Le pape François ne fait pas dans la dentelle

messe

Visiblement, le pape François n’aime pas la dentelle. Du reste, il fait rarement dedans. On ne parle pas de la dentelle qui fait le charme publicitaire des Abribus de nos grandes cités. Là-dessus, il n’a pas encore pontifié. Non, le pape n’aime pas la dentelle portée par les prêtres siciliens. Recevant, jeudi dernier, des évêques et des prêtres de Sicile, le pape argentin s’est exclamé : « Chers amis, il y a toujours de la dentelle, des barrettes… Mais où sommes-nous ? Soixante ans après le Concile ! » Version vaticane du fameux « Allô, non mais allô quoi ! »

Donc, si l'on comprend bien, pour Bergoglio, porter un surplis (ce vêtement de chœur que les clercs portent par-dessus la soutane, quand ils en ont une) dentelé serait porter atteinte au fameux esprit du Concile (on ne précise plus lequel, évidemment, celui de Vatican II ayant, semble-t-il, écrasé tous les autres). Il est vrai que le diable se niche dans les détails. Et le pape de poursuivre en ironisant sur les ornements liturgiques portés par certains prêtres siciliens : « Je ne vais pas à la messe là-bas, mais j’ai vu des photos… Oui, parfois, on peut porter un peu de la dentelle de la grand-mère, mais parfois uniquement. Et c’est pour rendre hommage à sa grand-mère, non ? Vous avez tout compris, n’est-ce pas ? » Oui, nous avons tout compris. On pourrait en effet sourire de ces propos, mais ils sont révélateurs. Révélateurs de cette volonté farouche que ce pape a d’extirper tout ce qui se rattache à l’ancienne liturgie. Pour lui, la messe traditionnelle est appelée à disparaître. Point barre. C’est un truc de grand-mère. Accompagnons psychologiquement les derniers défenseurs de cet antique rite vers la sortie de l’Histoire, mais qu’on en finisse, et vite. Et si l’on s’amuse à célébrer la nouvelle messe en reprenant ce qui pourrait un tantinet rappeler l’ancienne - vêtements liturgiques, gestuelle -, gare à vous ! C’est ainsi que, l’an passé, au moment de la promulgation du motu proprio Traditionis custodes, un évêque du Costa Rica, par excès de zèle, a même interdit la célébration de la messe selon le missel de Paul VI en latin. La roue à cliquet est l’arme fatale du progressisme.

En fait, semble-t-il, le rêve de François, qui n’aime jamais tant la tradition que lorsqu’elle se pare des plumes d’oiseaux chez les Indiens d’Amazonie, c’est une Église moche. C’est ça, moche. Une Église qui orne ses autels de papier crépon et de bougies nunuches. Une Église où les prêtres en aube de Taizé, jetée à la va-vite sur un costard fatigué dans la sacristie, entrent en procession dans le sanctuaire les bras ballants, chaussés de Mephisto. Une Église où les évêques bénissent les fidèles comme Macron salue la foule à la sortie d’un meeting et pontifient comme des agents de la Sécurité sociale derrière leur guichet.

Ils n’ont rien compris. Ils n’ont pas compris qu’une Église pauvre, ce n’est pas une pauvre Église. Le curé d’Ars vivait pauvrement dans son pauvre village de la pauvre Dombes. Et pourtant, ses ornements liturgiques étaient magnifiques. Ainsi ceux qui furent offerts par l’évêque de Belley en 1925 à la cathédrale de Montauban : « Ornement en satin de soie jaune ; décor broché de soie polychrome et fils argent ; orfroi en satin blanc à décor broché de soie polychrome et fils or et argent. Galon tissé en soie ; le manipule a des franges en soie. Colletin sur la chasuble et l'étole en coton bordé de dentelle. Bourse de corporal en soie moirée jaune. Doublure en bougran bordeaux pour la chasuble ; voile de calice et bourse : doublure en toile de coton rose apprêtée ; étole et manipule : doublure en toile de coton jaune. » C’est presque de la poésie, et la poésie est par essence divine ! Et derrière cette description, que trouve-t-on ? Des heures et des heures de travail d’artisans, pour ne pas dire d'artistes, qui cultivaient alors avec patience le goût du beau. Ils n'ont même pas le respect de ça. Que les dentelles sont belles… et pas que celles des Abribus !

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Soyez sans crainte. L’Eglise qui a voté Macron sera anéanti, la démission future du pape François en est la preuve ainsi que son mal de genou qui pour moi correspond bien à la crise qu’il vit actuellement : Jouer son Rôle de Pape défenseur du Christ ou de pariât soumis face aux Néo-Bourgeois Francs-maçons Européistes qui pour consolider leur Empire ont décidé de mener une guerre de Nazies.

    Dieu ne tolère qu’un seul Empire : le Sien. Bien Mal ceux qui souhaitent outre passer ses lois.

  2. Mais quel imbécile ! Encore un pape beaucoup trop progressif qui plongera l’église catholique dans la tombe ! Il faudrait prendre modèle sur l’église orthodoxe russe qui, elle, reste attachée aux traditions, mais qui, elle, autorise quand même ses prêtres à se marier et à fonder une famille, voire travailler ce qui évite d’avoir des frustrations sexuelles et sentimentales mais qui n’empêche quand même pas leur vocation !!!

  3. C’est dans le même esprit que certains cultivent la laideur contre les peintures raffinées de la Renaissance. C’est vieux comme le monde et cela s’appelle la querelle des iconoclastes. Ce qui est important, c’est la disposition du coeur. L’habit ne fait pas le moine.

  4. Pape Jésuite, Macron bon élève des Jésuites….Même combat, déconstruire la Chrétienté originelle, pour La Woke et tout ce qui s’y rattache….Et pendant ce temps là, nous apprenons qu’une Eglise Orthodoxe à Paris est en flamme….Nous sommes en plein dans une Guerre de Religion….Les résultats des sondages et des élections e confirme. Les Chevaliers Kadosh et Illuminatis pour le Pouvoir sont à la manoeuvre, avec la langue de bois…Quand on se retourne sur l’Histoire, ce n’est pas bien rose !

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