Le gouverneur du Texas envoie des bus de migrants à Washington, DC

greg abbott

Les premiers bus de migrants en provenance du Texas, rapporte Courrier international du 14 avril, sont arrivés cette semaine à Washington, DC, comme l’avait promis le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Suite à la gestion calamiteuse de la crise migratoire à la frontière sud, et particulièrement suite à l’annonce de la levée de la mesure 42 du mandat Trump, il s’était en effet engagé à envoyer les clandestins entrés dans son État frontalier avec le Mexique aux portes de Joe Biden.

Mercredi 13 avril, vers 8 heures du matin, le premier bus a donc déposé vingt-quatre clandestins à quelques pâtés de maison du Capitole, à Washington, DC, et devant le bâtiment regroupant les sièges de plusieurs médias, dont Fox News, NBC News et C-Span. Jeudi 14 avril, un deuxième bus a rejoint le premier groupe, déposant quatorze personnes en provenance du Venezuela, du Nicaragua, de Cuba et de Colombie. Enfin, vendredi 15 avril, un troisième bus a déposé à nouveau une trentaine de personnes.

Le gouverneur républicain de l’État indomptable précisait qu'il entendait ainsi répondre « à l’échec continu du président Biden à sécuriser la frontière », ajoutant : « Nous aidons ainsi nos communautés locales, submergées par des hordes d’immigrants clandestins. Pour désengorger, nous affrétons des bus pour déposer ces personnes à Washington, DC, la capitale des États-Unis, où l’administration en place pourra répondre plus rapidement à leurs besoins. »

L’envoi de bus est également une réponse au manque de considération et à l’abandon ressentis depuis un an. Si Joe Biden et Kamala Harris ne daignent pas se déplacer à la frontière pour voir ce qu’il s’y passe, « nous leur apporterons la frontière », clament les Texans, submergés de travail. De même, les analystes politiques voient dans cette opération une tentative d’attirer l’attention sur ce dossier quand, dans le même temps, l’administration démocrate fait tout pour aider l’Ukraine à défendre ses frontières. Le lieutenant-gouverneur du Texas Dan Patrick, interviewé par Fox News, explique : « Nous espérons que cela créera une crise constitutionnelle avec le gouvernement fédéral. Ils ne peuvent pas permettre aux États-Unis et au Texas d’être envahis. Nous aimerions que la Cour suprême réaffirme qu’un État a le droit de protéger ses propres citoyens. »

L’organisation texane prévoit plusieurs bus pouvant chacun transporter jusqu’à quarante personnes. Les premiers ont pris à leur bord des migrants sur la base du volontariat, dans la vallée du Rio Grande et dans le comté de Terrell.

Interrogée, mercredi 13 avril, en conférence de presse, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, ne semblait pas choquée par les événements et s’est voulue rassurante. Elle a répondu aux journalistes que les migrants arrivés dans la capitale administrative étaient « tous passés par les procédures du Bureau des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (US Customs and Border Protection, CBP). Ils ont donc le droit de voyager [NDLR : en attendant le traitement de leur demande d’asile]. C’est donc bien que l’État du Texas les aide à se rendre à leur destination finale. » Par ailleurs, « ils sont en lien avec les autorités appropriées ».

En revanche, le commissaire du CBP, Chris Magnus, n’y est pas allé de main morte à l’encontre de Greg Abbott qui, selon lui, prend des mesures « sans coordination adéquate avec le gouvernement fédéral et les communautés frontalières locales ».

Rappelons que, le 23 mai prochain, sera révoquée la législation « titre 42 » mise en place dans le contexte du Covid-19 pour limiter la propagation de la maladie. Cette ordonnance exceptionnelle – car elle ne passe pas par la législation sur l’immigration – permettait, depuis mars 2020, d’expulser plus facilement les clandestins sans attendre leur procédure de demande d’asile.
La mesure prise par l’administration Biden fait craindre une explosion des passages illégaux à la frontière mexicaine et une crise humanitaire sans précédent. À cet égard, un membre de l’administration mexicaine expliquait au Daily Mail : « Cela va créer le chaos, pour eux comme pour nous. »

Gaëlle Baudry
Gaëlle Baudry
Chroniqueuse à BV, spécialiste des Etats-Unis, consultante indépendante

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Une excellente mesure. Bientôt les noirs américains des états du Nords vivront avec les latinos qui une fois intégrés voteront pour Trump.

  2. Les choses commencent à bouger sur les fronts de l’immigration et du wokisme…Le progressisme est sur la pente descendante et va disparaître dans un tourbillon. Macron, s’il est élu, ne finira pas son mandat et l’UE va se décomposer. Si je me trompe, c’est la France qu’on a connu qui se transformera en un espace de communautés rivales, de violence et de précarité sous domination de l’élite Soiro-davosienne dont Macron est le serviteur..

    • « La sénilité engendre la déchéance », juste une remarque pour certains c’est évident, mais en faire une généralité apparaît comme un manque d’observation de l’être humain.

  3. On devrait l’imiter ! Envoyer des bus de migrants chez nos artistes, journalistes , sportifs etc qui seront heureux de les accueillir chez eux

  4. Le Texas et la Floride deux états républicains libres où le pass sanitaire n’ existe pas ,où il fait bon vivre !

  5. Sacrés Texans !
    C ‘est le bon côté des Américains , ils n ‘hésitent pas à aller jusqu ‘ au bout de leurs convictions , jusqu ‘ à passer à l ‘ action !
    Et quelle action : malgré les apparences , l ‘ élite de Washington DC en a pris plein la tête !
    Un exemple à suivre …

  6. Riche idée ça tient! Envoyer toutes ces chances squatter le Palais de l’Elysée, Matignon, le Sénat, l’assemblée, Bruxelles, Strasbourg, tous les espaces privatifs, jardins, domaines de plusieurs hectares de la sphère socialiste, tous les espaces privés des bobos sentencieux si humanistes….pour les autres, quelle joie ce serait! Mettre tous ces gens le nez dans leur m…!

  7. Il faut parfois être logique et le gouverneur du Texas prouve ainsi toute l’ineptie de l’oligarchie mondialisée qui ne voit que par le transfrontiérisme sauf pour l’Ukraine.

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