« L’Europe veut imposer la GPA. » Ce jeudi 24 novembre, à 19 heures, la Manif pour tous appelle à manifester, à quelques pas de l’hôtel des Invalides (Paris VIIe), pour s’opposer au projet européen de « reconnaissance de la parentalité entre États membres ». Derrière ce texte, préparé en catimini par la Commission européenne, se cache une volonté d’étendre la gestation pour autrui (GPA) à tous les États de l’Union. Si la France résiste encore à sa légalisation, la pression devient de plus en plus forte sur son sol et à ses frontières.

La GPA sera-t-elle bientôt légalisée en France ? Depuis plusieurs mois, la Commission européenne planche sur un projet de reconnaissance mutuelle de la filiation entre les États membres. Si le texte peut d'abord sembler anodin, il dissimule néanmoins une volonté de faire accepter la GPA à tous les pays de l’Union européenne. Bien que la Commission ne soit pas compétente en matière de filiation, elle aimerait imposer aux États membres de reconnaître toutes les filiations et, donc, celles issues de GPA. « Ce texte, s’il n’oblige pas à légaliser la maternité de substitution, entend tout de même imposer une reconnaissance de facto de la GPA », explique Ludovine de La Rochère, jointe par BV. Pour la présidente de la Manif pour tous, un tel projet enverrait donc un très mauvais signal aux Français tentés par la GPA. « Quand des personnes envisagent de commander un enfant par GPA, s’ils savent que le parcours est compliqué, alors ils renoncent, explique-t-elle. À l’inverse, si tous les actes sont retranscrits et donc si le parcours est simplifié, les GPA réalisées à l’étranger s’accéléreront. »

Un marché lucratif qui s’installe sur le sol français

Il est vrai qu’à seulement quelques heures d’avion, les Français peuvent trouver facilement une clinique ainsi qu’une mère porteuse. Bien qu’aucun chiffre officiel n’existe sur cette pratique encore illégale, on estime que 200 à 300 enfants nés par GPA arrivent en France chaque année. Si certains – notamment les couples homosexuels – font le choix des États-Unis, d’autres commanditaires privilégient l’Europe, où les tarifs sont plus attractifs. Ainsi, en Géorgie, pays où plus d’un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, une GPA peut être réalisée pour la modique somme de 58.000 euros. L’Ukraine - pays où les mères porteuses sont également « issues des classes inférieures », selon une agence de GPA - reste une destination prisée des Français pour la GPA. Les tarifs y oscillent entre 40.000 et 70.000 euros selon « la formule choisie ». Ainsi la clinique Feskov propose-t-elle une GPA « Deluxe » contre 70.000 euros. Cela comprend aussi bien la sélection de la mère porteuse, le choix du sexe de l’enfant à naître, une garantie santé, le choix des ovules et un accompagnement juridique pour le rapatriement de l’enfant en France. Preuve, s’il en fallait, que la GPA est avant tout un business avant d’être une œuvre altruiste, BioTexCom, une clinique ukrainienne spécialisée dans la GPA, n’hésite pas à proposer des réductions au moment du Black Friday ainsi qu’une garantie sur la marchandise.

Mais le marché de la GPA ne s’arrête pas à nos frontières. Sur le sol français, malgré l’interdiction légale, des agences n’hésitent pas à recruter de futurs clients. Ainsi, en 2021, pendant le salon « Désir d’enfant » à Paris, des cliniques proposaient leurs différentes formules et encourageaient les visiteurs à avoir recours à la maternité de substitution. Si l’édition 2022 a mis un terme à ces pratiques, des Français continuent d’agir en France pour des cliniques étrangères. Romain Taillandier, ancien compagnon de l’humoriste Alex Goude, ne s’en cache pas. Il travaille pour le Fertility Center de Las Vegas et oriente les couples français en quête de GPA sur les réseaux sociaux. Des cabinets d’avocats, comme celui de Maître Gilles Aubert à Lyon, proposent également une assistance « tout au long des démarches de reconnaissance des enfants nés à l’étranger ». Récemment encore, une mère porteuse ukrainienne a réussi à accoucher en France sous X afin que ses clients puissent récupérer l’enfant. L’affaire a été classée sans suite...

« Nous sommes dans une situation complètement hypocrite », s’agace Ludovine de La Rochère. Avant d’ajouter : « Emmanuel Macron assure que la GPA est sa ligne rouge mais il ne fait rien pour lutter contre son développement en France. » Avec cette manifestation, la Manif pour tous promet de continuer le combat car « rien ne justifie de louer le ventre d’une femme ».

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24 novembre 2022 à 18:36

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28 commentaires

  1. Comment croire Macron et sa bande lorsqu’ils affirment quelque-chose. S’ils disent blanc, c’est que ce sera noir. Ce sont des menteurs et des imposteurs. Ils sont pour que l’avortement soit gravé dans la constitution et en même temps encouragent la GPA. Cherchez l’erreur.

  2. Pour cet occident décadent à la dérive l’enfant est devenu une chose , un objet vulgaire , triste époque qui n’a pas encore tout dévoilé dans l’absurde totale , mon âge fait que je ne verrai pas le pire et tant mieux .

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