[L’œil américain] Assaut du Capitole : Trump menacé de poursuites pénales

Trump

Bien entendu, comme les médias nous le répètent à longueur de journée, il ne faut pas croire aux théories complotistes. Qui imaginerait, en effet, que nos chers politiques, dont l’Histoire a sans cesse démontré la vertu et la probité sans failles, pourraient recourir à de basses manœuvres pour éliminer leurs adversaires ? Absurde.

La vie politique américaine en est un exemple édifiant. Avec une exception notable : Donald Trump. À croire ses opposants et les médias, ce trublion populiste ne cesse de mettre en danger la démocratie et ses valeurs. Par chance, il s’est toujours trouvé de zélés serviteurs de la vérité et de la justice pour faire barrage à ses sombres desseins. Le premier et le plus scandaleux étant son fricotage poutinien, en 2016, pour venir à bout de Hillary Clinton, son adversaire de l’époque à la présidentielle.

Le candidat républicain n’avait alors pas hésité à vendre son âme au diable russe mais, heureusement, le complot avait été dévoilé grâce à un rapport de 35 pages opportunément publié quelques jours avant l’investiture de Trump. Des « révélations » sur ses liens avec le Kremlin mais aussi des détails croustillants comprenant l’évocation d’une « sextape ». Afin d’exercer des pressions sur lui, les services secrets russes n’avaient pas hésité, d’après le dossier, à filmer clandestinement, en 2013, les parties de jambes en l’air du milliardaire avec des prostituées dans une chambre d’hôtel de Moscou. La bonne vieille technique du kompromat (« dossier compromettant »). Pas de doute, Trump n’était qu’une marionnette manipulée par Poutine.

Après plusieurs années d’enquête, le procureur spécial Robert Mueller était malheureusement arrivé à la conclusion inverse : rien ne permettait d’établir que des membres de la campagne de Trump avaient conspiré ou s’étaient coordonnés avec le gouvernement russe. Comme l’avait reconnu CNN en 2021, le dossier bidon à l’origine de ces « révélations » avait été fabriqué par un ancien agent du MI6 anglais, Christopher Steele, à l’instigation de membres du Parti démocrate. Ce « Russiagate » n’allait pas pour autant empêcher les médias, qui avaient copieusement truffé leurs colonnes de « fake news », de continuer par la suite à entretenir le soupçon et la légende noire de Trump.

Et il faut dire qu’ils ne manquent pas de matière car, depuis cette époque, Trump a bien du mal à quitter la rubrique des « affaires ». Parmi les dernières enquêtes en date, un « raid » du FBI dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, à la recherche de dossiers classifiés illégalement conservés, une autre sur ses déclarations de revenus ou encore la demande d’une enquête concernant sa gestion de la pandémie de coronavirus. Mais c’est surtout la dernière élection présidentielle de 2020, avec la controverse sur d’éventuelles fraudes lors du vote par correspondance et surtout l’assaut du Capitole par une foule en colère, qui a replacé Trump au centre de la vie judiciaire américaine.

La presse française s’en fait régulièrement l’écho afin d’entretenir la thèse (complotiste ?) de la menace fasciste persistante d’un bord à l’autre de l’Atlantique. Évoquant le travail de la commission chargée d’enquêter sur l’assaut du Capitole mise en place en janvier 2021, le journal Le Monde affirmait, récemment, que les « menaces les plus graves pour la démocratie américaine » provenaient d’une « d’une extrême droite suprémaciste dont Donald Trump [avait] banalisé les ressorts rhétoriques ». Les « milices » qui avaient assailli le Capitole en étaient la preuve.

Or, si les opposants de Trump ont perdu une première manche avec le Russiagate, ils semblent, cette fois-ci, en passe de remporter la deuxième grâce aux conclusions de la commission qui, après dix-huit mois d'enquête, vient de recommander au ministère de la Justice américain d'engager des poursuites pénales contre lui. Car pour la commission, pas de doute, « la cause centrale du 6 janvier était un homme, l'ancien président Donald Trump ».

La vice-présidente de la commission, Liz Cheney, considérée comme une républicaine anti-Trump, ajoute ce commentaire : « Aucun homme qui se comporterait de cette façon à ce moment-là ne pourra plus jamais occuper un poste d'autorité dans notre pays. » « Il est inapte à toute fonction », complétait-elle.

