Le CAC 40 au plus haut depuis 2007, les dettes aussi : plus dure sera la chute !

Le CAC 40 est au plus haut depuis 2007. Il a atteint les 6.169,40 points, en progression de 1,09 % sur la semaine. Le CAC 40 est en route vers les records de la bulle Internet. Seuls les arbres boursiers, suite à l’action des banques centrales, peuvent monter jusqu’au ciel.

Entre le 21 février et le 18 mars 2020, le CAC 40 a plongé de plus de 40 % pour tomber à 3.600. Il a, depuis, regagné plus de 70 %, l’apparition des vaccins ayant accéléré la remontée. Les ratios cours des actions/bénéfices sont de l’ordre de 18, en Europe, et de 23, aux États-Unis. L’euphorie est planétaire, encore loin d’être épuisée. Le CAC 40 pourrait atteindre les 6.500, d’ici la fin de l’année. Certains investisseurs le voient se diriger ensuite vers les 7.000, le record absolu de septembre 2000 avant l’explosion de la bulle Internet.

Les boursiers, comme les politiciens et les médias, refusent d’analyser objectivement la situation actuelle en se complaisant dans les contes de fées. Bercy, dans son prochain rapport à Bruxelles, prévoit en 2027 une dette de 117,7 % qui commencerait à refluer à partir de cette date. Comment ? En réduisant, après les prochaines élections présidentielles de 2022, le rythme des dépenses à 0,65 %, pour une croissance maintenue autour de 1,35 %. Mais ce qu’oublie de nous dire Bruno Le Maire, c’est que cela fait quarante ans que, demain, on rase gratis, que l’on parle de réduction des dépenses publiques qui n’ont fait que progresser dans la réalité.

Bercy, de plus, dans son rapport, ne parle que de l’évolution du pourcentage de la dette par rapport au PIB sans jamais aborder le problème fondamental du coût intenable de la dette par rapport au budget de l’État, si les taux d’intérêt augmentent, avec risque d’inflation. Or, à voir ce qui se passe dès maintenant aux États-Unis, il est très probable que les taux d’intérêt commenceront aussi à s’élever en Europe, en 2022. Ce rapport de Bercy, écrit par des technocrates français, n’est en fait que de la poudre aux yeux pour technocrates bruxellois. Le jour où les États seront en faillite, les Bourses et les monnaies s’écrouleront tandis que les taux d'inflation s’envoleront !

Aux États-Unis, tout est permis pour Joe Biden, avec l’argent gratuit, mais la dette américaine vient de franchir la barre des 28.000 milliards de dollars. Durant les treize derniers mois, elle s’est creusée de 4.700 milliards de dollars. La dette publique des États-Unis atteindra 127 % du PIB dès cette année, avec un déficit budgétaire de 15 % du PIB. La Fed est censée manipuler les marchés en rachetant, tous les mois, 120 milliards de dollars de dette publique d’une façon indéfinie, tandis que le bilan de la Fed gonfle d’une façon inquiétante, seule façon pour Jay Powell d’être reconduit l’an prochain par Joe Biden à la tête de la Fed. Biden veut taxer les riches au-dessus de 400.000 euros par an et plaide pour une taxation minimale de 21 % des bénéfices des entreprises à l’international afin de limiter l’endettement et de financer par l’impôt une partie des nouveaux gigantesques plans de relance.

À ce jour, la Fed prétend ne pas prendre au sérieux la hausse des taux obligataires ou les craintes d’inflation car le taux de chômage réel est de l’ordre de 10 %, mais à terme, lorsque le génie de l’inflation sortira complètement de sa lampe, elle y sera contrainte. La croissance du PPI (l’indice des prix à la production aux États-Unis) est d’ores et déjà de 4,2 % en rythme annuel, niveau le plus élevé depuis septembre 2011, selon l’agence Reuters. Il en est de même en Chine, où les prix à la production ont connu leur plus forte hausse depuis trois ans. En Europe, la BCE recommence à acheter des obligations, dans le cadre du plan PEPP de 1.850 milliards d’euros, pour faire baisser les coûts d’emprunts des États.

Nous vivons, en fait, les prémices de l’inflation à venir avec les premières augmentations de matières premières, des produits importés, des frets maritimes. Le FMI a adressé une mise en garde, ce mardi, contre les prises de risques excessifs sur les marchés, qui alimentent une survalorisation des actifs. Les réalités économiques, l’or, les banqueroutes des États, l’écroulement des monnaies et l’hyperinflation à venir se vengeront un jour des boursiers, des acheteurs de Bitcoin, des médias et des politiciens irresponsables.

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Marc Rousset
Économiste - Ancien haut dirigeant d'entreprise

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