Macron ne doit pas oublier qu’il est le garant de l’unité nationale
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La forfanterie et les rodomontades de Castaner n'y feront rien. Les dégâts occasionnés à Paris et dans de très nombreuses villes de France ont été, ce samedi 8 décembre, bien plus importants que la semaine précédente. Certes, le nombre de personnes interpellées et mises en garde à vue a explosé. Mais le nombre des blessés est resté (trop) élevé, tant parmi les manifestants que parmi les forces de l'ordre. Inutile, donc, pour ce gouvernement de pavoiser. L'échec de sa politique est une nouvelle fois patent, et rien de tangible n'a été fait pour sortir de cette crise des gilets jaunes, qui s'enracine chaque jour davantage.
Mais revenons sur les moyens mis en œuvre par Castaner pour faire face aux gilets jaunes. Près de 90.000 policiers et gendarmes déployés en France, et 8.000 rien que dans la capitale. Des arrestations préventives comme nous n'en avions pas vu depuis des lustres. Certes, les forces de l'ordre sont restées maîtresses du terrain, mais à quel prix. Combien de temps, encore, policiers, gendarmes et services de secours vont-ils pouvoir faire face à ces situations quasi insurrectionnelles qui se répètent chaque semaine ? Certainement pas longtemps. Par ailleurs, si la situation sur Paris, bien que difficile, a été jugulée, de nombreuses villes de province ont été gravement touchées par des manifestations toujours plus violentes et plus destructrices.
Plusieurs élus, et non des moindres, sont ainsi montés au créneau pour tirer la sonnette d'alarme : "Cette situation ne peut plus durer !" Il est clair que, pour de nombreux spécialistes de l'ordre public, les limites, en termes de réponses policières, ont été atteintes. Il n'est, en effet, pas possible de tenir un pays à coups d'opérations de maintien de l'ordre répétées. D'abord parce que nos forces de sécurité intérieure ne sont ni dimensionnées ni formées pour ça, mais encore parce que la gestion de la violence n'a jamais permis de régler un conflit social de grande ampleur.
La réponse aux gilets jaunes, chaque jour le prouve, doit donc être une réponse politique. Et cette réponse politique ne peut être que le fait de celui qui a provoqué ce vaste mouvement de protestation. Mis en première ligne par nos institutions, le président de la République doit désormais trouver des réponses adaptées aux revendications des Français. Investi de nombreux pouvoirs par la Constitution, la tradition républicaine attribue au président de la République une mission générale d'arbitrage. Il parle, de ce fait, au nom des intérêts supérieurs de la nation. Il tranche de manière souveraine. C'est ainsi que, dans le cadre de ses responsabilités propres, il lui appartient, par des mesures raisonnables et soucieuses de préserver la paix intérieure de la France, d'entendre le peuple et de répondre à ses attentes. À défaut, l'action du Président pourrait être gravement mise en cause et entraîner, à son égard, une mesure de possible destitution. C'est, en effet, l'esprit même de l'article 68 de la Constitution qui prévoit que "le président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat". Et l'un de ses tout premiers devoirs n'est-il pas de garantir la paix publique ?
Emmanuel Macron devrait, selon certaines informations, prendre la parole devant les Français lundi soir. Il reste à espérer que cette intervention ne sera pas une énième opération de communication dont l’Élysée a le secret. De véritables réponses sont attendues, elles doivent être à la hauteur de la crise sans précédent que connaît notre pays.
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