Dans un entretien au Monde, Marin Karmitz, fondateur des cinémas MK2, fait cette révélation bouleversante : « Je préfère être riche et de gauche que pauvre et d’extrême droite. »

La philosophie des MK2, c’est « une autre idée du cinéma ». Du temps de son fondateur, c’était le graal des films d’art et d’essai, une sorte de temple pour abonnés à Télérama et Libé. Projetant des films pour happy few, les salles étaient petites, en pente montante vers l’écran quand les autres y descendent, avec des fauteuils si profonds que mon mètre 53 me privait des trois quarts de l’écran, même avec le réhausseur pour enfants. Et il n’y avait pas de réhausseur, car on n’y projetait pas de films pour enfants.

Marin Karmitz est né en Roumanie en 1938. Fils d’un industriel et d’une intellectuelle, dit sa bio, il est arrivé en France à l’âge de 9 ans, en 1947 donc, car si la famille, juive, avait survécu à la guerre, elle craignait de ne pas survivre au communisme. La France du cinéma lui a ouvert grand ses bras et, « devenu réalisateur puis distributeur et producteur, après des débuts rocambolesques et militants, il s’est taillé une part de lion dans l’industrie du cinéma », nous dit Le Monde. Loin des peurs de papa et maman, le militantisme de Karmitz s'est porté vers le maoïsme jusqu’à l’os et l’adhésion à la gauche prolétarienne. Bon sang de bourgeois ne saurait mentir…

Agé de 84 ans, il a, en 2005, laissé son entreprise en pleine forme à son fils Nathanaël mais ne s’est retiré de la production qu’en 2014 au motif, disait-il alors au Figaro, que le cinéma français était en déclin et « de plus en plus replié sur lui-même sur des problématiques de petits-bourgeois ». Désormais, il « se consacre à sa fabuleuse collection d’art, en particulier de photos, en homme d’images qu’il a toujours été », précise Le Monde.

En 2009, sa fortune était estimée à 40 millions d’euros et l’on peut imaginer qu’elle n’a fait que croître. Nonobstant, Marin Karmitz est toujours de gauche et il le répète : « Je me sens comme un résident étranger. » Chacun son romantisme, et celui de Karmitz consiste à cajoler en lui le « petit chose » qu’il n’a pourtant jamais été. C’est sans doute pour cela qu’il a déclaré au Monde : « Je préfère être riche et de gauche que pauvre et d’extrême droite. »

Certes, il a au moins le mérite de l’avouer, et si ça n’est pas une surprise dans les temps d’hypocrisie que nous vivons, ça soulève quand même quelques questions. Notamment :

Qu’est-ce qu’un riche de gauche ? On sait : ça ressemble à Karmitz et ses potes de la politique, du journalisme et du show-biz qui se tartinent du caviar entre champagne, chichons et rails de coke.

Qu’est-ce qu’un riche de droite ? On sait : les vedettes du CAC 40, le gratin du MEDEF et leurs potes de la politique qui vont skier à Davos.

Qu’est-ce qu’un pauvre d’extrême droite ? On sait aussi : c’est l’électeur du RN, le Français de base qu’on traite de facho, sur lequel Karmitz et ses amis déversent leur mépris parce qu’il vote mal, mange du saucisson et roule au diesel.

Et le pauvre de gauche ? Est-ce que ça existe même encore ? Pas sûr. Peut-être en trouve-t-on chez le pauvre immigré récupéré et manipulé par « les forces de progrès », c’est possible. Mais sûrement pas chez le pauvre « souchien » qui sait, lui, comment et pourquoi la gauche de Karmitz, qui le méprise tant, l’a poussé au fond du trou.

6143 vues

06 mars 2023 à 14:29

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

28 commentaires

  1. Décidément, tout ce que le monde compte comme m…. se déverse toujours dans nos charentaises :) !

  2. « Tout homme porte sur l’épaule gauche un singe et, sur l’épaule droite, un perroquet. » Jean Cocteau

  3. A lui seul ce sombre personnage représente le cancer qui nous ronge. Plus aucune morale, le pognon avant l’honneur, la parfaite représentation du pouvoir actuel , mariage aussi habile que détestable entre la gauche la plus pourrie et le capitalisme mafieux le plus sale. Il serait instructif de connaitre plus en avant le parcours de cette personne , possède t’il au moins des racines françaises.

  4. Excellente conclusion ! On en a accueilli, des juifs d’Europe de l’Est fuyant le totalitarisme à la fin de la guerre…et nous déversant par la suite leur pensée totalitaire basée sur le fric et la bien-pensance . Les exemples sont légion, avec le même discours cynique et méprisant pour les français de souche, qui ont eu la faiblesse de les accueillir…

  5. On ne peut qu’ adhérer sans aucune restriction à votre commentaire , et pour accentuer vos propos ce genre de personnage « illustre » se revendiquant gauchiste mais sans renier ses deniers, demain un gouvernement de droite (souhaitable) viendra prendre les rênes de notre pays , tous ces bobos gauchistes vireront leur veste et leurs propos avec.

  6. Il vaut mieux être riche, beau et en bonne santé, que pauvre, moche et malade. C’est bien connu. Ben voyons!

Les commentaires sont fermés.