Les socialistes belges deviennent-ils anti-immigration ? 

émeutes belgique

La gauche belge est-elle en train de se droitiser ? Il y a quelques jours, Conner Rousseau, président de Vooruit (parti social-démocrate flamand), a défrayé la chronique pour avoir tenu des propos relativement fermes sur l’immigration. « L’afflux [d’immigration] doit également diminuer, car on atteint nos limites. Nous devons faire en sorte qu’il soit moins attrayant de venir en Belgique », a affirmé l’homme politique au magazine Humo. Il en a également profité pour pointer du doigt la générosité démesurée envers les nouveaux venus : « Notre Sécurité sociale crée un appel d’air. […] En tant que socialiste, je n’accepte pas cela : ni des fraudeurs qui placent leur fortune dans des paradis fiscaux, ni des personnes qui arrivent ici et qui ne veulent pas travailler. »

Ces propos ont été très fortement diabolisés par la classe politique belge. « Même répétée, une connerie reste une connerie. Shame on you Conner Rousseau », lance Ahmed Laaouej, chef du groupe PS à la Chambre des représentants via Twitter.

« Mon cher Conner, c’est où et c’est quoi « chez toi » ? Avec ce type de déclaration, la Flandre n’a plus besoin d’extrême droite… », Ridouane Chahid, député PS Bruxellois.

Pourtant, ces attaques n’ont pas intimidé Conner Rousseau, qui avait déjà tenu ce type d’affirmations. En avril dernier, le social-démocrate confiait : « Quand je roule dans Molenbeek, moi non plus je ne me sens pas en Belgique. » À l’époque, la classe politico-médiatique considérait que ses propos sur la diversité à Bruxelles étaient méprisants et xénophobes.

Conner Rousseau fait tache dans le monde politique qu’il côtoie. Ce dernier tient « un discours très cash que n’oserait sans doute pas tenir la grande majorité des personnalités à droite de l’échiquier politique francophone », écrit le journaliste de 7sur7 (site d'informations généraliste belge). Âgé de 30 ans, il commence la politique très jeune. À 26 ans il prend la tête du parti social-démocrate flamand Vooruit, qui est né d’une scission du Parti socialiste belge. Et depuis 2019, Conner siège au Parlement flamand en tant que député. Quand il reprend les rênes de son mouvement, il annonce vouloir « rompre avec la vieille politique ». Dès lors, plusieurs analystes de la vie politique belge estiment que Conner Rousseau droitise son discours pour récupérer des électeurs du parti nationaliste flamand (Vlaams Belang). Cette stratégie semble porter ses fruits. « Depuis qu’il est là, le parti progresse. Il est la deuxième personnalité politique la plus populaire en Flandre. Proche des 10 % aux élections, il est aujourd’hui pointé à 17 % dans le dernier sondage », analyse le journaliste Bertrand Henne.

Malgré tout ce qu’on peut lire sur la stratégie de Conner Rousseau, son parti n’est pas passé du socialisme à la droite nationale. Loin de là ! Quand Bruxelles a été ravagé par des supporters marocains durant la Coupe du monde, il a simplement évoqué « des crapules [ayant] gâché cette fête en incendiant des voitures et en ciblant la police ». Quand il croise des migrants, son « cœur saigne » et le plus important, pour les immigrés devenus belges, c’est qu'ils « parlent notre langue et qu’ils travaillent ».

À l’échelle européenne, d’autres partis de gauche ont opéré un virage sur les questions migratoires. C’est le cas du Danemark où des règles plus strictes sont imposées dans les quartiers habités par une majorité d’extra-Européens. Pour être naturalisé, c’est le parcours du combattant. Par exemple, il ne faut pas percevoir d’allocations pendant cinq ans. Le gouvernement danois a affiché un objectif clair : zéro réfugié.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

44 commentaires

  1. « Ce qui – il convient là aussi de le dire inlassablement – souligne la folie d’avoir laisser entrer dans notre pays des flux d’immigration en provenance d’ex-colonies, au moment même ou l’indépendance consacrait l’incompatibilité du « vivre ensemble » avec l’ancienne métropole, et la volonté des affranchis d’affirmer leur différence, sur une base qui, à l’époque, ne pouvait être qu’ethnique et religieuse. » Pierre Brochand Pour une nouvelle politique de l’immigration

  2. Pourquoi faut-il toujours que les gens qui osent dire la vérité soient estampillés  » extrême-droite »? Les autres sont-ils aveugles? Il y en a assez de ces bénis- oui-oui qui diront quand il sera vraiment trop tard: « On ne savait pas ». Mais si, ils savent très bien qu’ils servent une politique qui nous ruine et ne nous promet qu’un avenir catastrophique.

