Il y a, depuis l’annonce de son retrait de la vie politique, un certain fantasme de Marion Maréchal-Le Pen teinté de nostalgie. C'est le sujet d'un article récent de L'Obs : "Marion Maréchal-Le Pen a plaqué la politique. Mais il reste son héritage. Son fantôme. De Wauquiez à Le Pen, tout le monde pense à elle."

Chez un certain nombre de patriotes, son départ a créé un vide et, comme en témoigne son ancien assistant parlementaire Arnaud Stephan, ils croient encore fermement en son retour et voient un calcul politique dans ce retrait.

Mais voilà, Marion n’est pas Jeanne d’Arc. À la différence de la pucelle d’Orleans, la jeune femme n’a pas reçu d’appel divin pour sauver la France, elle ne boutera personne hors de France et n’a pas choisi le martyre.

Cinq ans de service, c’était déjà beaucoup, pourquoi lui demander plus ? 

Comme nous le savons, elle a une fille. Quel exemple y aurait-il à se perdre en politique au détriment de sa vie familiale ?

Il est déjà difficile, pour un homme politique, d’assurer de front vie de famille et vie politique, alors combien plus cela doit-il être compliqué pour une femme… sa fille a besoin d’elle, elle veut s’en occuper. Bien. Laissons-la et passons à autre chose.

La droite en général a du mal à tourner la page, au contraire de la gauche : il suffit de voir à quelle vitesse celle-ci a su rebondir après l’affaire DSK quand subsistent encore des querelles ridicules entre orléanistes, légitimistes et bonapartistes. Peut-être est-ce, d’ailleurs, une part de son ADN : dès la Révolution, le combat a été perdu parce que les différents chefs vendéens n’ont pas su s’entendre. 

Et pourtant, le départ de Marion Maréchal peut être utilisé à bon escient. Arrêtons d’attendre l’homme (ou la femme) providentiel, nous serons forcément déçus. Il faut, comme le disait un jésuite, "prier comme si tout dépendait de Dieu, agir comme si tout dépendait de nous-même". C’est la seule voie de reconquête : ne rien attendre d’une personnalité, mais agir à son échelle pour faire de son mieux. Il faut avoir toujours le bien commun en ligne de mire, ce doit être un but et une règle de vie. Celui-ci n’est pas caractérisé par une personne (par nature faillible). 

C’est une erreur de penser le monde tel que nous voudrions qu’il soit. Il faut le prendre tel qu’il est. La nostalgie n’est pas féconde, alors, une fois pour toutes, disons-nous que Marion ne reviendra pas et que ce n’est pas la fin du monde.
 
D’ailleurs, n’existe-t-il pas un adage qui dit « Une de perdue, dix de retrouvées » ? 

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08 novembre 2017 à 19:35

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