Les funérailles de Jean-Luc Mélenchon

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Faut reconnaître que Mélenchon a eu un bel enterrement. Quasiment des funérailles nationales. Pas comme celles de Mitterrand qu'il admirait tant, mais pas loin. Il est vrai qu'on en avait peut-être fait un peu trop, pour le Président charentais. André Santini, à l'époque, avait même trouvé qu'on n'en avait pas fait autant pour Giscard ! Certes, entre la Bastille et la Nation, cela aurait eu plus de gueule - de sens, on sait pas, mais de gueule, c’est sûr. Le convoi funéraire avait quand même pour destination finale Nation, c’est déjà ça. Pas mal, comme endroit, pour se faire enterrer de son vivant.

Du monde ? Pas mal. On dit autour de 13.500 personnes. Ça ne serait pas entré dans Notre-Dame ou Saint-Sulpice, mais vu que Jean-Luc est un laïque de stricte observance, pas de regrets à avoir, du coup. À part les regrets éternels, évidemment. Et l’ambiance, pas trop lourde, l’ambiance ? Pas du tout. Un enterrement comme on aimerait en avoir un : pas compassé pour un sou, bon enfant, convivial, j’allais dire primesautier. On chantait, on tapait dans les mains, on rigolait. Pour paraphraser le délicieux Ludwig von Apfelstrudel, si, place de la Nation, ça n’a pas fini en farandole en chantant des tyroliennes (c'était pas trop le genre), faut reconnaître qu’on n’a pas dû regretter son après-midi. Clémentine n’avait même pas mis le voile noir qui sied pourtant si bien au chœur des pleureuses en ces tristes circonstances. Mais cela faisait ressortir d’autant la belle chevelure blonde d’Autain.

Et sinon, la gauche avait envoyé des délégations pour tenir les cordons du poêle et signer les registres à la fin des obsèques ? La gauche, c’est-à-dire ? Le Parti socialiste, par exemple. Euh, non. Personne. Faut dire, déjà, qu’ils ne sont plus très nombreux : entre les morts, les morts-vivants et ceux qui ont refait leur vie chez Macron. Certes, « mort, même l’ennemi a droit au respect », disait récemment Jean-Marie Le Pen à propos de Jacques Chirac, mais ils avaient peut-être bien compris qu’assister à l’enterrement de Mélenchon entouré d’une telle pompe funèbre, c’eût été finir de s’enterrer eux-mêmes. Cette lucidité des derniers instants !

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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