Du sommet Afrique-France de Montpellier, les observateurs loueront la constance de notre très cher président de la République dans ses œuvres de génuflexion. Emmanuel Macron a enchaîné les perles comme s'il y avait chez lui un besoin de satisfaire les attentes de son auditoire. C'est d'ailleurs devenu une spécialité : chaque fois qu'il doit défendre la France face à des Africains, il s'oublie. Ce n'est pas une absence de culture, encore moins un complexe, mais on a le sentiment qu'il y a, chez ce monsieur, un besoin maladif d'humilier la France en réécrivant l'Histoire.

J'ai choisi d'isoler trois perles au hasard des déblatérations montpelliéraines de notre Jupiter.

« Oui, la France a une responsabilité. Il faut la reconnaître. Il faut assumer de la porter. Car avec la question de la reconnaissance, il y a la politique de la promesse.»

« Notre diaspora est une chance pour ce qu'on a à faire en France et pour nous aider à réussir cette aventure avec l'Afrique. »

« On ne peut pas avoir une France qui construit son propre roman national si elle n'assume pas sa part d'africanité. »

Tout naturellement, je suis resté coi en entendant les saillies anti-France de la part de celui censé défendre l'Histoire et les valeurs qui font la France. Je vous devine en train de me traiter de scrogneugneu, j'assume cette tare, mais nom d'une pipe, quand Emmanuel Macron compte-t-il arrêter la courbette face aux Africains ?

Tout au long de notre Histoire, on peut lister un tas d'événements pour lesquels la France a une responsabilité, mais assumons le passé sans chercher à corriger quoi que ce soit.

La France d'aujourd'hui n'a pas à payer pour une situation, hier, qui n'était pas équivalente à notre réalité contemporaine.

En outre, vanter la binationalité lorsque l'on est le garant de la Constitution, le père de la nation, ça ne le fait pas.

On ne peut pas être africain et français, il y a un moment, chaque binational doit comprendre qu'on peut avoir plusieurs origines, et donc rejoindre le lot des anywhere, selon David Goodhart, mais on a une seule patrie, au sens somewhere, toujours selon l'écrivain, dans son livre Les deux clans.

La diaspora n'existe que par les origines et non dans l'appartenance à la nation, puisque dès lors que l'on fait le choix de la France, on se débarrasse des oripeaux qui peuvent nous lier à d'autres endroits.

Enfin, le Président ose affirmer que la France se doit d'assumer sa part d'africanité. Est-ce qu'il se rend compte de l'incongruité de sa citation ? C'est quoi, la définition de l'africanité, pour lui, et qu'est-ce que ce concept est censé apporter à la France ?

Dans son approche intellectuelle, Léopold Sédar Senghor, qui a pensé l'africanité, situe ce concept dans le bassin négro-africain, je ne vois donc pas comment des usages, des comportements, des réflexions en phase avec un modèle de société géographiquement localisé doivent être assumés par des Français.

Le roman national ne peut pas se définir selon une approche communautariste, il est global : on est français et nous devons d'abord assumer notre part de francité... point à la ligne !

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10 octobre 2021 à 16:43

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