De là à imaginer qu’il s’agissait du véritable objectif de cette enquête et à en déduire que les opposants à Trump sont prêts à tout pour l’empêcher de se présenter en 2024, il faudrait vraiment être complotiste !

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Ne nous en faisons pas sur l’attaque de la RINO Liz Cheney.
    Il est trop tard. La chambre des représentants va basculer en début 2023. Et les vrais Républicains vont devoir éliminer tous ceux qui se sont regroupés dans cette affaire dite du J6 (6 janvier).
    Nous n’avons plus que quelques jour à les voir s’exciter, mais le pudding va tomber.

  2. Ils feraient mieux de poursuivre la momie que d’emme… Monsieur Trump. Monsieur Trump est le seul président qui n’a pas cautionné de guerre. Un prix Nobel de la paix ne serait pas du luxe pour cette personne.

  3. Trump aurait du pratiquer la chasse aux sorcières quand il était au pouvoir. Tous les grands dirigeants se sont toujours débarassés de leur opposition interne au début de leur règne. Trump se fait embêter par ceux qu’il a eu la bonté de laisser en place (Musk a eu moins d’états d’âme avec les hiérarques de Twitter.

  4. Excellent article ! Et excellents commentaires !
    Pourquoi ? Parce que l’ensemble articles + commentaires révèle l’existence sur Boulevard Voltaire d’une dichotomie que nous ne nous attendions pas à y trouver.
    D’une part une analyse rationnelle, et donc recevable, de la performance Trump réelle pendant ses quatre années de présidence U.S. Cette analyse correspond à la pensée de l’ « U.S. Republican Parti » et en partie à celle des restes de la droite nationale française conventionnelle (mais surtout pas à celle des restes des « L.R. » Français !)
    D’autre part une analyse de la performance Trump vue à travers la lorgnette « U.S. Democrat’s », du genre plutôt musclé que nous retrouvons en général dans les restes de la France chez nos turbulents de la « NUPES » et autres forcenés mondialistes expulsés maintenant des antichambres de la rue Solferino. Il est clair que l’on ne s’attendait pas à retrouver ces derniers dans les colonnes de B.V. !
    Conclusions :
    1) Intéressant et bravo pour cet exercice de Frédéric Lassez !
    2) Rappelons-nous que quelles que soient nos désaccords, même justifiés, avec les U.S.A., personnes, et je dis bien « personne », n’a intérêt à les voir sombrer dans une chienlit analogue à la nôtre, ceci pour deux raisons simples; la première est que les prétendants à leur succession ne sont pas plus rassurants que les faucons pour les mulots, la seconde étant qu’en dernière analyse, la source profonde de leurs maux est désormais strictement la même que la nôtre, même si eux sont du côté du manche et nous non.
    Conclusions auxquelles je me permettrai d’ajouter un conseil : Lorsqu’une nation telle que la nôtre se met, en l’espace de deux générations, dans une situation telle que la nôtre, tous domaines confondus, la prudence dans les condamnations qu’elle peut se permettre à l’égard d’ autres nations, quelles qu’elles soient, devient une obligation.

  5. Peut-être faut-il ajouter que dès le début des « affaires » (publication de sa feuille d’impôt, résultat des élections, assaut du capitole, documents d’état détenus à Mar-a-Lago), Trump a régulièrement fait appel auprès de la Cour Suprême. Cour Suprême à majorité républicaine (6 contre 3), dont 3 juges ont été nommés par lui. Y compris la dernière en date, juste à la fin de son mandat, Amy Coney-Barret.
    Et vous savez quoi ? Tous ses recours ont été rejetés. Donc continuer à prétendre que c’est un honnête homme et un gentil garçon injustement poursuivi, c’est du délire.

  6. « déduire que les opposants à Trump sont prêts à tout pour l’empêcher de se présenter en 2024, « , bien sûr ! Ce n’est pas gros comme une ficelle mais comme un câble !!! Prétendre Trump « inapte à toute fonction » quand on voit l’homme qui a été mis en place à la tête de ce pays par les BLM, cet homme malade, complètement téléguidé et lui, réellement « inapte à toute fonction », qui pourrait croire à cette farce ? Comment ce complot pourrait réussir ? Le monde marche sur la tête !

