Il s’appelait Kevin Cormillot et il avait 23 ans. Militant dijonnais du Rassemblement national, il est décédé cette semaine d’un cancer. La plupart des cadres du Rassemblement national ont immédiatement fait part de leur tristesse et exprimé leurs condoléances à la famille du jeune homme. « Il était un militant engagé, un patriote sincère et d’une gentillesse sans égale. Aujourd’hui, Kevin Cormillot nous a quittés. Mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches », a notamment tweeté Marine Le Pen.


Mais tout le monde ne partage pas ce deuil. Dans un tweet publié tard dans la soirée, un internaute nommé Allan Brunon a réagi : « Il retrouvera en enfer ses idoles. Les Léon Gautier, les Pierre Bousquet et les autres Waffen-SS, fondateurs du RN. »

Un message violent partagé plusieurs centaines de fois qui n’a pas manqué d’outrer les camarades du jeune militant défunt. D’autant qu’Allan Brunon n’est pas n'importe qui. Ancien candidat pour la NUPES aux élections législatives dans la 10e circonscription de l’Isère (parti de gauche), il avait été éliminé au premier tour par les candidates de la majorité et du RN. D’ailleurs, la candidate du RN qui l’avait battu aux élections législatives, Nathalie Germain, a réagi sous le tweet coupable : « Vous êtes une honte, aucun respect, vous devriez être exclu de votre parti ! Je vous attends sur la 10e circonscription de l'Isère pour la dissolution », s’exclame celle qui avait perdu au second tour face à la candidate de la majorité soutenue par la NUPES. Depuis la rentrée parlementaire, Allan Brunon est le collaborateur du député Gabriel Amard (LFI), accessoirement gendre de Jean-Luc Mélenchon.


Ironiquement, le jeune homme qui se présente comme « militant des droits humains » avait fait partie de ces voix ayant largement condamné, parfois avec violence, les propos politiques du député Grégoire de Fournas présentés comme racistes. À la manifestation de la NUPES devant l’Assemblée nationale en soutien au député Carlos Bilongo, il s’en était pris physiquement à notre reporter Jordan Florentin afin de nous exclure de ladite manifestation. Contacté par nos confrères du Dauphiné, ce mercredi matin, Allan Brunon s’est expliqué sur ce tweet, supprimé depuis : « C’est un tweet qui répond à l’actualité récente, de ce que subissent les militants de gauche depuis qu’un député du RN s’est permis une sortie hasardeuse demandant à l’un de nos collègues de retourner dans son pays. Je ne visais pas la mémoire de cet homme décédé, mais l’esprit du RN, parti fondé sur les prémices du nazisme. […] Elle [le RN] se dit choquée et heurtée par mon tweet mais passe son temps à dire qu’on peut renvoyer en mer un bateau avec 240 personnes à l’intérieur. »

De toute évidence, les réactions politiques outrées n’ont pas dépassé la sphère du RN, excepté du coté de Reconquête via le président de Génération Z, Stanislas Rigault : « Peut-être une réaction à la NUPES ? Peut-être une larme de Corbière ? Ou même traitement que pour Quattenens ? » fait mine de s’interroger le jeune politique.

Nous avons interrogé Jordan Bardella en marge de la conférence de presse qu’il tenait au siège du Rassemblement national dont il a été élu président, ce week-end : « Au-delà de ce tweet dégueulasse, on constate l’indignation à géométrie variable de la NUPES et des médias. À moins que vous n’ayez vu un bandeau sur BFM TV ? » fait mine de s’interroger le successeur de Marine Le Pen. En effet, hormis la presse locale s’empressant de recueillir les justifications piteuses d’Allan Brunon, on est frappé par le silence de l’opinion, dans la NUPES et ailleurs. En outre, et au-delà de la petitesse de cette attaque, le tweet d'Allan Brunon est assez révélateur du positionnement de la NUPES sur l'électorat du RN. Rien, dans le parcours politique de Kevin Cormillot et des jeunes militants RN rencontrés, ne démontre une quelconque fascination pour l'extrême droite et, plus largement, pour la fondation historique du Front national. Ce qui semble gêner la NUPES, au fond, c'est que la jeune génération est mariniste plutôt que lepéniste, sociale plutôt que nationale.

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09 novembre 2022 à 14:15

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48 commentaires

  1. Si la citation est exacte : »… un député du RN s’est permis une sortie hasardeuse demandant à l’un de nos collègues de retourner dans son pays.  » Ce militant NUPES nous indique que son député est citoyen d’un autre pays., donc pas français. Son incitation à la haine est-elle respectable ?

  2. Les propos sur Kévin, ce jeune militant de 23 ans, décédé d’un cancer, sont ignobles. Je pense à sa famille et ses proches. Comment peut-on écrire de telles méchancetés. Qu’il repose en paix et sincères condoléances à sa famille. Perdre un enfant de cet âge est quelque chose qu’on ne souhaite à personne ni à ses ennemis !

  3. Combien de temps allons encore accepter ces comportements? Cette haine va se retourner contre nous, Français. Nous allons passer pour un peuple de sauvages alors que nous sommes déjà la risée du monde entier avec ce clown à la tête de la France.

  4. Manoeuvre évidente et vieille comme le monde, signature du stalinisme : accuser l’autre de ses propres turpitudes pour n’avoir pas à en répondre, tout en éliminant un ennemi. Rappelons l’historique de l’extrême gauche mélanchonienne : branche stérile du socialisme, tendance anarchiste et trotskiste, principal soutien d’Hitler jusqu’au 22 juin 1941.

  5. Toutes mes condoléances pour ses proches et sa famille et que dire de plus rien…. le reste n’est que stupidité, bêtise, mensonge…..

  6. qui s’assemble se ressemble. Ce triste individu n’est que le ….. » » » gendre «  » » de Mélanchon, c’est dire que la haine est leur ADN ! ……… N’attendez pas une réaction de son beau père, de Corbières, de Quatteners, la Obono etc ……. ils jouissent du malheur des autres.

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