30 septembre. C’est la date à partir de laquelle les enfants de plus de douze ans non vaccinés ne pourront plus avoir accès aux trains, avions, loisirs ou à la culture sans test PCR négatif. Ce dimanche 25 juillet, la commission mixte paritaire a maintenu la mesure du passe sanitaire pour les enfants. Par ailleurs - nouveauté du texte de loi adopté -, les jeunes n’ont plus besoin de l’accord de leurs deux parents mais d’un seul, et, à partir de 16 ans, ils sont même exemptés d’autorisation parentale pour aller se faire vacciner.

Pourtant moins symptomatiques que les adultes, développant moins de formes graves (en France, les moins de 18 ans représentent 1,1 % du total des hospitalisations et 0,9 % du total des admissions en soins critiques, selon les données partagées dans l’avis de la HAS du 3 juin), les jeunes n’ont plus guère de choix, s’ils veulent conserver une vie « normale », que de se faire inoculer un vaccin encore en phase d’expérimentation et dont les effets à long terme sont inconnus, pour protéger des personnes vulnérables déjà vaccinées. Depuis quand l'administration d'un produit de santé est-elle le fruit d'un chantage à la liberté ?

« Après un an et demi de privation et d’atteinte grave au développement des plus jeunes, il est urgent de rappeler à tous les responsables de la politique sanitaire de ce pays, mais aussi à tous ses agents et à tous les citoyens que nous sommes, que la valeur d’une société se mesure à la manière dont elle traite ses enfants », s'insurgent des chercheurs et des professionnels de santé sonnant l'alerte dans une tribune de Mediapart.

« Toute notre stratégie depuis le début de la crise […] a consisté à ce que les enfants de France soient le plus possible scolarisés. […] Alors on ne va pas dire maintenant, si vous n'êtes pas vaccinés, d'autant que certains n'y peuvent rien, on va vous priver d'école. Donc pas de passe sanitaire dans les établissements scolaires », promettait Jean Castex lors de son intervention au JT de 13 heures sur TF1, mercredi dernier. En revanche, le Premier ministre annonçait « mettre le paquet dans les collèges et dans les lycées pour vacciner ». Cela passera par de larges campagnes d’information, de débats en classe et, forcément, de l’intimidation ou de l’humiliation pour des jeunes non vaccinés qui seront vite accusés coupables de continuer à transmettre le virus, d’être égoïstes ou inciviques… Ainsi sermonnés et prêts à rentrer dans le rang, leur accès à la piqûre sera facilité par l’installation de postes de vaccination au sein même des établissements. L’hypocrisie gouvernementale se poursuit donc habilement par cette obligation vaccinale qui ne dit pas son nom.

Si, pour la rentrée, le passe n’est pas (encore) exigé au collège ou au lycée - les syndicats enseignants s’y opposeraient pour ne pas alourdir un protocole sanitaire déjà contraignant ni pénaliser les enfants non vaccinés -, la base légale est désormais posée. Le gouvernement pourrait donc, selon sa politique progressive des petits pas, revenir sur sa « promesse », il ne ferait que continuer ce qu’il fait depuis le début de cette crise : nous mentir et se contredire.

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26 juillet 2021 à 23:01

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