  7. Je ne me mêle pas de ce Pays qui dit bien America first traduction. L’Amérique d’abord. J’y suis allé, il y a une quinzaine d’années. Quand on visite le grand Ouest, c’est déplorable, voir des gens hommes et femmes alignées comme des sardines sur un trottoir pendant des centaines de mètres noirs et blancs confondus. C’est cela la grande Amérique.
    Rebondir? Mais tout le monde n’est pas armé pour affronter les retournements de situation. Le rêve américain ,c’est cinématographique, et non réel. Ils veulent imposer au monde leur soi disante liberté. Ils sont prêt pour que l’Europe s’entretue et les industriels Américains s’enrichissent sur nôtre guerre, qui est en réalité pas la nôtre. 14 39 les guerres d’indépendance ne vous ont-ils pas suffit, et peut-être une guerre chez nous qui ne dit pas son nom, tout comme la guerre mais dénommée les événements d’ALGÉRIE.

    • Bonjour Costes et grand merci d’avoir soulevé le voile de l’influence de certains gouvernements américains dans la guerre d’Algérie !
      Les gouvernements en question étaient d’ailleurs conseillés (comme d’habitude) par des gens supérieurement intelligents !
      La preuve : ils ont abouti à l’installation du F.L.N., alors sous influence communiste, à Alger !!!
      Ce qui ne semble avoir dérangé personne.

  8. Il est certain que cette invasion du Capitole , aussi pacifique soit-elle apparue, n’est pas la meilleure idée de Trump . Trump restera pourtant le seul à n’avoir pas conduit de guerre durant son mandat ( Nobel de Paix inclus) tout en tenant à distance les dangereux troublions internationaux de la planète . Quand on a vu la débâcle de Biden à Kaboul . . . .

  9. Menace de poursuites pénales contre Trump mais menace de destitution contre Biden et de poursuites pénales contre son délinquant ou criminel de fils ! Mais Trump a inauguré une voie politique , économique et sociale (emploi) qui durera après lui. Le 03/01/23 Mac Carthy préside une Chambre républicaine et probable que DeSantis (impeccable) sera le candidat républicain pour la présidentielle de 2024. Au lieu de dénigrer sans cesse les USA espérons que la droite y triomphe car ce sera bénéfique pour nous : fin du wokisme, limitation du multilatéralisme et de de l’OMC, contention de la Chine, paix en Ukraine.

  10. L’assaut du Capitole fut un scandale antidémocratique qui justifie l’éviction de Trump pour la prochaine élection présidentielle américaine qu’il pollue par sa présence et des déclarations souvent intempestives.
    Il existe un candidat autrement plus crédible pour combattre les maux qui menacent gravement les Etats-Unis et plus largement l’Occident donc la France, comme le wokisme: c’est Ron DeSantis.
    Que l’on cesse de défendre un histrion quand un homme sérieux peut le remplacer avantageusement.

    • On fait un coup d’état avec des hampes de drapeau et du « spray » au poivre ? Vous en êtes bien sûr ? Pour ma part, j’ai, quand même, plus que des doutes.
      Ensuite, De Santis. Comme gouverneur, il semble très bien, et pour le moment, rien ne dit ou démontre qu’il ne le soit pas. Mais aux USA, un état est une chose, le pays en est une autre. De Santis n’a pas l’indépendance d’un Trump. Et comme lui, il aurait, comme candidat, 3 ennemis, pas des adversaires, farouches : Les démocrates, les médias, et, peut-être surtout, le marais, le « swamp », l’état profond. N’ayez aucune illusion. Si De Santis se présente au primaires et qu’il y bat Trump, dès ce moment, il deviendra un homme à abattre, comme Trump l’a été à patir de 2016. Le FBI, les Rino’s et toute la malfaisance gauchiste US aura vite fait de transformer ce « jeune homme bien propre sur lui » en « bête immonde ». D’ailleurs, ça a déjà commené, hé oui. La gauche l’attaque avec la remise en question de son service à Guantanamo. « Il a des secrets et il a participé à de la torture, bla, bla ».
      De Santis autrement plus crédible, avez-vous écrit. C’est mal connaître la gauche US et ses sicaires.

    • Merci pour cette suggestion. En effet, il me semble que Trump a un rapport à la vérité au moins aussi problématique que celui de ses détracteurs.

  11. Heureusement, pas de ça chez nous ! Hein, Fillon ! Dans notre belle république rien que des magistrats irréprochables et pas combinards pour des basses histoires de promotions.
    On a bien de la chance,

  12. Les démocrates américains ne le sont pas. Ils sont plutôt Démoncrates.
    Nous savons que l’affaire du Capitole est monté de toutes pièces .

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