L’humoriste Norman rattrapé par les ligues de vertu féministes et antiracistes ?
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Pas la peine d’être astrologue pour prédire que l’année 2021 devrait être globalement aussi inepte que la précédente : la constellation du Crétin paraît s’aligner sur l’étoile du Nigaud et tout le monde devrait l’avoir dans la Lune ; bref, les andouilles n’ont pas fini de tourner sur orbite. Comme d’habitude, en quelque sorte, tel que le chantait si bien Claude François, affublé de Claudettes suscitant déjà l’indignation des suffragettes.
Comme d’habitude ? Oui, l’humoriste Norman venant de se faire poisser par ces ligues de vertu qui ne sont pas exactement brigades du rire. Au fait, qui est ce Norman, Norman Thavaud pour l’état civil ? Un pionnier de l’humour sur YouTube. L’idole des 7 à 17 ans. Le gars pas méchant, donc. Qui n’a pas inventé le bidon de deux litres, mais qui ne se prend pas, non plus, pour la moitié d’une boîte d’allumettes. Une sorte de faiseur d’opinion new look, même s’il y a, on va le voir, opinion et opinion.
Lieu du crime ? Un théâtre où il donne son one-man-show, « Le spectacle de la maturité » ; un rôle de composition, sans doute. L’arme du crime ? Ces trois phrases : « La dernière connerie qu’ils ont trouvée pour lutter contre le racisme, c’est dans le prochain James Bond. L’agent 007 sera incarné par une femme renoi. […] “My name is Bond, Fatoumata Bond.” Non, ça ne va pas du tout, je suis pas d’accord. OK ? » Dans la salle, même sous les masques et sur un siège sur deux, ça rigole, quoique le trait d’esprit ne soit pas tout à fait rigolo. Et la flèche pas tout à fait précise, non plus, puisque dans Mourir peut attendre – le film attend, d’ailleurs, toujours de sortir en salles –, l’actrice Lashana Lynch ne remplace l’amateur de voitures et de pépés bien carrossées qu’en intérim, ce dernier connaissant un petit coup de mou passager en milieu de film.
Et là, comme d’habitude, c’est une autorité morale du show-biz qui joue la vigie sur les réseaux asociaux : la chanteuse Yseult. Pas tout à fait le genre à être la nénette à Tristan, cette ancienne de « Nouvelle Star » qui semble, de visu, venir plus du nord de Ouagadougou que du sud d’Angers, mais qui tweete, manifestement victime expiatoire du « privilège blanc » : « Commentaire raciste, misogyne en toute impunité, normal. » En toute « impunité », voilà qui demeure à démontrer, sachant que le site décolonisonsous fait, à son tour, la leçon au gandin, lui reprochant de s’abriter derrière ses « potes rebeus et renois, comme pour signifier un implicite “j’ai un ami” [caution non-blanche] qui validerait la pertinence et la légitimité de ses propos ».
Voilà qui paraît relever d’un procès bien kafkaïen. Car, une fois encore, et comme d’habitude une fois de plus, l’imprudent Norman fait amende honorable tout en implorant, à genoux, la grâce de ce très vétilleux jury, connu pour noter un peu vache : « Le contenu du spectacle ne laisse planer aucun doute sur le fond de ma pensée et sur la sincérité de mon engagement antiraciste. » Cela suffira-t-il à blanchir le prévenu, si l’on peut dire en la circonstance ? Rien n’est moins sûr, la procédure relevant autant du kafkaïen que du registre évangélisto-léniniste à la sauce albano-maoïste.
En effet, faudra-t-il encore prouver que son « spectacle » avait du « contenu », démontrer que sa « pensée » avait un « fond » et que son « engagement » n’avait d’autre « sincérité » que le désir de se faire du pognon, sur le dos des ados.
Comme d’habitude, et ce, pour finir, Norman pleure. Tel que disait ma défunte et vénérée grand-mère maternelle : « Chiale plus, tu pisseras moins ! » Pas faux, même si l’énergumène en question a plutôt tendance à faire sous lui qu’autre chose. Ces gens ont la dignité qu’ils peuvent. Comme d’habitude.
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