Macron au Congo, ou les tribulations d’un Président en boîte de nuit

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On l’a dit et répété, Emmanuel Macron, c’est un peu Tintin, vu par le ministre Taillard de Vorms, alias Thierry Lhermitte, dans le film Quai d’Orsay. « Tintin, c’est le rythme… Le rythme "Tac tac tac tac tac". Une case en amène une autre (tac tac tac), quand vous arrivez au bord de la page (tac), on vous emmène à la case du dessous (tac)… jusqu’en bas de la page… Et la page se tourne ! Vous êtes pris par la musique ! Vous ne pouvez pas faire autrement. Et là… plaf ! Sur toute la page, vous voyez une fusée… Gigantesque. » Macron, c’est pareil, les culottes de golf en moins et Brigitte en plus. D'ailleurs, Taillard de Vorms ne serait pas déçu après la sortie de ce nouvel album présidentiel : Macron au Congo. Pour faire court, il nous aura tout fait. Ou presque.

D’abord, il s’est permis une déclaration pour le moins polémique, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, en présence du président congolais Félix Tshisekedi : « Vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté de votre pays. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur. » Sans aller sur le fond, comme l’a fait, lundi, Verlaine Djeni, on se dit que même aux « pires heures » de la Françafrique, au temps de Foccart et de ses réseaux, aucun responsable politique français n’aurait osé sortir une telle grossièreté, contraire à tous les usages diplomatiques. Il y a ce qui se dit dans le huis clos d’un bureau calfeutré et ce qu’on déclare sous les projecteurs.

Puis, après avoir frôlé l’incident diplomatique, Emmanuel Macron est allé se frotter à la foule en sortant en boîte de nuit à Kinshasa. Faut bien se détendre, vous me direz. « Il s’agirait de grandir », comme disait Hubert Bonisseur de La Bath dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions. Un président de la République française peut-il, comme ça, en voyage officiel à l’étranger, sortir en boîte, comme le ferait un commercial, après un séminaire d’entreprise ou la signature d’un contrat juteux, la veille avant de reprendre l’avion pour aller retrouver le bureau et le ciel gris de Paris ? Je pose la question.

Comme copain de « dégageante », Emmanuel Macron s’est donc adjoint les services du chanteur de rumba congolaise Fally Ipupa, par ailleurs ambassadeur national de l'UNICEF en République démocratique du Congo depuis 2021. Une proximité entre les deux hommes due peut-être au fait qu’ils sont nés tout juste à une semaine d’écart ? Cela ne doit pas suffire : voyez le député européen Reconquête Nicolas Bay, né le même jour de la même année qu’Emmanuel Macron. Les deux hommes, d'après nos renseignements, n’écument pas ensemble les boîtes de nuit de Bruxelles ! Le 28 février, Fally Ipupa était reçu à l’Élysée. « Un moment privilégié où nous avons pu échanger sur la situation dramatique qui sévit à l’est du Congo, ainsi que de la place de la musique congolaise auprès de la jeunesse », avait tweeté l’artiste. Autant dire que, depuis une semaine, les deux hommes ne se quittent plus. Jusqu'à cette soirée, bière Castel à la main. En tout cas, cette virée des grands ducs à la congolaise n’a pas manqué de faire réagir : en gros, un Président qui fait la teuf à l’étranger alors que la France n’est pas vraiment à la fête, ça fait désordre. Cela fait d’autant plus désordre qu’on peut se demander comment était assurée la sécurité du Président dans un pays qui n’est pas que calme et volupté. Ainsi, la semaine dernière, au lendemain de la visite d’Ipupa à Paris, l’une des résidences de l’artiste était vandalisée par un groupe armé.

Ce pauvre Ipupa n’y est pour rien, mais rappelons qu’en 2020, des « militants de la diaspora congolaise » avaient appelé à venir à Bercy pour s’opposer à la tenue d’un concert. Les choses avaient dégénéré au point qu’un incendie avait ravagé les abords de la gare de Lyon. « Pour quelle raison la gare de Lyon devrait-elle flamber en victime expiatoire du régime congolais ? », s'était demandé Gabrielle Cluzel. Tiens, au fait, pour faire la liaison entre ces deux événements congolais : avant d'aller donner des leçons de souveraineté en Afrique, Emmanuel Macron ferait peut-être bien d'abord de s'inquiéter de la sécurité dans son propre pays.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

46 commentaires

  1. C’est quand même effarant ce président qui, depuis quelques temps, et à chaque fois que se profilent des manifestations importantes dans son pays doit, comme par hasard le jour même, faire un voyage important à l’étranger. Choisit-il de s’éloigner pour se mettre à l’abri de peur qu’elles dégénèrent et que les manifestants aillent jusqu’à l’Élysée. Il se conduit comme un irresponsable. Il s’entoure de ministres plus nuls les un que les autres (on vient encore d’en avoir un exemple avec la dernière sortie de Dupont-Moretti) veut imposer des réformes dont les Français ne veulent pas, et se sauve dès que ça tourne mal…

  2. Je me demande toujours quelle enfance il a pu avoir pour être aussi imbu de lui-même.
    Lui a t’on passé tous ses caprices pour en faire un pseudo adulte si irresponsable qu’il ne se rend pas compte qu’il représente la France à l’étranger.
    La destruction de notre pays semble être son but en tout cas.
    Un psy devrait se pencher sur son cas

    • rien de tout ça c’est un grand malade, un psychopathe manipulateur pervers narcissique , voir la vidéo du psychiatre italien qui l’a bien analysé dès le début de son 1er mandat !

