Dans le livre fameux 1984, George Orwell anticipait la surveillance électronique des citoyens par leur télévision qui fonctionnait dans les deux sens et qu’ils ne pouvaient pas interrompre.

Déjà, les ceintures de sécurité nous font la morale en nous vrillant les oreilles. Les radars automatiques s'y sont mis. Puis est apparue l’invitation injonctive : manger cinq fruits par jour… Ouvrez vos fenêtres, lavez-vous les mains, pensez bien à mettre un pied devant l’autre quand vous marchez… Nous avons accepté cet assujettissement volontaire à l’autorité au nom du civisme, de la santé et maintenant du sauvetage de la planète. Nous avons accepté d’être fliqués en permanence d’abord par nos voisins, avec la participation citoyenne ou le dispositif « voisins vigilants », puis par des caméras. Pourquoi pas, puisque nous n’avons rien à cacher ?

Puis, nos domiciles ont été investis par les compteurs Linky. Les Linky, dont le pilotage centralisé (nous y sommes) aurait mérité débat... mais le discours qui prétendait les dénoncer était d’une telle stupidité qu’il a au contraire favorisé leur acceptation. En faisant de ces appareils des sources de micro-ondes mortelles, ce qu’ils n’étaient pas, les complotistes ont rendu inaudibles les alertes sur leur capacité à nous contrôler à distance, capacité dont ils étaient effectivement pourvus. Le gouvernement pourra ainsi imposer aux opérateurs la coupure des box entre 12 et 14 heures. Lorsqu’on lui demande si les utilisateurs doivent s’attendre à ces coupures, Jean-Noël Barrot, le ministre de la Transition numérique, répond : « C’est l’objectif. »

Et ça ne s’arrêtera pas à Internet. Depuis le 15 octobre et jusqu'au 15 avril, Enedis pourra stopper de nombreux ballons d'eau chaude pendant les pics de consommation. Cette décision a été annoncée dans l'arrêté du 22 septembre 2022, lui-même publié le 27 septembre 2022 au Journal officiel. Selon le gouvernement, cela concernerait 5 millions de foyers ayant un compteur Linky dont les heures creuses se situent entre 12 et 14 heures.

Mais, astucieusement, la contrainte va avancer masquée en s’affichant comme une rumeur complotiste. En effet, interrogé par CheckNews, Enedis, en charge de la distribution sur 95 % du territoire et gestionnaire des compteurs Linky, reconnaît effectivement pouvoir les brider à distance en moins de 24 heures, mais attention, « uniquement sur demande du fournisseur d’électricité ». Et « en dernier recours, pour préserver l’équilibre offre-demande ». D’ailleurs, « un dispositif de coupures exceptionnelles, préventives, localisées et tournantes, a toujours été l’un des mécanismes potentiellement activables en cas de risques pour l’équilibre du système électrique ». Car Enedis, soucieux d’éviter la discrimination, l’assure : être équipé d'un compteur Linky n'aura aucune incidence sur le fait d'être concerné ou non par ces coupures. Ce sera tout le monde et non pas les seuls titulaires du fameux compteur. Alors, « fake news » ? On respire. Mais 35 millions de compteurs communicants Linky sont installés dans les foyers français, soit plus de 90 %. Nous sommes bien tous concernés - ou presque - et peut-être qu’à terme, Linky saura différencier également la charge des voitures électriques pour la surtaxer ? Pour notre bien. Ou celui de la planète.

Dans cette éducation aux bonnes soumissions, larvée et collective, la prochaine étape devrait être la surveillance électronique de nos comptes bancaires. Bercy semble être séduit par l’idée. Mais après tout pourquoi pas, puisque, on le sait, les honnêtes gens n’ont rien à cacher !

3823 vues

16 octobre 2022

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

34 commentaires

  1. A tous ceux qui ont « passé  » un « innocent » test PCR … souvenez-vous, le pharmacien, pour votre bonheur, vous a demandé votre n° de mobile et une adresse mail. Après vous avec reçu de la CPAM un sms vous donnant le résultat. Donc maintenant, il y a une association. N° secu -> N° téléphone mobile. Le mobile étant géolocalisable, la CPAM peut savoir où vous êtes ! Ne sont ils pas beaux ce collier et cette laisse que l’on nous a passé autour du cou ? Maintenant, la mise en place du « crédit-social  » peut-être mis en place !

  2. Quand je fais de la soudure à l’arc avec un inventer, linky me fait sauter le différentiel. Il faut et il suffit de le shunter. A vos tournevis les petits loups N’oubliez pas de couper le général en amont. La châtaigne est dangereuse cet hiver.

  3. Venez donc couper le ballon d’eau chaude chez moi, ça m’arrange. Le dispositif pour installer le mode heures closes coûte une petite fortune ! Donc, si vous me coupez aux heures pleines pour ne me laisser que les heures creuses, vous me faites faire des économies. Merci ! Plus sérieusement, il serait plus « démocratique » de demander leur permission aux usagers au lieu de couper arbitrairement. Certains pourraient même le demander.

    1. Quoi de plus simple, vus déconnectez l’allimentation électrique de votre ballon d’eau chaude et vous y substituez un petit groupe électrogène, et roule ma poule !

    2. Il suffit de shunter le raccordement des fils du ballon d’eau chaude du boîtier qui réceptionne le signal d’ENEDIS en les branchant sur l’alimentation normale du tableau électrique ! De toute façon pour ce qu’on économise automatiquement avec le tarif de nuit, on ne perd pas grand chose !

Les commentaires sont fermés.

  Commenter via mon compte Facebook

  Commenter via mon compte Twitter