Macron n’a pas de boussole

"Macron fait du terrorisme islamiste l’ennemi numéro un", titre Le Figaro du 29 août. "Rien ne serait plus absurde que de nier le lien entre les actes terroristes que nous vivons et une lecture à la fois fondamentaliste et politique d’un certain islam", a dit le Président devant 170 ambassadeurs.

Autrefois, seule Marine Le Pen faisait le lien entre le terrorisme et l’islamisme. M. Obama refusait de le faire, ce qui, entre autres facteurs, a conduit à l’élection de Trump. Mais on attend les actes. Marine Le Pen réclame des frontières nationales, l’expulsion des fichés S étrangers, la fermeture des mosquées salafistes et l'arrêt du flot insensé de migrants.

Le Président a renforcé la conviction des terroristes en expliquant que la France avait commis "des crimes contre l’humanité" en Algérie. Alors que nous y avions construit 140 hôpitaux, des routes et des écoles et que la population autochtone était passée d'un million (en 1830) à huit (en 1962). L’inverse de ce qu’ont fait les Américains avec les Indiens d’Amérique. (cf. le livre de Thierry Gobet : Allemagne. Les véritables enjeux, Éd. Erick Bonnier).

Macron dit tout et son contraire. Il devrait lire le livre d’Alexandre del Valle : Les vrais ennemis de l’Occident. Du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes. L’auteur commence par une phrase de Julien Freund : "Comme tous les pacifistes vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié."

"Nous avons affaire, comme avec le communisme, à un ennemi polymorphe tantôt étatique, tantôt non étatique, et que la menace qu’il représente n’est pas seulement incarnée par ces organisations terroristes." Cette menace totalitaire est aussi incarnée par des États « amis » aux moyens financiers gigantesques issus des hydrocarbures. Aucune condamnation de ces vrais ennemis par Macron, qui conçoivent le monde comme une conquête-islamisation.

Ces alliances avec les pôles de l’islamisme remontent à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec le pacte de Quincy, puis ont été déterminées par la politique énergétique et financière, puis par la stratégie pro-islamiste américaine destinée à endiguer l’ancienne URSS.

Les démocraties occidentales gagnées par l’utopie multiculturaliste sont les proies idéales. Le multiculturalisme n’est qu’un état pour passer d’une culture à une autre. Le philosophe autrichien Karl Popper avait, dans La Société ouverte et ses ennemis, annoncé que le pire risque de dissolution des sociétés pluralistes consisterait à tolérer sur leur sol l’intolérance au nom de la tolérance.

Refusant de tirer les enseignements des nombreux attentats commis au nom de l’islamisme, les démocraties continuent de désigner la Russie comme la menace majeure.

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Mylène Troszczynski
Député européen du groupe ENL

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