Macron-Finkielkraut même combat, vraiment ?

Une nouvelle variété de musulmans vient de faire son apparition sur le marché sémantique : le « converti à l’islam radical » (Le Figaro du 21/2/2019 à propos de l’agresseur d’Alain Finkielkraut). Pour rappel, la modalité a minima de conversion à l’islam consiste à réciter de vive voix qu’il n’y a qu’un Dieu, Allah, et que Muhammad est son prophète. De fait, nous ignorons si une « conversion à l’islam radical » se formule à l’identique ou si elle est complétée de clauses de nature psychiatrique…

Toujours est-il qu’Alain Finkielkraut croisa donc, il y a peu, la route d’un « converti à l’islam radical » déguisé en jaune : encore heureux que le philosophe ait, depuis longtemps, affiché publiquement certains désaccords avec la politique israélienne et qu’il se déclare, sauf erreur de ma part, plutôt favorable à la création d’un État palestinien. L’on n’ose imaginer, dans le cas contraire, la nature des termes employés à son encontre par le musulman en question, lequel, non content de lui prédire l’enfer, concéda au philosophe, en guise d’apéritif, le statut de sale sioniste doublé de celui de "grosse merde" n’ayant plus rien à faire dans ce pays puisque, selon lui, « elle est à nous, la France ». Ce qui n’échappa pas à la sagacité de l’habituel animateur de « Répliques » (France Culture), lequel passa par pertes et profits la partie fécale du message de paix et d’amour aboyé radicalement à son adresse par ce musulman pour n’en retenir et souligner que ce dernier et étrange postulat : « elle est à nous, la France ». Gageons, en fraternité avec le philosophe, que ce postulat ne soit - ni ne puisse jamais devenir - prémonitoire, ce qui n’empêche guère l'intellectuel d’enfoncer malicieusement le clou en affirmant, ailleurs encore, que le musulman en question semble accréditer ainsi cette thèse si douloureuse aux oreilles macronistes, celle du Grand Remplacement…

Et voilà que, dans la foulée, un cimetière juif se trouve profané à coups de svastikas : les années trente se rappellent ainsi fort opportunément au bon souvenir d’un Macron en précampagne européenne, fût-ce devant le CRIF… Un petit coup de main, au passage, d'une Marlène Schiappa convertie au macronisme radical et (donc) non avare de petitesse pour l’occasion, puisque esquissant, dans Valeurs actuelles, une « convergence idéologique entre l’extrême droite et les islamistes, entre la Manif pour tous et les terroristes »… Réponse d’Alain Finkielkraut, sur Europe 1, au micro de Sonia Mabrouk : « C’est ignoble, c’est ignoble ! » Nous apprenons, toutefois, qu’entre-temps, la demoiselle a présenté ses excuses aux victimes collatérales. L’occasion de se souvenir, également, de l’empressement de Macron, à la veille du second tour de la présidentielle, à se rendre au Mémorial de la Shoah : à l’époque, déjà, un Alain Finkielkraut fulminant et fou de rage n’avait pas manqué de souligner le caractère cynique d’une telle récupération électoraliste.

On sait très bien, aujourd'hui, que l'utilisation des svastikas à l’encontre des juifs n’est pas forcément l’apanage exclusif d’une certaine extrême droite comme certains, dans une sorte de réflexe de Pavlov bien commode, continuent de le dire. La gauche extrémiste pro-palestinienne et même des musulmans en colère ont déjà qualifié les juifs de nazis. Souvenons-nous, par exemple, qu’un Elie Wiesel fut lui-même qualifié, dans le contexte ou à la suite du sommet de Durban contre le racisme dans les années 2000, de « zio-nazi » par des sbires d’Ahmadinejad…

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Silvio Molenaar
Nouvelliste.

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