Encore le hasard qui vient en aide à un membre du gouvernement ? Ah bon… À vous d’en juger. Après le garde des Sceaux, voilà que le hasard vient en aide à Mme Emmanuelle Wargon, ministre délégué au Logement : celle-ci s’est félicitée, dans Le Parisien de mardi, des « plus de 50 millions d’euros pour dire adieu aux friches industrielles » en Île-de-France. Avec un dossier exceptionnel de 7,8 millions d’euros pour un seul dossier, le mieux financé de toute la France ! Ce projet s’étend sur trois communes du Val-de-Marne : Bry-sur-Marne, Villiers-sur-Marne et Champigny-sur-Marne. Un département qui, déjà, ratisse large puisqu’il compte trois gros dossiers, les sept autres départements, dont Paris (un seul misérable dossier à 60.000 petits euros !), se contentant de dix miettes, même si certaines sont de grosses miettes, tel le deuxième dossier, celui de Mantes-la-Ville (Yvelines) : 3.470.000 €, soit « à peine » 44,5 % du projet val-de-marnais ! Le Val-de-Marne n’absorbe pas moins de 20 % des crédits régionaux pour une superficie de 2 % du territoire régional et 11 % des Franciliens.

Cet entretien est publié à 33 jours des élections régionales… « Dis 33… Mais… pourquoi tu tousses ? Car quel rapport y a-t-il entre cette annonce de Mme Wargon et le premier tour des élections régionales ? » D’autant que cet article a paru dans le supplément du… Parisien Val-de-Marne ! Quelle relation pourrait bien exister entre les régionales et cet entretien sur les friches industrielles ?

Un indice : Mme Wargon est tête de liste « majorité présidentielle » pour ces élections départementales. Mais où ? Devinez ? En Île-de-France ! Oui, bon, mais elle ne se présente pas à la présidence de la région ? Exact, pour LREM, c’est Laurent Saint-Martin. Mme Wargon vise un département. Et lequel ? Mais celui où elle habite OK. Mais où ? À Saint-Mandé, dans le… Val-de-Marne ! Ah, donc, c’est une coïncidence si le plus important projet de France en recyclage de friches et trois des plus importants de la région se trouvent dans le Val-de-Marne ? Ajoutons que Laurent Saint-Martin est aussi élu du… Val-de-Marne ! C’est le député du plateau bryard.

On comprend mieux pourquoi cela a été annoncé 33 jours à peine avant le premier tour. Cela ne pouvait pas attendre l’après-second-tour ? Faute de se faire entre les deux tours où, là, personne n’était certain que Mme Wargon eût pu, encore, accrocher ces (ou « ses » ?) projets à sa locomotive. Tout comme M. Saint-Martin.

« Voilà des décennies », note Mme Wargon, que l’État planche sur ces friches ! Mais « dans les deux ans qui viennent » démarreront les travaux. Quelle méchante langue irait faire remarquer qu’après « des décennies » d’attente et « deux ans » avant les travaux, Mme Wargon aurait pu parfaitement faire cette annonce après les régionales. Et dans toute la presse et non dans la seule édition « Val-de-Marne » du Parisien (1)…

(1) Edition qui m’est chère : j’ai contribué, à mes débuts, à sa… naissance ! Qui aime bien châtie bien…

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19 mai 2021 à 12:44

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