    • En lisant de gauche à droite Il y a les contre vérités, les demis vérités, les vérités, la vérité et l’extrême vérité. Evidemment si vous lisez de droite vers la gauche, c’est pas pareil !

  3. « un discours très cash  » En quoi ? Pourquoi serait-il « cash » ?
    Si la vérité est brute de décoffrage ou « cash », qu’est-ce qu’on y peut ? c’est juste la vérité .Aucune exagération dans les propos de Conner Rousseau.

  4. C’est pas pas très politiquement correct de dire ça. Ce sont Ahmed Laaouej et Ridouane Chahid qui vous le disent cher Conner Rousseau. En Belgique, le grand remplacement a fait son oeuvre pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué.

  5. Je confirme, en tant que Belge, que les propos de Rousseau, même si en partie clientélistes, ne sont nullement exagérés. Molenbeek est une des 19 communes de Bruxelles, et c’est le Maghreb à 100%; tous les Belges « de souche » l’ont quittée depuis longtemps et, si vous y pénétrez par envie d’exotisme, il est mieux de passer votre chemin car ces quartiers sont beaucoup plus mal famés que les souks de Marrackech ou de Tunis, et la sécurité y est bien moindre. Il y a des années que je n’y ai plus mis les pieds, et ça ne risquepas de changer. Ou alors vous y allez accompagné, et si possible armé. donc, oui, quand vous marchez dans un quartier où vous êtes entouré de voilées et de burkhas, de barbus au regard peu amène, et où vous ne voyez que souks et étals (la plupart illégaux mais la police n’ose plus y pénétrer), vous ne vous sentez effectivement plus dans votre pays du sourire, de la bière et des « bonnes frites »…Il y a encore moyen de manger des frites, mais elles seront de mauvaise qualité, et vous les tremperez dans du Khebab…

    • Vous dîtes que la police  » n’ose plus y pénétrer »; la France connaît le même problème: ne suffirait-il pas que les Etats redonnent à la police le DROIT d’y faire le ménage et de faire simplement respecter les lois? Il s’agit donc d’une démission concertée des Etats européens. Dans quel but? Pour obéir à qui?
      L’afflux massif de 2015 n’a rien de spontané: quelqu’un a bien dit aux migrants:  » allez-y en nombre ». Qui?

  6. A cette famille Rousseau, vraiment incroyable !!!!

    Ce Jean Jacques capable de faire 5 mouflets à la même femme sans l’épouser et qu’il les abandonnera aux bons offices des bonnes sœurs. Manque pas d’air le Jean Jacques. Il peut nous écrire les bons sauvages … puisqu’il s’en décharge.

    Cette Sardine, véritable sainte, parmi les verts, toujours prête à accueillir la parole des opprimées mais uniquement celles porteuses des chromosomes X en double ou ceux qui renonce à leur chromosome Y (Serait-il possible de renoncer à son patrimoine chromosomique ? La science s’interroge). Toujours prêtes à s’opposer à la parole de ceux ayant cette suite alphabétique de chromosome un X et un Y qui y tienne trop.

    Et maintenant ce Conner, né beaucoup trop tard pour être socialiste. Ayant rêvé de Jaurès dans sa jeunesse, le voilà obligé de composer et partager sa rose avec Ahmed Laaouej et Ridouane Chahid, … Ah Ronsard que d’épines sur une rose !!!

  7. Il y a 10ans, en visite à Bruxelles, je me promenais le matin du coté de la gare. Pendant ma balade, je me suis cru à Alger, n’ayant rencontré AUCUN blanc. Le problème de Bruxelles est, qu’ayant été définie comme capitale européenne, elle a attiré tout un tas de politiques et de lobbyistes (qui y sont en villégiature la semaine). Et ces gens ayant besoin de personnel de maison pour les servir, la Belgique a fait rentrer beaucoup d’immigration « de travail » (qui, eux, y résident en permanence).

  8. D’abord, la gauche flamande est parfois différente de la gauche wallonne et bruxelloise. Et puis comme partout, les gauchistes sont hypocrites et clientélistes. Comme en Flandre, ce sont les deux partis nationalistes (NVA et VB) qui sont en tête, et les socialistes flamands essayent sans doute, par la voix de leur jeune président, de récupérer les quelques voix que le PS flamand et francophone perdent ces dernières années. Et si en Wallonie les voix perdues du PS vont à l’extrême gauche (PTB), les flamands se tournent plus facilement vers « l’extrême droite »…

    Jean-Pierre Demol, président d’honneur du Mouvement NATION (Belgique).

  9. Ceux qui critiquent ce député semblent être issues de la « diversité »
    Ceci explique peut être cela
    Ils ne défendent pas la Belgique mais leur communauté
    On retrouve le même phénomène en France et sans doute partout en Europe.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois