L’Union européenne en croisade contre le nucléaire : vers un massacre de la politique énergétique à la française
3 minutes de lecture
La nouvelle fut tranchante comme une pale d'éolienne en pleine vitesse. Hier soir, les résultats de deux enquêtes parlementaires diligentées par le Parlement européen ont exclu le nucléaire de la liste des énergies vertes de l’Union. Cette décision a fait crier de joie les écologistes promoteurs du renouvelable. Ainsi, Yannick Jadot s’est empressé de publier sur son compte Twitter : « Yes ! Les énergies renouvelables sont les seules énergies d’avenir pour le climat et pour la paix ! »
Victoire pour le climat : Les Commissions environnement et économie du Parlement européen rejettent l’inclusion du gaz et du nucléaire dans la #taxonomie européenne ! Yes !
Les énergies renouvelables sont les seules énergies d’avenir pour le climat et pour la paix !— Yannick Jadot (@yjadot) June 14, 2022
Qu'elle semble loin, l’époque où le monde entier lorgnait sur la France et son gigantesque parc nucléaire. Une énergie décarbonée, efficace et à bas prix, qui ravissait et rendait fiers tous les Français. Un soir de printemps 1974, Pierre Messmer, alors Premier ministre sous Pompidou, présentait à la nation un grand plan énergétique qui sortirait le pays de sa dépendance aux énergies fossiles importées du Moyen-Orient. C'était un pas de géant vers l’indépendance énergétique. Le « plan Messmer » était aussi une révolution écologique avant-gardiste, expression du génie français dans la recherche scientifique. Cinquante ans plus tard, la France continue d’être l’un des pays qui émet le moins de gaz carbonique au monde. Et alors que l’on bassine chaque jour les Français avec l’injonction du « réduisez votre empreinte carbone », nos dirigeants semblent avoir oublié qu’il fut un temps où la France dominait le monde par sa production d’énergie.
Les grandes décisions stratégiques se prenaient alors à Matignon et à l’Élysée. Aujourd’hui, c’est à Bruxelles que tout se joue. Chasse gardée des lobbyistes du renouvelable, l’Union européenne s’affirme désormais comme la némésis du secteur nucléaire hexagonal. Et pour cause, les « commissions environnement et économie » du Parlement européen, largement encouragées par des organisations lobbyistes du renouvelable comme ClientEarth ou l’allemande Agora, sont appuyées par des pays farouchement opposés au nucléaire, comme le Luxembourg ou l’Allemagne.
Pour Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et lanceur d’alerte sur l’avenir du secteur nucléaire français, cette nouvelle cache une réalité inconnue des Français. Il s’agit d’une « véritable déclaration de guerre de l’Allemagne au nucléaire français, explique-t-il à Boulevard Voltaire, […] aux conséquences terribles si la France ne réagit pas rapidement. »
Avec un mix énergétique faisant la part belle au charbon et aux renouvelables, l’Allemagne a décidé, sous l'impulsion de Merkel, de s’affranchir du nucléaire. Le parti écologiste actuellement au pouvoir cherche à continuer cette politique et a ouvert la voie à de larges importations de gaz. Couverte d’éoliennes et de panneaux solaires, l’Allemagne désire exporter son modèle aux autres pays européens, France comprise. Fabien Bouglé rappelle à cet égard qu’il est « suicidaire » pour la France d’adopter une telle politique énergétique alors même que notre approvisionnement électrique provient à 40 % de notre parc nucléaire, permettant aux Français de s’offrir une électricité relativement bon marché quand les Allemands payent l’électricité au tarif le plus cher d’Europe.
En juillet, le Parlement européen votera définitivement l’exclusion ou non du nucléaire de la liste des énergies vertes admises par l’Union européenne. Prise d’assaut par les associations écologistes, le tout-puissant lobby du renouvelable et le gouvernement allemand, la France devra monter au créneau si elle veut maintenir un parc nucléaire puissant, apte à alimenter les Français en électricité et, pourquoi pas, comme ce fut jadis le cas, exporter de l’énergie vers ses voisins.
77 commentaires
En Allemagne, ce ne sont pas les Moulinettes-a-Vent, ni les Miroirs-aux-Alouettes-Solaires qui remplacent les 23% de nucléaire, mais bien le bon vieux lignite de la défunte RDA. Et maintenant, c’est à l’Ouest, en Rhénanie entre Düsseldorf et Aix-la-Chapelle que l’on sacrifie la forêt d’Hambach, vieille de 12000 ans, et ou Charlemagne aimait chasser. Pour installer des mines a ciel-ouvert ou de gigantesques haveuses avalent des villages, avec église et cimetière !
Il y a deux propositions incompatibles : ne recourir qu’au renouvelable et rendre obligatoire la voiture électrique.
Soumission aux musulmans et autres, aux Allemands et aux USA. nous n’existons plus en temps que peuple.Le dernier sursaut a ete 14-18 par nos grand peres.
Robinson
Quelle misère ! Voilà ce qui arrive quand on est gouverné par des illusionnistes. il est bien dommage que ce soit des « lettrés » qui décident de sujets scientifiques . Rien n’est étudié sérieusement , tant dans « l’Europe » qu’en France . On n’écoute pas les techniciens compétents , il suffit de suivre la meute des ONG , de se faire grassement payer par les lobbys influents et de voter des absurdités . Après moi le Déluge disait-on autrefois .
J’espère toujours un sursaut ?
Et cela au moment où les progrès par nos ingénieurs ont été énormes, permettant des Centrales Nucléaires de nouvelle génération, de taille régionale, sans risque d’explosion cataclysmique, sur le principe du Soleil, et avec des déchets minimes faciles à gérer.
La véritable écologie serait de retourner à l' »âge de pierre » ! Si les Ecolos Politiques se disent « progressistes » c’est un « fake new »….et pendant ce temps en Allemagne 40 % d’énergie par la lignite (charbon à ciel ouvert) et gaz…
Bien sûr que les ECOLOS nous font beaucoup de mal, on devrait leur supprimer l’électricité qui est la plus propre chez nous. On devrait aussi refuser de payer des taxes sur l’électricité à la communauté Européenne et on devrait poursuivre et condamner le couple HOLLANDE-MACRON qui nous ont fait perdre dix ans même si Macron s’est ravisé fin 2021.
Sans doute vrai quand on saura « stocker » l’électricité… pas pour demain…
Alors que nous avons, sous nos pieds, une Géothermie éternelle et des « éoliennes » sous marines, qui ne demandent qu’à tourner au gré des Océans, éternelles aussi…
L’Avenir est LA ! ‘
L’Eternité n’est pas le propre de l’Homme. Heureusement ! Sa bêtise le condamne !
Encore une décision qui va à l’encontre de nos intérêts. La France ne fabrique pas d’éoliennes , elle viennent principalement de l’Allemagne. Donc ,nous allons encore être les valets de nos voisins. Macron a déjà fermé Fessenheim pour leur faire plaisir. pourtant seul le nucléaire sera à même de fournir la quantité d’électricité nécessaire. Pas de vent, comment on rechargera les voitures électriques. si on va vers l’hydrogène , il faudra beaucoup d’énergie pour en fabriquer. Stop à ces écolos
» Chasse gardée des lobbyistes du renouvelable, l’Union européenne » Allez, osez le dire : chasse gardée des écolos allemands, financés par Soros, sous les ordres de Washington. On y verra plus clair.
Et si Jupiter nous avait vanté le nucléaire pendant son embryon de campagne électorale sachant déjà que l’EU allait nous jeter sur ce sujet, il a donc une belle et rituelle excuse : « c’est pas moi, c’est l’autre »…