  3. Les Français ne sont pas fiers d’être représentés par ce pauvre type. Ce qui me choque ce sont les yeux vitreux de cet individu qui montrent qu’il n’est pas dans son état normal, et qui m’inquiète beaucoup. Quand on pense qu’il détient l’arme nucléaire il y a de quoi se poser des sérieuses questions. Pour moi la destitution de type est une priorité.

  4. J’ai retourné tous les documents que m’a laissé mon père, en plus d’une croix de Lorraine, je n’ai trouvé aucune imagee de De Gaulle s’éclatant en boite de nuit, un manque certain!

  5. Est ce qu’il y a un ou une pour sauver l’autre dans ce gouvernement ? A part la destruction, le mépris des autres, à faire des DETTES et des Taxes et parfois encore distribuer un chèque avec l’argent qu’ils n’ont plus, là ou il ne faut pas pour se donner bonne conscience.
    Depuis qu’ils ont arrêté l’émission des Guignols à la télé on est gâté, on les a sous les yeux du matin au soir dans les gouvernances de la République, que ce soit à l’Elysée ou dans les hémicycles on y retrouve les mêmes scènes malheureusement inachevées ce qui les rends ridicules, incompréhensibles et inutiles.
    C’est bien le dernier mot qui nest important inutiles et même dangereux même dans les multiples théâtres locaux. Hélas et c’est le problème de la dite démocratie Républicaine, une fois élus il n’y a aucun moyen légal de les destituer quoi qu’ils fassent, qu’ils détruisent et qu’ils endettent le pays.

  6. Le Président de la République provoque une révolte, la France est bloquée et ddans la rue. Pendant ce temps, Monsieur Macron est en déplacement fort opportunément à l’étranger. Et vient créer un malaise dans ce pays d’Afrique, accueillant le Chef d’État de la sixième puissance mondiale, à la limite de l’incident diplomatique. Puis il sort s’amuser en boîte de nuit, manifestement trop en visionnant les images. Un comportement de provocation, fuite, perte de contrôle.
    À propos de sa sécurité personnelle et du contexte. Le Président de la République est le Chef des Armées. La valise nucléaire doit suivre partout le Chef de l’État, seul à pouvoir donner l’ordre de tir à notre Force de dissuasion. Était-elle à proximité de Monsieur Macron, au moment de son exploit d’ivresse dans une discothèque congolaise? Une question à poser par les médias français et étrangers à l’Élysée…!

  7. Pendant que la France traverse une grave crise, monsieur va s’amuser en boîte de nuit ! Indigne d’un président ! Espèce de petit bonhomme !

  8. minable, indécent et honteux. A le voir transpirer il ne doit pas y avoir que la bière qui le fait mousser.

  9. Décidément, le costume de Président est bien trop grand pour celui qui a été réélu à ce poste l’an passé. Il est dit « qu’on a les représentants que l’on mérite » . Cela doit il nous contenter et devons nous continuer d’accepter que ce personnage disqualifie tous les jours un peu plus notre pays. Il appartient aux deux Chambres de mettre en oeuvre les dispositions nécessaires à une destitution de ce paltoquet.

  10. J’ai du mal à me représenter De Gaulle ou Pompidou en boîte de nuit lors de leurs voyages à l’étranger. La fonction de président de la République demande une dignité dans son comportement que n’ a pas Macron.

  11. Macron au Congo: la petite bourgeoisie, offensante, imbue d’elle-même, aculturelle, se croyant sincèrement investie du droit de décerner les Oscars de bonne gouvernance au monde entier. Mais aussi toute d’exemplarité dans sa vulgarité fêtarde, qui fait honte à ceux d’ici qui ont encore le sens du propre. Avec lui ce n’est pas la Françafrique, mais la France en Afrique qui est bien morte.

  12. J’ai du mal à me représenter De Gaulle ou Pompidou ne boîte de nuit lors de leurs voyages à l’étranger. La fonction de président de la République demande une dignité dans son comportement que n’ a pas Macron.

  13. Ah la chope de Castel… que de souvenirs !
    Bon, revenons en métropole en 2023, et c’est consternant : il arrive enore à me surprendre, mais pas dans le bon sens.

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