Livre : Pourquoi les catholiques ne revoteront pas pour Macron, de Loïc Simonet

POURQUOI

« Non possumus ». Voici le titre de la conclusion de l’ouvrage de Loïc Simonet, en référence aux paroles des premiers chrétiens (« nous ne pouvons pas ») qui refusaient de renier le Christ en marchant vers la croix. L’auteur explique : « Sans exagérer dans la grandiloquence, il me semble que tout devrait faire entrer ce qui reste de chrétien en France en dissidence intellectuelle vis-à-vis du macronisme, qui constitue un système de valeurs que nous ne pouvons raisonnablement cautionner. »

Ce « système de valeurs », Loïc Simonet l’explique avec beaucoup de profondeur tout au long du livre. Tout en étayant son argumentation par des exemples très précis d’événements ou d’actes effectués par des « Marcheurs », il puise dans des registres variés : philosophie, droit, histoire, enseignement de l’Église.

Il pointe du doigt l’« entourloupe » du discours des Bernardins de 2018 devant la Conférence des évêques de France (CEF) pendant lequel Emmanuel Macron a loué la « beauté de l’action associative et de l’engagement des catholiques », ce qui constitue « une tentative de réduire l’Église à son action horizontale et de supprimer sa dimension verticale, vieux rêve de ses adversaires ». Ce discours était une manière de se mettre les catholiques dans la poche, avant de les mépriser à bien des reprises, dont les plus flagrantes furent la non-réouverture des lieux de culte à la fin du premier confinement en mai 2020, montrant à quel point les considérations spirituelles sont parfaitement étrangères à la Macronie (Olivier Véran a indiqué combien il lui semblait superflu de « passer une demi-heure sur les cultes »)…

L’auteur dénonce également la mise à mal du « bien commun », qu’il définit en reprenant les termes de l’encyclique Gaudium et spes : « Cet ensemble de conditions sociales qui permet, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée. » Ce bien commun, tel que saint Thomas l’avait théorisé, se voit inversé, avec Emmanuel Macron : « Le bien de chacun n’est plus ordonné au bien commun, mais le bien commun est désormais asservi aux exigences particulières et antagonistes de chacun. » C’est ainsi que l’on assiste, selon l’auteur, à un délitement de la société où coexistent des groupes d’individus qui partagent de moins en moins de « commun » et qui s’affrontent dans un « ensauvagement » grandissant. Certes, ces problèmes n’ont pas commencé avec Emmanuel Macron, mais il a fait bien peu pour tenter de les pallier.

La raison la plus importante du non possumus se situe dans la « démolition de l’humanisme » opérée depuis cinq ans : « Au-delà des discours, des postures et des effets d’annonce, c’est donc sur la qualité de son respect de l’homme qu’il va nous falloir jauger […] le bilan du Président sortant. » L’auteur rappelle la Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, publiée le 24 novembre 2002 par le cardinal Joseph Ratzinger, qui forge le concept de « principes non négociables », qui sont ceux qui n’acceptent « ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis ». Voilà ce que Ratzinger dit précisément : « La conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui. » Autrement dit, tout ce qui concerne les enjeux bioéthiques (les questions d’avortement, de PMA, de GPA et d’euthanasie) entre dans ces « principes non négociables ». Car comme le dit Loïc Simonet : « Il est un domaine dans lequel aucun accommodement ne paraît possible et qui relève d’une loi absolue et sans exception, c’est le respect de la vie de la conception jusqu’à la mort, puisque c’est du droit à la vie que relèvent tous les autres droits, et de sa négation la disparition de tous les autres. »

Matthieu Chevallier
Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

74 commentaires

  1. Le vote des catholiques …
    C’est compter sans le clergé qui n’a toujours pas ouvert les yeux depuis 1968.
    Ils confondent la charité chrétienne avec le marxisme.
    Le clergé n’a rien dit, ou d’audible, sur la PMA, la GPA et l’avortement.
    Heureusement, il y en a quelques uns qui ont évolué et qui voient la vraie vie et la conquête des musulmans et de l’islam sur la fille ainée de l’Église.

  2. J’éspere bien que les catholiques dignes de ce nom, ont compris le message!! et ne revoteront pas pour cet imposteur, sans foi et ni morale.

  3. QUI que vous soyez, catholiques ou non, peu importe, nous sommes tous sur le même bateau et il risque sérieusement de couler. Pour éviter l’irréparable, NE PAS S’ABSTENIR mais aller VOTER sinon ça fera le jeu de MACRON et il sera réélu pour achever son oeuvre destructrice de notre Nation. Choisissez et votez pour celui qui AIME et VEUT SAUVER la FRANCE et non pour celui qui aime le POUVOIR, son Compte en Banque et les mélanges ethniques 100 % incompatibles avec notre CIVILISATION.

  4. Pourquoi le Pape François s’est-il laissé amadouer par cet ensorceleur professionnel ? N’y a-t-il personne pour lui proposer un verbatim de ses propos contradictoires menant irrémédiablement à un « non possumus » ? Ou bien sait-il et il s’assoit dessus ?

  5. Je suis catholique mais je ne me réfère jamais au pape ou aux évêques dans mes choix politiques,il me semble connaître suffisamment la doctrine catholique pour faire un choix compatible avec ma foi.
    En 81 j’ai voté Mitterrand parce que les aumôniers de la JOC nous y encourageaient fortement,j’ai à présent 62 ans ,je suis majeur et vacciné!

  6. Il n’y a pas que les « catholiques » qui ne revoteront pas Macron ; je suis persuadé que la majorité qui AVAIENT « veautés » pour lui ne sont pas prêt de réitérer cette grossière erreur …..Albert Einstein a dit :  » On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés  » ……  » Quelle époque terrible que celle ou des idiots dirigent des aveugles » ( William Shakespeare )

  7. Il est bien possible qu’aucun CATHOLIQUE ne vote de nouveau pour un chef d’Etat qui a prouvé sa grande incompétence durant 5 ans, ce qui veut dire clairement que très très peu de Français sains de corps et d’esprit voteront pour lui cette fois-ci. Le peuple a compris, il ne votera que pour celui qui SAUVERA notre CIVILISATION de cette emprise étrangère aux moeurs archaïques et destructrices avec qui Macron est en osmose.

  8. C’est bien vrai !
    Je suis catho et je vais voter pour MLP celle qui protégea le peuple !!

  9. ils en tiennent une couche! remarquez ils votaient Chirac car sa dame allait à l’église mais il refusait d’inscrire les racines chrétiennes de la France dans les textes.

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