avait ouvert la séance en lisant l’allocution de son collègue pris par la maladie qui devait donc l’emporter quelques jours plus tard. En revanche, en juin 1988, c’est bien Édouard Frédéric-Dupont qui ouvrit la séance, cette fois en qualité de doyen !

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Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. J’espère que LFI pour une fois fera preuve de dignité et laissera s’exprimer Ce magnifique doyen qui porte haut et fier les couleurs de la France.

  2. Il m’est arrivé aussi de me trouver dans cette position au sein d’un Conseil municipal.
    Quelle joie de pouvoir s’exprimer librement dans cette séance solennelle.
    Par respect, le Silence s’impose, et chacun écoute. Rare moment d’un mandat !

  3. Un élu de la France que BHL qualifie de « rance ». BHL est plus prompt à jouer les va t’en guerre qu’à endosser l’habit de combattant . Cet élu RN , rappellera t il à M Darmanin que le fait de déposer une gerbe aux martyrs du FLN , à Alger ne grandit pas la France et encore moins celui qui est un héritier des Harkis qui ont tant souffert des exactions du FLN. Ce gouvernement au lieu de faire de la repentance à sens unique , devrait se souvenir des conditions de départ des pieds noirs en 1962

  4. Que José Gonzalez n’oublie pas de parler du 5 juillet à Oran : hommes, femmes et enfants ont « disparus », massacrés par les tueurs du FLN aidés par la populace alors que l’armée française commandée par le Général Katz restait l’arme au pied. Deux soldats refusent les ordres et désobéissent : le lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP et fait libérer des centaines de prisonniers et le capitaine Croguennec du 2ème zouaves qui fait de même.

  5. très bonne chose d’ouvrir la première séance a l’AN, surtout par un patriote. j’espère que les traitres et les bobos vont faire la gueule, je voudrais bien voir les tronches a la télé. bon courage Monsieur le député

  6. Eh oui, Mr Pap N’Diaye, c’est ça, la démocratie, ne vous en déplaise. Le RN n’est pas plus antirépublicain que vous, et est aussi légitime que vous pour s’occuper des affaires de la France. Compte tenu de vos récents propos, à mes yeux, il est peut-être encore plus. Et quant à BHL, c’est une excellente réponse à sa diarrhée verbale au sujet de la France qu’il trouve rance.

  7. Les Mélenchon, nombreux dans le Midi, n’auront garde de rappeler à Jean-Luc qu’il est lui-même Oranais, volens nolens, de cette souche, entre autres, venue de la Mancha, terre du Quichotte….étonnons-nous !!

    • Il semble de Mélanchon soit né à Tanger, ville de passage de marins, tripots et femmes faciles. On en tire les conclusions que l’on veut …

  8. Pendant des années, c’est Virgile Barrel, Communiste Niçois qui était le doyen de l’Assemblée Nationale et le premier Président de la séance inaugurale. Cela n’a jamais suscité de controverse. On attend autant d’esprit démocratique de nos élus actuels.

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